Mis à jour le 05/04/23
Les recherches de l’IRD (ex-ORSTOM) au Brésil débutent en 1958 avec la mission de phytopathologie à l’Institut agronomique de Belém, et continuent avec la signature en 1967 du premier accord général de coopération technique et scientifique entre la France et le Brésil, encourageant le développement de partenariats avec des institutions brésiliennes pendant les années 1970. En 1981, l’accord de coopération avec le CNPq, officialise la coopération scientifique franco-brésilienne.
L’IRD se caractérise dans le paysage de la recherche au Brésil par la collaboration avec des partenaires scientifiques brésiliens et l’accent sur le renforcement des capacités locales. Pour ses partenaires, l’institut est un atout pour l’internationalisation des recherches en coopération. Autres aspects essentiels, l’orientation des problématiques de recherche sur les sujets en lien avec les préoccupations sociétales actuelles et la nature pluridisciplinaire des projets, deux éléments qui font des chercheurs de l'institut des acteurs des transitions environnementales et sociales à mener. L’IRD se positionne donc comme un acteur de la science de la durabilité, s’attachant à mettre en place une science participative qui inclue les groupes sociaux et communautés concernés dès la construction des programmes de recherche.

© Marie-Paule Bonnet
Amazonie
La collaboration scientifique de l'IRD en Amazonie brésilienne commence en 1981 quand est signé le premier accord-cadre avec le CNPq (Conseil National de développement scientifique et technologique). Aujourd’hui encore, l’IRD maintient une activité importante de recherche dans ce vaste territoire en raison des nombreux enjeux qu’il cristallise pour relever les défis de transition sociale, économique et environnementale. Le biome amazonien occupe environ 49% du territoire brésilien.
L'Amazonie légale (terme regroupant les États du Brésil qui possèdent une part importante du biome Amazonien) a une superficie approximative de 5 217 423 km² et correspond à environ 61% du territoire brésilien et 65% de l'Amazonie dans son ensemble. C'est aussi la zone de plus faible densité démographique du pays avec 4 habitants par km². L'Amazonie légale contient aussi une partie du bassin amazonien, le plus grand du monde, avec environ 20% de l'eau douce de la planète. Cette immense forêt tropicale, et notamment sa partie brésilienne, occupe une place importante dans les préoccupations internationales sur le changement climatique et la déforestation.
Les recherches actuelles portent sur le suivi des ressources naturelles (eau, forêt), la qualité de l'air, les populations amazoniennes, l’étude des environnements du passé, et sur l’épidémiologie aux frontières.
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Observer et suivre les changements : l’eau, l’air, la forêt
À l’ère du changement climatique et d’une pression anthropique croissante, les données sur l’évolution spatiotemporelle des ressources en eau, sont des éléments clefs. En Amazonie, l’usage et l’analyse de données satellites a permis de faire un saut qualitatif dans l’étude de la quantité et la qualité des eaux de surface, notamment des principaux fleuves, des zones d’inondation et des eaux souterraines, ou aquifères. D’une part, il s’agit de connaître l’évolution saisonnière du niveau des fleuves, élément essentiel notamment pour la prévision des évènements extrêmes auxquels sont soumis les populations (sécheresse, inondations), en apportant des éléments tangibles pour une meilleure gestion de ce risque de la part des décideurs. Il s’agit ensuite d’estimer les stocks d’eau dans les zones d’inondation, et de modéliser les transferts entre ces zones et les fleuves. La variabilité dans le temps et dans l’espace du transport des éléments chimiques par les fleuves, ainsi que leurs échanges avec les plaines d’inondation, influent fortement sur la qualité des eaux. Enfin, le stockage ou la libération dans l’atmosphère du carbone dans et par les plaines d’inondation a un rôle dans le changement climatique.
La déforestation en Amazonie est une thématique mobilisatrice au niveau international, car c’est un enjeu crucial pour la diminution des émissions de gaz à effets de serre au Brésil. En effet, 72% de ces émissions sont dues à l’usage de la terre et l’agriculture ; cela inclut la déforestation qui a augmenté de 85% en 2020 par rapport à 2018. En Amazonie légale, la déforestation est une réalité cependant contrastée : quelques états amazoniens, comme le Para, concentrent la plus grande partie du phénomène. Aussi, pour comprendre la déforestation et tenter de l’éviter, il est essentiel d’avoir des instruments de contrôle par satellite qui suivent en permanence le phénomène, et l’œil averti des chercheurs pour noter les évolutions.
La qualité de l’air en Amazonie est régulièrement compromise par les feux de forêts qui sont le fait de la déforestation et du maintien de la qualité des pâturages, avec un enjeu fondamental pour la santé des populations. La question de l’impact et le suivi de la pollution des particules fines anthropiques et naturelles se pose notamment dans les zones transfrontalières, des espaces où les disparités de cadres juridiques et des normes de pollution de l’eau et de l’air rendent complexe l'action des pouvoirs publics. Aussi, la recherche se penche sur les impacts de ces polluants, tout en cherchant à favoriser l'harmonisation des juridictions et à sensibiliser les populations à cette question environnementale et de santé publique.
