Les milieux marins et l'économie bleue sont devenus porteurs d'une formidable promesse de croissance à l'heure où les possibilités des zones terrestres semblent épuisées. Parallèlement, les milieux marins sont déjà soumis à des pressions intenses et sans cesse croissantes (e.g. Halpern et al., 2008 et 2015) telles que le trafic maritime, la demande croissante et l'évolution de l'occupation des sols dans les zones côtières, l'exploitation des fonds marins, le dragage ou l'extraction minière, la pêche, le tourisme, le développement des énergies renouvelables, etc. Par conséquent, les océans sont aujourd'hui au centre d'intérêts variés et complexes, à la croisée de la conservation de la biodiversité, de la régulation du changement climatique, du développement économique, de la sécurité alimentaire, etc.
Dans ce contexte politique, la planification spatiale marine (PSM) vise à concilier les demandes humaines et les besoins de conservation, et offre un cadre attrayant, par le biais du zonage spatial, pour combiner différentes utilisations des ressources marines dans une même zone (Craig, 2012 ; Koehn et al., 2013 ; Ehler, 2014). La PSM est souvent définie comme " un moyen pratique de créer et d'établir une utilisation plus rationnelle de l'espace marin et des interactions entre ses utilisations afin d'équilibrer les demandes de développement avec la nécessité de protéger l'environnement, et de fournir des résultats sociaux et économiques de manière ouverte et planifiée " (Ehler & Douvere, 2009).
La PSM reste un domaine de recherche très actif car, tout en offrant une vision prometteuse de la gestion des océans, il n'est pas encore évident de voir si et comment elle peut rendre compte de plusieurs caractéristiques typiques des socio-écosystèmes marins. Après une mise en œuvre précoce dans les pays du Nord, la PSM s'étend maintenant aux milieux tropicaux (Accord d'Abidjan, Union africaine et autres) dans le cadre d'un processus plus large qui vise à organiser l'exploitation des milieux marins et à concevoir des formes modernes de gouvernance dans ces régions. Un nombre croissant de gouvernements préparent les premiers documents politiques visant à concilier l'exploitation des ressources et la protection de l'environnement (par exemple, la stratégie marine du Cap-Vert, le plan brésilien de gestion intégrée des zones côtières). Pour accompagner cette démarche, et s'assurer que l'exploitation des ressources marines contribue bien de manière significative aux priorités politiques de réduction de la pauvreté et de la faim (Spalding et al., 2013 ; Sale et al., 2014), il y a un besoin pressant de recherche sur les déclinaisons possibles de la PSM en zone tropicale.
Dans ce cadre, la conférence finale du Projet H2020-MSCA-RISE « Planifier dans un monde liquide, enjeux tropicaux » se concentrera sur les zones tropicales. Les contributions relatives à d'autres régions du monde sont également les bienvenues, mais nous invitons les orateurs et les participants à rechercher activement des liens avec les tropiques et des idées pertinentes pour ces derniers.
L’appel à communication est disponible sur le site de la conférence et le dépôt des résumés se fait jusqu’au 30 novembre 2022 sur ce site : https://fic23.sciencesconf.org