♦ Centre IRD de Nouméa, UMR Espace DEV 228
♦ Poste ouvert en CDD 18 mois
♦ Contrat postdoctoral en anthropologie-géographie, financement sur convention CLIPSSA AFD-IRD
Le projet CLIPSSA et les partenaires du projet de thèse
CLIPSSA est un projet régional conjoint porté par l'IRD (Institut de recherche pour le féveloppement, https://ird.fr), en partenariat avec Météo-France (https://meteofrance.fr/) l'AFD (Agence française de développement : https://www.afd.fr/), le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), l’IAC (Institut agronomique néo-calédonien), les collectivités publiques des territoires. Projet de recherche alliant les sciences du climat et les sciences humaines et sociales, il vise à accompagner le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française dans l'élaboration de plans d'adaptation face aux menaces du changement climatique. Site internet du projet : https://clipssa.org
Sujet du postdoctorat
Enjeux, capacités et vulnérabilités pour faire face au changement climatique. L’apport des savoirs locaux et des échanges de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être auprès d’habitants de Polynésie française et de Wallis-et-Futuna.
La Polynésie française et Wallis-et-Futuna ont toujours été régulièrement confrontés à des perturbations environnementales causées par des événements météorologiques parfois violents. Ces événements mettent à l’épreuve les populations dont les modes de vies et activités productives sont très dépendantes du milieu dans lequel elles vivent. Pour faire face aux aléas climatiques, les habitants qui cultivent des produits alimentaires ont développé certaines pratiques dans leurs champs ou jardins pour limiter les dégâts sur leurs cultures (paillage, espacement des cultures, plantation 2 d’arbres, etc.) ou encore pour limiter les risques de dégâts et de pertes culturales (diversification des espèces et variétés cultivées, dispersion spatiale des lieux de cultures, etc.). Ils ont aussi adopté des stratégies de diversification des activités de production vivrière (chasse, pêche) ou d'accès à d'autres ressources pour faire face à d'importantes pertes culturale. Les savoirs, savoir-faire et savoir-être développés dans leurs interactions répétées avec l’environnement et acquis au cours lors des processus de transmission et de partage s’ajustent ou se créent pour s’adapter aux contraintes environnementales que ces habitants rencontrent. Toutefois, certains aléas climatiques comme les fortes pluies ou encore la sécheresse peuvent être particulièrement sévères pour ces cultivateurs. Ces derniers pourraient encore être davantage mis à l’épreuve avec les projections climatiques envisagées (hausse des températures, intensification des pluies extrêmes, sécheresse et leurs conséquences). Cela amène donc à s’interroger sur les risques et enjeux que ces habitants rencontrent et sur les facteurs leur permettant de résister ou au contraire d’être fragilisés face aux aléas climatiques intenses. Aux interfaces de l'ethnoécologie, de l'anthropologie, de la géographie et de l’agronomie et intégré au programme de recherche interdisciplinaire CLIPSSA (Climat du Pacifique, Savoirs locaux et Stratégies d’Adaptation), ce postdoctorat envisage de questionner (1) comment les savoirs et savoir-faire des habitants de Wallis-et-Futuna et la Polynésie française, qui cultivent des produits alimentaires et qui doivent faire face aux aléas atmosphériques extrêmes, se construisent aujourd’hui en mobilisant une grande diversité de savoirs et d’expertises, (2) comment la nature des savoirs, leur vivacité et la diversité des sources mobilisées pour les acquérir et les ajuster influenent sur le degré de vulnérabilité de ces acteurs (potentiels et fragilités) et sur la gestion de ces aléas et leurs conséquences. Enfin, (3) nous nous attachons à comprendre dans quelle mesure ces savoirs peuvent être une ressource sur laquelle les politiques publiques peuvent s’appuyer pour favoriser l’adaptation de ces acteurs au changement climatique. Pour répondre à ces questions, des sites d’études ont été choisis dans les deux territoires suite à des concertations impliquant les services en charge de l’environnement et de l’agriculture de chacun des territoires. Le-la postdoctorant-e contribuera avec l’équipe CLIPSSA à l’accompagnement d’un-e jeune anthropologue qui réalisera le terrain à Wallis et à Futuna et il-elle aura parmi ses missions à mener les enquêtes de terrain sur la presqu’île de Tahiti et une autre île de Polynésie française (Moorea ou Rurutu – choix en attente de validation locale). Il s’agira (1) de décrire les enjeux, les diverses pratiques et ressources des habitants qui cultivent des produits alimentaires pour faire face aux aléas atmosphériques extrêmes (2) de caractériser les forces et les fragilités de ces acteurs pour y faire face en tenant compte de la diversité des pratiques et savoirs transmis et échangés. Enfin, (3) il s’agira de définir les facteurs qui permettent ou non de prendre en compte les savoirs locaux dans les politiques publiques d’adaptation au changement climatique.
Eligibilité
Les candidat.e.s devront avoir un doctorat en anthropologie ou géographie, ou a minima un niveau Master (des diplômes et du nombre d’années d’expérience dépendront la rémunération). Les titulaires de doctorat ou Master ou de diplôme d’ingénieur équivalent dans les domaines des sciences de la durabilité ou d’autres disciplines relevant des sciences humaines et sociales peuvent aussi candidater.
Le profil que nous recherchons
Vous avez développé les compétences suivantes :
- Maîtrise des techniques d’enquêtes des sciences humaines et sociales (questionnaires, entretiens semi-directifs, observation participante)
- Compétences analytiques, rédactionnelles et de synthèse
- Excellente capacité à travailler en anglais et en français (oral et écrit)
- Capacité à travailler en équipe et en autonomie
- Une connaissance du contexte insulaire et océanien et/ou une expertise dans le domaine de l’étude des agrosystèmes seront des plus.
- Permis de conduire
Conditions de rémunération
Les candidats seront recrutés en contrat local par le Centre IRD de Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Ils passeront régulièrement du temps avec les partenaires dans les zones géographiques ciblées à Wallis-et-Futuna et en Polynésie française. Les salaires varieront entre 3600 et 3800€/mois avant déduction fiscale, en fonction de l'expérience du candidat. Les déplacements entre les partenaires et les pays sont pris en charge, de même que les participations aux principales conférences nationales et internationales.
- Pour candidater, envoyez votre dossier de candidature avant le 15 octobre 2023 à Catherine Sabinot et Fleur Vallet : catherine.sabinot@ird.fr ; fleur.vallet@ird.fr. La candidature devra comporter un CV détaillé, une lettre de motivation et idéalement une ou deux lettres de recommandations.
- Des auditions sont prévues entre le 19 et le 25 octobre.
- La prise de poste est prévue au 1er février 2024 au centre IRD de Nouméa.