Mots-clefs
Ressources en eau ; Accès à l’eau ; Risques ; Déforestation ; Occupation des sols
Principaux partenaires brésiliens
Universités
- Université de l’état d’Amazonas (UEA)
- Université fédérale de l'Amazonas (UFAM)
- Université fédérale du Para (UFPA)
- Université fédérale d’Amapa (UNIFAP)
- Institut de recherches hydrauliques, Université de Rio Grande du sud (UFRGS)
- Université fédérale Fluminense (UFF)
Services d’État
- Agence Nationale de l’Eau (ANA)
- Institut Géologique National (CPRM)
- Centre national de monitoring des alertes de désastres naturels (CEMADEN)
- Entreprise brésilienne de recherche agricole (EMBRAPA)
Éléments structurants
Unités de recherche
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Populations autochtones et populations locales
L’Amazonie, loin du cliché de la forêt vierge, est habitée par des populations autochtones et des populations locales issues des vagues de migration successives. Dans ce contexte, de nombreux projets de recherche s’intéressent à ces groupes et à leur relation à l’environnement. Par exemple, l’adaptation des populations au changement climatique est étudiée par un programme de recherche pluridisciplinaire qui vise à trouver, avec les acteurs locaux, des solutions pour préserver la biodiversité et les services écosystémiques dans les plaines inondables de l'Amazonie et apporter un soutien à la prise de décision aux niveaux local et régional. D’autres programmes se penchent sur les populations autochtones et traditionnelles et leur rapport à l’environnement (agrobiodiversité, savoirs traditionnels et ancestraux) dans un contexte de pression anthropique et de l’agro-industrie croissantes.
Mots-clefs
Biodiversité ; Agriculture durable ; Changement climatique ; Savoirs traditionnels
Principaux partenaires brésiliens
Universités
Services d’État
Élément structurant
Unités de recherche
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Environnements passés
Pourquoi la forêt amazonienne constitue-t-elle une si grande réserve de biodiversité ? Répondre à cette question demande de regarder en arrière… pour étudier les variations climatiques et environnementales du passé. Des programmes de recherche sur le bassin amazonien cherchent à caractériser l’évolution du climat depuis 100 millions d’années, des résultats qui permettront de comprendre les mécanismes à l’origine de l’extrême biodiversité amazonienne.
Mots-clefs
Biodiversité ; Paléoclimatologie ; Environnements anciens
Principaux partenaires
- Université de Brasília (UnB)
- Université fédérale de l'Amazonas (UFAM)
- Université Fédérale du Para (UFPA)
- Université fédérale de l’Acre (UFAC)
Unités de recherche
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Épidémiologie aux frontières
L'environnement, ses changements et les relations des sociétés humaines avec leur milieu, sont des éléments déterminants pour comprendre les inégalités de santé et leur dynamique à diverses échelles spatiales et temporelles. Pour déchiffrer ces interactions complexes, un programme de recherches interdisciplinaires vise à développer la géographie de la santé et l’étude des arboviroses transmises par les moustiques du genre Aedes (Dengue, Zika, Chikungunya, fièvre jaune). C’est notamment aux frontières Brésil-Guyane française et Brésil-Colombie-Pérou que se déroulent les recherches. En effet, les contextes sociopolitiques des territoires transfrontaliers tendent à accroître la vulnérabilité des populations et à entraver la mise en œuvre de stratégies et de politiques de lutte efficace contre les maladies à transmission vectorielle, comme le paludisme (législations, systèmes de santé différents, etc.). Aussi, les étudier de près permet d’avoir un "laboratoire" idéal pour caractériser, comprendre et organiser le rôle que joue la frontière dans la santé de la population.
Mots-clefs
Changements climatiques et environnementaux; Espaces transfrontaliers; Inégalités
Principaux partenaires brésiliens
Université
Université de Brasília (UnB)
Service d’État
Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz)
Élément structurant
Unités de recherche

© IRD
Nordeste
La collaboration scientifique dans le Nordeste commence dès les débuts de l’IRD au Brésil et se voit formalisée vers la fin des années 1960. Cette région aux niveaux de développement parmi les plus bas du pays (en moyenne un IDH de 0,660 contre 0,753 pour les états du sud-est ), est caractérisée par une forte vulnérabilité aux aléas climatiques (grandes sécheresses notamment, mais aussi évènement extrêmes) et une structures sociale très inégalitaire. Les changements climatiques en cours et la pression anthropique croissante (dynamique urbaine, croissance démographique) en font un lieu de fort enjeux sociaux.
C’est également un territoire caractérisé par sa façade sur l’Atlantique tropical, dont la structure physique et biologique est encore mal connue malgré les implications que l’on commence à documenter dans l’équilibre climatique régional et mondial. Aussi, la recherche porte à la fois sur la zone continentale semi-aride sur la gestion et l’utilisation des ressources (eaux, sols, biodiversité, énergie), et sur l’océan à travers les sciences marines (phénomènes physiques et biologiques) et l’étude de la biodiversité terrestre.
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Environnement, eau et sols
La gestion des ressources hydriques, de l’environnement et des sols est un enjeu important dans une zone semi-aride comme le Nordeste brésilien. En effet, la croissance urbaine, caractérisée par le développement de petites villes avec d’étroits liens avec les zones rurales, s’accompagne d’une pression sur ces ressources et rend difficile d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en eau, la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique. Concernant la ressource eau, ce sont autant les usages courants que productifs qui sont concernés, comme c’est le cas pour l’eau agricole.
Cette problématique est directement liée à celle de la conservation et à la lutte contre la désertification, notamment dans la Caatinga (« forêt blanche » en langue autochtone tupi-guarani), biome semi-aride avec une très grande biodiversité et qui se voit fortement menacée par les changements climatiques actuels, avec une augmentation de la fréquence des sécheresses qui soulève la question de la disponibilité en eau. Il s’agit donc, par le biais de plusieurs programmes de recherche, de mieux connaître le Nordeste semi-aride, notamment pour tenter d’apporter des réponses dans cette région à très forts enjeux sociaux.
Mots-clefs
Ressources en eau ; Sécurité alimentaire ; Sécurité hydrique ; Sécurité énergétique ; Zone semi-aride
Principaux partenaires brésiliens
Universités
- Université fédérale du Pernambouc (UFPE)
- Université fédérale rurale du Pernambouc (UFRPE)
- Université fédérale de Campina Grande (UFCG)
- Université fédérale de Paraíba (UFPB)
- Université fédérale du Rio Grande du Nord (UFRN)
- Université de l’état de Paraíba (UEPB)
- Université du Pernambouc (UPE)
Services d’État
- Fondation de météorologie et des ressources hydriques du Ceará (FUNCEME)
- Institut national du semi-aride (INSA)
- Entreprise brésilienne de recherche agricole (EMBRAPA)
Éléments structurants
Unités de recherche
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L’océan et ses côtes
La structuration des recherches en sciences marines au Brésil s’effectue dans le contexte actuel de reconnaissance de l’importance de l’océan Atlantique tropical dans « l’écosystème-terre ». Les recherches portent sur trois axes : l’Atlantique tropical et le climat, la biodiversité marine et la biodiversité terrestre.
Lorsqu'il s'agit du temps et du climat, la plupart d'entre nous ne pensent qu'à ce qui se passe dans l'atmosphère. Mais si nous ignorons l'océan, nous passons à côté d'une part importante de la réalité : il est l’un des principaux moteurs des changements climatiques et impacte chaque jour la météo. L’observatoire PIRATA gère un réseau de bouées météo-océaniques qui observent quotidiennement océan et atmosphère dans l’Atlantique tropical, permet des prévisions météorologiques plus précises et fournit un suivi du climat, avec d’importants enjeux pour les habitants des pays côtiers alentour. Au Brésil, cette surveillance océanique contribue, par exemple, à la prévision de la saison des pluies et de son intensité dans le Nordeste, un indicateur clé pour anticiper les sécheresses, préciser les risques d’évènements extrêmes, comme les pluies torrentielles et les inondations qu’elles entraînent, et permettre de limiter leurs impacts négatifs pour les populations locales. En plus de ces questions sociétales, l’enjeu est aussi de participer au développement de l’usage de données satellites pour observer l’océan au Brésil.
L’océan et les espèces qui l’habitent restent encore aujourd'hui un terrain de recherche à explorer, notamment pour sa partie tropicale. Les programmes de recherche sur la biodiversité marine ont permis, à titre d’exemple, de découvrir de nouvelles espèces de crustacés et d’observer des poissons que l’on pensait absents de ces eaux. Le but est d’avoir une meilleure connaissance et compréhension de la structure biologique de cette partie de l’océan Atlantique, un enjeu crucial pour l’élaboration de scénarios de conservation dans le contexte des changements climatiques et environnementaux en cours.
Avec plus de 8500 km de côtes et 4,5 millions de km2 de Zonage Écologique Exclusif (ZEE), le Brésil abrite une grande diversité d'oiseaux marins et a donc une responsabilité dans leur conservation. Bien que les sites de nidification aient pu subir des dégradations anciennes et récentes, comme la déforestation, l'introduction d'espèces exotiques et la pollution anthropique, il existe peu de programmes de conservation des oiseaux de mer, animaux qui nichent et se reproduisent principalement sur les îles océaniques (Abrolhos, Fernando de Noronha, São Pedro et São Paulo (SPSPA), Trindade, Martin Vaz et l'Atol das Rocas). Aussi, un dispositif de recherche vise à améliorer les connaissances sur l'écologie des oiseaux de mer tropicaux au Brésil et à apporter des éléments concrets pour leur conservation.
Mots-clefs
Biodiversité terrestre/marine ; Conservation ; Changement climatique ; Océan ; Météorologie
Principaux partenaires brésiliens
Universités
- Université fédérale du Pernambouc (UFPE)
- Université fédérale rurale du Pernambouc (UFRPE)
- Université du Rio Grande do Sul (UFRGS)
- Université fédérale du Rio Grande (FURG)
- Université fédérale d’Alagoas (UFAL)
- Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ)
Services d’État
- Institut national de recherches spatiales, Centre de prévision du temps et études climatiques (INPE-CPTEC)
- Direction d’hydrographie et navigation (DHN)
- Fondation de météorologie et des ressources hydriques du Ceará (FUNCEME)
Éléments structurants
Unités de recherche
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Projets interdisciplinaires dans le semi-aride nordestin
L’Anthropocène signale l’entrée dans une période où les activités humaines déterminent un enchaînement de changements globaux et systémiques. Cette ère nouvelle engage les sociétés humaines sur la voie d’une évolution profonde de leur organisation. L’accélération des dérèglements climatiques, la perte en sols et l’effondrement de la biodiversité végétale et animale est causée par la généralisation des modes de production et de consommation à l’échelle planétaire, marquant l'entrée dans une crise globale.
Dans ce contexte, la vaste région densément peuplée du semi-aride nordestin est un lieu où les tensions socio-environnementales sont exacerbées par les structures sociales inégalitaires, la forte croissance démographique et le changement climatique. Aussi, des projets interdisciplinaires se déroulent dans cette région afin de penser la crise globale - environnementale, socio-économique - à partir d’une approche territoriale.
Pour articuler disciplines et échelles de temps, les chercheur·e·s observent les sols en tant qu'interface entre climat (les sols stockent le carbone), végétation (le sol est la matrice où naît le couvert végétal) et activités humaines essentielles (agriculture, questions de changements d'usages...).
Mots-clefs
Population-environnement, Anthropocène, Transdisciplinarité, Semi-aride, Nordeste
Principaux partenariats
Élément structurant
JEAI SANA
Unités de recherche
- URMIS (UMR 205)
- Eco&Sols (UMR 210)
- ISEM (UMR 226)
- CEREGE (UMR 161)
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La pluie, variable climatique essentielle
Au vu des bienfaits qu’elle apporte, des catastrophes qu’elle peut engendrer et des situations dramatiques qu’amène son manque, la pluie est considérée comme la variable climatique ayant le plus d’impact sur le bien-être des hommes et des sociétés. Les précipitations ont un rôle majeur dans les cycles de l’eau et d’énergie, et c’est pourquoi quantifier et analyser leur variabilité, sur une gamme d’échelles spatiales et temporelles, intéresse une vaste communauté de scientifiques et d’utilisateurs : spécialistes du climat, gestionnaires des bassins versants, services hydrométéorologiques, responsables de la sécurité civile, mais aussi agriculteur·rice·s, pour ne donner que quelques exemples.
Malgré cet intérêt universel, l’estimation précise de la pluie demeure, en tout point du globe, difficile. Les réseaux pluviométriques sont insuffisamment denses, tout particulièrement dans les régions tropicales où les enjeux sur l’eau sont majeurs : risques de sécheresses et inondations, des modèles de prévisions incertains, dans des contextes de conflits latents autour de la ressource en eau.
C’est à partir de ce constat que naît le GDRI RAINSMORE. En mettant en réseau des laboratoires africains - Côte d’Ivoire, Cameroun et Niger – sud-américains – Bolivie, Brésil, Uruguay – et français, les scientifiques vont tenter de combiner les différentes méthodes d’estimation de la pluie en fonction des contextes locaux. Les pluviomètres, radars météorologiques, satellites ou encore l’utilisation du réseau de télécommunication – dont les signaux sont sensibles au contenu en eau de l’atmosphère et permettent de prévoir la pluie, notamment en zone urbaine (voir initiative RainCell Africa) – sont autant de techniques qui se révèlent complémentaires. Leurs avantages et limites ayant été explorés, un défi demeure : comment fusionner ces données hétérogènes pour tirer le meilleur parti de cette complémentarité ? C’est ce que ce projet s’attachera à explorer.
Mots-clefs
Précipitations, Système de prévision, Science des données, Réseau, Interdisciplinaire
Principaux partenariats brésiliens
Services d’État
- Centre national de monitoring des alertes de désastres naturels (CEMADEN)
- Fondation de météorologie et des ressources hydriques du Ceará (FUNCEME)
Université
Université Fédérale du Ceará (UFC)
Élément structurant
GDRI-Sud Rainsmore
Unités de recherche
- UMR GET
- UMR HSM
- UMR LEGOS
- UMR EspaceDev
- UMR IGE

© IRD - Dominique Couret
Les populations ont continué d'affluer, encouragées par leur fort attachement à l'image de la ville idéale. Elles ont été contraintes de s'installer en périphérie du centre urbain, dans les espaces vides de cette agglomération en croissance (2004).
Inégalités
Les inégalités au Brésil sont un thème de recherche très actuel puisque de nombreuses populations sont, encore aujourd'hui, les « oubliés » de l’inclusion sociale. Différents angles sont choisis par les projets de recherche pour aborder cette problématique vaste et complexe : les inégalités socio-économiques, de genre, ethnique et de santé. Notons que ces différentes approches peuvent se recouper et être considérées comme interdépendantes.
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Inégalités socio-économiques
Le Brésil, 12ème économie mondiale, présente cependant des niveaux d'inégalités socio-économiques parmi les plus élevés au monde. Si 28 millions de personnes sont sorties de la pauvreté au cours des 15 dernières années, 10% de la population vit toujours dans l’extrême pauvreté, et les 5% les plus riches du pays ont le même revenu que les 95% restants.
Une des réponses à cette situation est de chercher les traces du passé, en se posant une question : qu’est-ce qui, dans les structures, l’organisation de la société d’hier, peut donner à comprendre le monde d’aujourd'hui, et donc ses inégalités ? C’est notamment le pari d’un programme de recherche qui étudie la métropole de São Paulo et interroge les évolutions de son organisation socio-spatiale au cours du 20ème siècle. Le regard multidisciplinaire, mais aussi la réflexion sur la méthodologie des sciences sociales comme l’origine des sources, sont des aspects que la recherche actuelle met en avant.
Une autre cause de cette situation peut se voir dans la place de l'économie informelle qui emploie de nombreuses personnes (estimation à 13 millions de personnes), et fait vivre des foyers défavorisés qui tirent tout ou partie de leurs revenus de ce secteur. Malgré son importance, la connaissance de l'économie informelle, au Brésil comme ailleurs, est encore limitée. En outre, la crise de la Covid-19 (2020-2021) est venue bouleverser un contexte mondial en profonde mutation. Les transformations structurelles à l’œuvre sont de trois ordres : les changements technologiques, la globalisation productive et commerciale, et la transition verte. Le Brésil n’échappe à aucun de ces mouvements de fond, qui ont le potentiel d’affecter non seulement le volume de l’emploi et sa distribution sectorielle, mais également sa qualité, avec des effets sur les inégalités. Car si l’éducation, la hausse du salaire minimum et les programmes sociaux, dont l’emblématique Bolsa Familia, ont joué un rôle déterminant sur la réduction globale des inégalités, en particulier au cours des années 2000, la crise économique de 2015-2016 et la dérégulation du marché du travail ont inversé la courbe, une tendance aggravée par la crise sanitaire due au Covid-19. Afin de comprendre ces liens entre marché du travail, changements globaux et inégalités, des projets de recherche se développent dans le but, à terme, d'apporter des éléments concrets pour la prise de décision.
Mots-clefs
Inégalités sociales ; Économie informelle ; Politiques Publiques ; Nordeste
Principaux partenaires brésiliens
- Université de São Paulo (USP)
- Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ)
- Université régionale du Cariri (URCA)
- Université Fédérale du Ceara (UFC)
Élément structurant
- JEAI EX-MET
- JEAI SANA
- JEAI NOVIDADES
Unités de recherche
- UMR URMIS
- UMR Leda - équipe DIAL
- UMR Eco&Sols
- UMR ISEM
- UMR CEREGE
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Inégalités de genre
Au Brésil comme ailleurs, les inégalités de genre sont très prégnantes au sein de la société. Pour illustrer cette situation, deux chiffres : en 2018, 1 femme sur 4 déclarait avoir été victime de violence ; la parité en politique n’est pas acquise puisque les femmes occupent 15% des sièges à la chambre des députés et 12% au Sénat . Aussi, les sciences sociales ont un rôle à jouer pour déceler les mécanismes derrière cette réalité. Les recherches actuelles sur les inégalités de genre portent sur l’économie solidaire et l’agroécologie depuis une perspective féministe avec pour objectif de comprendre si ces mouvements, qui permettent aux femmes d’accéder à une activité rémunérée, peuvent être considérés comme des leviers d’action face aux inégalités et en faveur de l’empowerment, compris comme une transformation radicale des structures économiques, politiques, légales, culturelles et sociales qui perpétuent la domination selon le sexe, mais aussi l’origine ethnique, la classe ou l’âge.
Mots-clefs
Gender studies ; Agroécologie ; Inégalités de genre
Principaux partenaires brésiliens
Universités
- Université fédérale de Viçosa (UFV)
- Université de Campinas (Unicamp)
- Université fédérale de São Carlos (UFSCAR)
- Université de São Paulo (USP)
Société civile
- Sempreviva Organização Feminista (SOF)
- Centre de Technologies Alternatives de la Zona da Mata (CTA-ZM)
Unités de recherche
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Inégalités ethniques
Le Brésil est un pays où les disparités sociales sont dues en grande partie l’inégalité des chances et un déficit d’inclusion sociale. À titre d'exemple, 3 victimes d'homicide sur 4 sont de jeunes hommes afro-descendants, à niveau de formation égale avec un diplôme de 3ème cycle en poche, une personne auto-définie comme « blanche » gagne presque 1,5 fois de plus qu’une personne auto-définie comme « noire ».
S’intéressant aux manifestations de ces inégalités, les sciences sociales étudient la culture populaire et sa patrimonialisation, en cela qu’elle est un révélateur des revendications identitaires « afro » et « amérindiennes », et de l’épineux problème de l’intégration de ces catégories au niveau national. Enfin, l’observation de l’évolution des politiques publiques en termes de patrimoine immatériel est un indicateur des enjeux constitutionnels et démocratiques du Brésil contemporain.
En 2022, un réseau de recherche s'est formé sur ces questions, regroupant des chercheur·e·s, organisations de la société civile et détenteurs des patrimoines immatériels, le Réseau sur Patrimoines immatériels Afro-Amérindiens et politiques publiques en Amérique latine.
Mots-clefs
Inégalités ; Ethnicité ; Patrimoines immatériels ; Afro-Amérindiens
Principaux partenaires brésiliens
- Université Fédérale de Bahia (UFBA)
- Université Fédérale Fluminense, Laboratoire d’histoire orale et image (UFF-LABHOI)
- Université Fédérale de l'État de Rio de Janeiro (Unirio)
Unités de recherche
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Inégalités de santé
Les inégalités de santé sont déclinées en termes d’accès au soin, et d’exposition aux risques, en particulier vectoriels. L'environnement biologique et social, tout comme les relations des sociétés avec leurs milieux sont des éléments qui permettent de comprendre et de cerner avec plus de précisions les inégalités en matière de santé. Aussi, la recherche au Brésil cherche à comprendre dans le temps et l’espace la dynamique de certaines maladies, comme les arboviroses, et surveille l’émergence des maladies infectieuses comme la covid-19. Sur les arboviroses d’une part, la recherche au Brésil travaille dans des zones d’attention spécifiques, comme le District Fédéral, zone d’urbanisation récente, résultant d’une dynamique d’occupation entre planification moderne et croissance démographique incontrôlée. D’autre part, l’émergence de la pandémie de Covid-19 met en valeur l’importance de l’étude de données statistiques complexes qui permettent de comprendre les aspects socio-économiques et territoriaux qui favorisent la contagion, et évaluent les effets des politiques publiques.
Mots-clefs
Santé ; Inégalités socio-économiques ; Inégalités territoriales ; Politique publique ; Prévention
Principaux partenaires
Universités
Services d’État
Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz)
Élément structurant
Unités de recherche

© IRD - Marie-Pierre Ledru
Projet TROPICOL : comprendre les impacts sur la biodiversité face aux grands cycles climatiques naturels.
Environnement
Face aux changements climatiques et aux pressions exercées sur l’environnement, une meilleure compréhension de la dynamique des écosystèmes et la conservation de la biodiversité sont parmi les grands enjeux actuels de la science. Au Brésil, l’IRD développe des programmes de recherche en ce sens, avec trois axes majeurs : l’étude de la zone humide du Pantanal en contexte de changement climatique, l’étude de la génétique des plantes de culture et la manière d’optimiser les rendements de manière compatible avec la protection de l’environnement, et l’étude des mécanismes des climats anciens et ce que ceux-ci nous apprennent des changements climatiques à venir.
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Nourrir les populations en protégeant l’environnement
Les plantes cultivées sont parfois la proie de ravageurs, ce qui peut avoir des effets négatifs voire dévastateurs pour les agriculteurs qui perdent une partie de leur récolte, et donc de leur revenu. Le remède choisi face à cette situation est trop souvent le recours aux pesticides, avec des effets néfastes sur l’environnement et la santé humaine. Or, l’évolution de la législation internationale sur l'usage des pesticides visant à réduire leur usage, induit une demande accrue de solutions alternatives durables pour le contrôle des parasites. L’une d’entre elle est la génétique, qui permet de proposer des stratégies innovantes de contrôle des populations de parasites des plantes cultivées. Développée au Brésil sur certaines cultures à fort impact agronomique, ce champ de recherche fait aussi l’objet d’une coopération sud-sud avec le Burkina Faso pour lutter contre les ravageurs des vergers de mangues.
Mots-clefs
Agriculture durable ; Génétique ; Résistance ; Environnement ; Pesticides
Principaux partenaires brésiliens
Universités
Service d’État
Entreprise brésilienne de recherche agricole (EMBRAPA)
Unité de recherche
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Mécanismes des climats anciens
Quel sera le climat de demain ? Pour les chercheurs qui travaillent sur ces questions, la réponse commence en étudiant ce qu’était le climat autrefois. Au Brésil, des programmes de recherche étudient les variations climatiques anciennes dans les grandes forêts pluviales, telle que la forêt atlantique (Mata Atlântica), mais aussi dans la Caatinga, biome semi-aride du Nordeste du pays. Acquérir des connaissances dans ce domaine, où les données manquent encore, représente une avancée de taille dans la connaissance de l’évolution des écosystèmes et de la biodiversité, et permet de faire des prévisions face aux changements climatiques en cours. Des méthodes d’échantillonnage comme le carottage pour avoir accès aux sédiments du fond des lacs et leur analyse sont employées pour ces travaux.
Mots-clefs
Environnement ; Climats passés ; changements climatiques ;
Principaux partenaires brésiliens
Universités
- Université de São Paulo (USP)
- Université fédérale du Ceará (UFC)
- Université régionale du Cairi (URCA)
- Université de l’état du Ceará (UECE)
- Université de l’état du Vale do Acarau (UVA)
- Université de Campinas (Unicamp)
Services d’État, société civile
- Institut fédéral d’éducation de sciences et technologie du Ceará (IFCE)
- Association Caatinga
Éléments structurants
Unité de recherche

© IRD
Les chercheurs se réunissent d'abord avec les chefs pour expliquer ce qui a été réalisé; ceux-ci organisent ensuite une reunion pour tous les habitants du village. La presentation des « résultats » se fait oralement et en communauté.
Science de la durabilité
La fin du siècle dernier voit naître un nouveau champ scientifique, la sustainability science, que l’on traduit en français par science de la durabilité ou science du développement durable. Elle se caractérise tout d’abord par ses thématiques de recherche, directement en lien avec les problèmes de notre monde actuel. Faire face à ces défis est essentiel pour notre planète et la survie de notre espèce, et c’est une tâche qui demande de regarder le monde dans toute sa complexité, grâce à une recherche intrinsèquement transdisciplinaire. Enfin, c’est aussi intégrer la société par une science participative qui comprenne les acteurs des territoires, la société civile, les décideurs, les citoyens et le secteur privé, en tant que co-constructeurs des programmes de recherche, et plus seulement comme d’éventuels bénéficiaires.
Au Brésil, plusieurs programmes de recherche en partenariat ont intégré cette approche, aussi bien dans le domaine des adaptations au changement climatique, que dans l’agriculture en valorisant les savoirs ancestraux, ou encore en coopérant avec les systèmes de santé pour lutter contre les maladies vectorielles.
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S’adapter au changement climatique, des stratégies diversifiées au Brésil
Comment les personnes s'adaptent-elles aux changements climatiques et environnementaux ? Est-ce que cela permet de réduire la vulnérabilité des populations face à ces mêmes changements et leur impact sur l'environnement ?
Le projet INCT ODISSEIA "Observatoire des dynamiques socio-environnementales : durabilité et adaptation aux changements climatiques, environnementaux et démographiques", a pour ambition de répondre à ces questions complexes. Réseau transdisciplinaire et international, il a pour cadre d'étude les trois principaux biomes brésiliens : l'Amazonie, le Cerrado (en lien avec le District Fédéral) et la Caatinga.
Il s’agit d’abord de connaître ces écosystèmes y compris les populations qui y vivent, afin de comprendre quelles interactions existent entre l’homme et son environnement, quelles sont les dynamiques sociales et écologiques à l’œuvre, comment fonctionne l’organisation institutionnelle, quelles sont les politiques publiques existantes, etc. C’est sur cette solide base que peuvent alors être établis des scénarios prospectifs des changements à venir pour l’environnement et les populations, un premier pas vers des territoires plus résilients.
Pour cela, de nombreux acteurs participent au projet : institutions scientifiques bien sûr, mais aussi de la société civile avec des ONG spécialisées et des syndicats, les habitants, et enfin les décideurs. Grâce à cette co-construction, le projet cherche non seulement à formuler en commun des scénarios face au changement climatique, mais aussi à promouvoir la recherche de solutions dans une optique participative.
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Travailler avec les populations locales dans les plaines inondables d’Amazonie
Les plaines inondables des fleuves amazoniens « d’eau blanche » sont, de longue date, des lieux privilégiés d’établissement des sociétés humaines, attirées par les sols fertiles et les eaux riches en poisson,. Au cours des dernières décennies, une croissance démographique et économique sans précédent a bouleversé l'utilisation des ressources et compromet le maintien des communautés et la biodiversité de ces écosystèmes remarquables. Les barrages, l’aménagement des voies fluviales, l'extension de la frontière agricole dans le contexte du changement climatique constituent des menaces de plus en plus prégnantes pour l'intégrité des habitats des plaines inondables amazoniennes.
Aussi, le projet BONDS "Balancing biOdiversity coNservation with Development in Amazonian wetlandS" cherche à élaborer des scénarios prospectifs de biodiversité qui prennent en compte ces facteurs. Pour cela, il s’agit de collaborer avec les populations locales, les décideurs et des acteurs de la société civile dans une construction participative, et pour permettre aux populations et aux territoire d’être davantage résilient face aux changements.
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Les pêcheurs d’Amazonie face au changement climatique
Les plaines d'inondation de l’Amazone, où la flore, la faune et les communautés humaines se sont adaptées à une onde de crue annuelle qui, près de Santarem, atteint une amplitude de 7m, abritent une riche biodiversité et une activité de pêche très productive. Des recherches récentes ont démontré que ces ressources sont menacées par le changement climatique et la déforestation due à l'élevage et à l'agriculture.
Quels sont les mécanismes à l'œuvre, et quelles sont les solutions ? C’est ce que cherche à savoir le projet SABERES "Sustaining Amazon floodplain Biodiversity and fishERiES under climate change", en mettant en place un cadre de gestion pour préserver la biodiversité et les pêcheries de la plaine inondable du fleuve Amazone face aux menaces. Ici, la télédétection, la modélisation hydrologique, la modélisation de la pêche et de l'habitat, et le travail participatif avec les communautés riveraines locales sont combinés pour élaborer des politiques et des stratégies visant à conserver la biodiversité et la pêche amazoniennes face au changement climatique. Car dans ce système, la productivité des pêcheries dépend de l'intégrité de la biodiversité associée aux différents paysages de forêts, de savanes et de lacs. Aussi, cette action doit nécessairement être menée dans un cadre commun, avec des stratégies développées en partenariat avec les communautés locales.
Plus spécifiquement, SABERES vise à comprendre les effets des changements climatiques et des régimes d'inondation sur les poissons, les forêts et le phytoplancton, et à évaluer la cogestion des pêches, la reforestation des plaines inondables et d'autres stratégies d'adaptation au changement climatique. En prenant en compte les paramètres sociaux, économiques et environnementaux, des scénarios de la biodiversité sont élaborés pour faire des prédictions sur les effets du changement climatique sur les services écosystémiques, notamment la productivité des pêches et la qualité de l'eau.
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Santé, environnement, géographie
Le changement climatique, les modifications de l’occupation et de l’usage des sols, les dynamiques urbaines… autant d’exemples de phénomènes qui modifient notre environnement et notre rapport avec lui, ce qui a des conséquences sur notre santé. C’est de ce constat qu’est né le LMI SENTINELA : pour comprendre certaines maladies, il est essentiel de considérer l’espace et ses évolutions.
Le travail de recherche se déroule en partie aux frontières Brésil-Guyane et Brésil-Colombie-Pérou. En effet, les contextes sociopolitiques des territoires transfrontaliers, comme les différences de cadre législatifs et de systèmes de santé, tendent à accroître la vulnérabilité des populations et à entraver la mise en œuvre de stratégies et de politiques de lutte efficace contre les maladies à transmission vectorielle, comme le paludisme. Aussi, pour avoir un impact sur les politiques de santé publique, il est absolument nécessaire de travailler main dans la main avec les professionnels de santé et les décideurs, un des axes du projet dès son démarrage.
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Gestion durable du palmier babaçu
Lutter contre l’érosion de la biodiversité en acquérant des connaissances sur les espèces et en mobilisant les populations, c’est le pari du projet de recherche sur le Babaçu, un palmier commun à plusieurs régions d’Amazonie. En premier lieu, un constat : tandis que pour certains ce palmier est une espèce nuisible qu’il faut éliminer, d’autres en tirent de nombreux profits pour le bétail, comme aliment et même comme source de revenu.
Pour gérer durablement la ressource, il faut intégrer plusieurs composantes : tout d’abord la télédétection qui permet d’évaluer où sont les palmiers ; vient alors l’étude de la dynamique de population qui vise à prévoir l’évolution de la ressource dans le temps ; et enfin une enquête auprès des populations pour comprendre pourquoi certains éliminent le palmier, quels sont les usages traditionnels et commerciaux, mais aussi à quels besoins cette espèce peut répondre. C’est cette conjugaison d’acteurs qui permet une gestion intégrée du palmier babaçu.⇒ Informations complémentaires
Voir le groupe Eau-Terre-Ressources-Ecosystèmes-Sociétés (ETRES, UMR ESPACE-DEV)
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Gérer les résidus : quand la recherche s’engage sur le campus
Comment réduire notre empreinte écologique? Si la question est vaste, une chose est sûre: les solutions doivent se trouver collectivement et dans toutes les sphères de la société. C’est cette réflexion qui a donné lieu à la mise en place du projet de gestion des résidus solides COOPERE, qui vise à faire du campus de l’Université Fédérale du Pernambouc (UFPE) une cité modèle.
Tout part du constat citoyen d’un professeur, Rômulo Menezes, coordinateur de l’INCT ONDACBC : l'Université produit de 13 à 15 T de déchets par jour, une quantité comparable à une petite ville de la même région. Or, la plupart des déchets n’est ni réutilisée, ni recyclée, une situation qui réside en partie dans le manque d’information des professionnels sur les possibilités existantes de traitement.
L'expérience COOPERE comprend une campagne de sensibilisation des usagers, un espace de compostage, un système de collecte sélective, un biodigesteur qui produit du gaz avec des déchets alimentaires, un jardin potager « intelligent », une usine de production de biodiesel à faible coût, des projets pour l'utilisation des déchets de la construction civile et la recherche sur les processus thermiques. Ces actions ont des répercussions multiples : réduction du volume de déchets bien sûr, mais aussi génération d’une rente supplémentaire, production d’énergie propre, création d’opportunités professionnelles… sans compter une économie estimée à 1 million de reais par an, soit l’équivalent de plus de 150 mille euros.
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GENgiBRe, Rapport à la nature et égalité de genre
Le projet de recherche-action GENgiBRE "Rapport à la nature et égalité de genre. Une contribution à la théorie critique à partir de pratiques et mobilisations féministes dans l’agroécologie au Brésil", vise à comprendre le rapport à la Nature de femmes engagées dans l’agroécologie et dans les mouvements féministes. Il est mené en partenariat entre l’IRD – UMR CESSMA, l’Université fédérale de Viçosa (Brésil), Centre de Technologies Alternatives de la Zona da Mata (CTA/ZM, Brésil), l'organisation féministe SOF (Brésil) et l’Université de Toulouse (France).
L'agroécologie comme pratique féminine et féministe
L'agroécologie peut être comprise comme une pratique, une science et un mouvement social. En tant que pratique, elle applique des principes écologiques, tels que le respect des cycles naturels et l'utilisation des ressources locales, à la gestion des agro-écosystèmes. Les agriculteurs et agricultrices qui pratiquent l'agroécologie ont un rapport de type holistique et systémique avec la nature, visant à harmoniser le fonctionnement de l'agro-écosystème par leur intervention. Le travail des femmes dans l'agroécologie est fortement associé à l’autoconsommation et au care et, étant partiellement non rémunéré, il est encore largement invisible, ce qui contribue à la reproduction des discriminations imbriquées de genre, classe, race, etc.
Ces techniques et pratiques agroécologiques ont aussi une signification politique, qui prend une nouvelle dimension face aux conflits environnementaux. La rencontre de formes d’exploitation des territoires anciennes et nouvelles (extractivisme industriel chaînes agroalimentaires, économie verte) et des mouvements agroécologiques se traduit en résistances et mobilisations dans les territoires touchés, prenant alors la forme de conflits, mais aussi de l'agroécologie comme alternative pratique et comme projet politique.
Les femmes sont particulièrement impliquées dans ces enchevêtrements en raison de la responsabilité de care qui leur est socialement attribuée, et touchées par différentes formes de violence que les grands projets de développement peuvent apporter sur le territoire. L’enjeu de leur mobilisation est à la fois la défense des territoires de vie et leur reconnaissance sociale, économique et politique.
GENgiBRe : une Recherche-action
GENgiBRe fait l'hypothèse que le rapport à la nature des agricultrices agroécologiques est limité par des rapports de pouvoir entremêlés (de genre, de classe, de race...), tout en alimentant le monde vécu (expérience, perception de la nature à travers le travail, les pratiques et les techniques) des agricultrices agroécologiques. De ces processus peut, sous certaines conditions, émerger une identité collective, ainsi que des pratiques et des mobilisations pour la défense du territoire et contre les discriminations.
Au plan académique, l’originalité réside dans le dialogue entre sciences sociales et sciences agraire et de l’environnement et dans notre position, à l’intersection entre l’Académie et les mouvements sociaux.
Mais surtout, le projet de recherche s'inscrit dans la théorie critique ou science émancipatrice : il vise à produire des connaissances qui contribuent aux mobilisations sociales, en l'occurrence féministes et agroécologiques, à l'intersection entre l'Université, la société civile organisée et les pouvoirs publics impliqués dans ce type de transformation sociale.
Les aires de travail
La recherche se concentrera sur deux régions du sud-est du Brésil, le Vale do Ribeira (état de São Paulo) et la Zona da Mata (état de Minas Gerais), où les institutions brésiliennes partenaires de ce projet sont actives et qui sont des régions marquées par la présence d'importants réseaux d'agroécologie et d'organisations féministes ainsi que par des conflits socio-environnementaux.
Dans chaque région, une vingtaine d'agricultrices seront invitées à participer au projet. Deux comités de recherche locaux, comprenant deux agricultrices dans chaque région, seront également formés pour discuter des résultats et des orientations du projet au fur et à mesure de sa mise en œuvre.
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Site du projet: www.gengibre.org
(Ré)écouter le podcast "Agricultrices agroécologiques et la nature"
(Re)voir le lancement #enligne de GENgiBRe à l'occasion de l'événement "Troca de Saberes", Université fédérale de Viçosa.

© IRD - Marion Disdier
Dans le cadre du Réseau franco-brésilien pour le développement durable de la région semi-aride du Nord-Est (ReFBN), une soixantaine de scientifiques du Brésil, de Tunisie et de France se sont réunis du 25 au 29 novembre 2019 pour des recherches de terrai
Formation
Du fait de sa structuration et des relations équitables avec ses partenaires brésiliens, l’IRD porte une attention particulière à la formation au Sud. Aussi, si le renforcement des capacités peut compter sur la formation par la recherche pour des étudiants du troisième cycle, notamment en master et doctorat, il existe également des programmes spécifiquement dédiés à la formation : les PSF-Sud (Projets structurants de formation au Sud) de l'IRD, et les dispositifs PRINT (Programmes Institutionnels d’Internationalisation) en coopération avec la CAPES (Coordination pour le perfectionnement du personnel de niveau supérieur).
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PSF-Sud
Les PSF-Sud ont pour objectifs de contribuer à la formation d’étudiants, d’enseignants chercheurs, de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens des pays du Sud, de renforcer les politiques de sites universitaires du Nord et du Sud et leurs liens mutuels, d’enrichir par la formation des projets de recherche ou dispositifs de recherche en partenariat de l’IRD (JEAI, LMI, GDRI-Sud). Au Brésil, deux de ces dispositifs sont en cours :
- Le PSF-Sud RECIMAR sur la thématique des sciences de la mer, en lien avec le LMI Tapioca, avec pour partenaires l’UFPE et l’UFRPE, et l’implication des UMR MARBEC, LEMAR, LEGOS, LOCEAN
- Le PSF-Sud Arid sur l’évolution des ressources en eau en zones arides et semi arides, rattaché au GDRI-Sud Arid, avec pour partenaires au Brésil l’UFC
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Programmes de formation brésilien
Au Brésil, la CAPES est un organe du ministère de l'éducation (MEC) qui opère pour l'expansion et la consolidation des programmes d’enseignement et de recherche aux niveaux master et doctorat, notamment à travers les Programmes Institutionnels d’Internationalisation (PrInt) qui visent à stimuler le développement de plans stratégiques d’internationalisation de la formation. En coopération avec l’IRD on compte :
- Le projet CAPES PRINT CLIMATE sur les changements climatiques anciens et à venir, en partenariat avec l’UFF et l’UERJ ; coordinatrice à l’UFF, Ana Albuquerque Spadano Luiza;
- Le projet CAPES PRINT FEEDBACK sur les inégalités d’accès aux ressources en eau par les populations vulnérables, à l’échelle régionale et internationale, en partenariat avec l’UFF et l’UERJ ; coordinateur à l’UFF Bastian Knoppers;
- Le projet CAPES PRINT à l’UnB sur la contamination en métaux lourds des cours d’eau, notamment dans le cas du barrage de Brumadinho (MG) et de la baie de Sepetiba (RJ), et les impacts environnementaux et socio-économiques; coordinateur à l'UnB Jérémie Garnier.