En 2022, l’IRD soutient la création de nouvelles structures de recherche et de formation au Laos. Les programmes se déploient au sein de divers dispositifs et couvrent un large éventail de champs disciplinaires (santé, écologie, biologie, géologie, aménagement du territoire).
PSF SHSL-Capacity - Social Sciences & Health Research Capacity-Building In Vientiane
Renforcement des capacités de recherche en Sciences sociales et en Santé à Vientiane
Le projet Programme structurant de formation (PSF) Social Sciences & Health Research Capacity-Building In Vientiane est une initiative de coopération Franco-Lao visant à développer une offre annuelle de formation intensive et multidisciplinaire sur les méthodes et outils liés aux sciences sociales dans la recherche en santé.
Le projet SHSL-Capacity sera porté par Pascale Hancart-Petitet (IRD) et Vanphanom Sychareun (UHS).
Unités de Recherche de l’IRD : TransVIHMI
Partenaires :
- Université des Sciences de la Santé (UHS)
- Institut de Santé Publique Lao (LaoTPHI)
- Faculté des Sciences Sociales, Université nationale du Laos (NUOL)
- Education Consulting Company (ECC)
- Département d’histoire CETASE, Université de Montréal
GDRI COMPACSOL - Identifying and alleviating soil physical degradations to optimize sustainable food production
Identifier et atténuer les dégradations physiques du sol pour optimiser la production alimentaire durable
Le sol est un écosystème indispensable à la vie terrestre et humaine puisqu’il permet directement ou indirectement la production de 98 % de nos aliments. Les sols contiennent non seulement les minéraux indispensables à la vie des plantes, mais ils stockent aussi 80 % de l’eau des pluies, grâce à une infinité de pores millimétriques et micrométriques. Ce stockage d’eau permet d’alimenter les plantes (cultivées et naturelles) et il aussi de limiter les risques d’inondations (en ralentissant les flux d’eau qui s’écoulent vers les rivières).
Mais au cours dernières décennies les techniques modernes de mise en valeurs agricoles (culture mécanisée, intrants chimiques) ont provoqué une dégradation généralisée des sols. Un récent rapport de la FAO sur l’état des sols a été sous-titré : « des systèmes au bord de la rupture ». La compaction des sols à des conséquences importantes sur la production agricole mais elle est quasi-invisible. Il s’agit, en effet, d’une diminution du volume des pores qui se déroule à des millimétriques à micrométrique qui nécessite un appareillage de laboratoire pour être mis en évidence, mais qui réduit considérablement la capacité du sol à stocker l’eau (même en cas d’irrigation) et qui aboutit à une réduction de la production agricole.
Dans ce contexte, l’IRD et ses partenaires de la région lancent en 2022 un groupe de recherche international (GDRI) appelé COMPACSOL afin d’organiser un réseau de laboratoires et d’équipes de recherche qui travaillent sur la compaction des sols. Un premier objectif sera de mettre en place des procédures standardisées afin d’obtenir des résultats analytiques de qualité et fiables permettant de faire un état des lieux à l’échelle du bassin du Mékong et de mesurer au cours des 4 prochaines années l’évolution (extension géographique et intensité) de la compaction des sols. Le second objectif sera d’associer les agriculteurs à la mise au point de techniques culturales de prévention et de réhabilitation des sols par une démarche participative qui permette de profiter au mieux des savoir locaux et en même temps de diffuser des connaissances scientifiques validées sur les sols et la gestion de l’eau.
Contact : Christian Hartmann
Partenaires :
Institut d'écologie et de sciences de l'environnement de Paris (IRD - UMR IEES), France
Institut de Technologie du Cambodge (ITC), Cambodge
Department of Agricultiral Land Management (DALaM), Laos
Faculty of Agriculture, Khon Kaen University (KKU), Thaïlande
Soil and Fertilizers Research Institute (SFRI), Vietnam
Équipe « Échanges Eau/Sol/Plantes » - Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, Belgique
ONG « ECLOSIO » – Université de Liège, Belgique & Cambodge
LMI PRESTO (PRotect-dEtect-STOp) - Understanding and mitigating zoonotic spillover events in declining biodiversity hot-spots in Southeast Asia
Comprendre et atténuer les spillovers zoonotiques dans les hot-spot de biodiversité en déclin en Asie du Sud-Est
Suite à l’évaluation en 2021 des propositions de création de laboratoire mixte international (LMI), l'IRD soutiendra la création du LMI PRESTO en 2022.
Le LMI PRESTO est une collaboration multidisciplinaire réunissant des experts et chercheurs de France, du Laos et de Thaïlande partageant l'objectif commun de prévenir et de combattre les maladies infectieuses émergentes dans la région du Grand Mékong. Ce LMI repose sur l’existence de plusieurs partenariats de longue date et la mise en commun des connaissances, expériences et expertise complémentaires en matière de biodiversité, de bioinformatique, d'écologie des maladies, d'épidémiologie, de biologie moléculaire, de santé publique, de sciences sociales et de virologie. Ceci facilitera le développement d'une plateforme d'intervention permettant de reconnaitre précocement et lutter contre les maladies infectieuses d’origine zoonotiques dans cette region, hot-spot reconnu pour les risques d’émergence de maladies.
Les objectifs du LMI PRESTO sont les suivants :
- Établir une plateforme de recherche durable sur les maladies émergentes à l'interface homme/animal/environnement qui aidera les partenaires régionaux à se développer et à prospérer, tout en diminuant la dépendance à l'égard du soutien financier international.
- Établir un système d'alerte au niveau local avec une approche ascendante/mixte pour mieux se préparer aux futures épidémies.
- Développer une boîte à outils de surveillance durable avec un guide de bonnes pratiques, afin d'améliorer le partage des connaissances et aider à la conception et la mise en œuvre de stratégies et de politiques de conservation de la biodiversité et de santé publique dans la sous-région du Grand Mékong.
Unité de Recherche de l’IRD : MIVEGEC
Coordinateurs de l’IRD : LOCATELLI Sabrina and NGO-GIANG-HUONG Nicole
Coordinateurs du “Sud” : KHAMDUANG Woottichai
Institution(s) académique(s) du Sud impliquée(s) dans le projet :
Laos
Université des sciences de la santé (UHS)
Université nationale du Laos (NUOL)
Thaïlande
Faculté des sciences médicales associées, Université de Chiang Mai
Faculté des sciences et Faculté de médecine vétérinaire, Université de Chiang Mai
Faculté de technologie vétérinaire, Université Kasertsart
Faculté de médecine tropicale, Université Mahidol
Autres institutions participant au projet :
Laos
Laboratoire national de santé animale (NAHL)
ANOULAK (ONG française basée au Laos)
NAM THEUN 2 POWER COMPANY LIMITED (NTPC)
Centre d'Infectiologie Lao-Christophe Mérieux (CILM)
Les deux coordinatrices de l'IRD, Nicole Ngo-Giang-Huong et Sabrina Locatelli sont expatriées respectivement en Thaïlande et au Laos, et sont impliquées dans des projets en cours soutenus par des subventions du SEAOHUN (Southeast Asia One Health University Network) via le Thailand One Health University Network (THOHUN), l'ANR, l'ANRS, le MEAE (dans le cadre du FSPI) et le NTPC. Nicole Ngo-Giang-Huong, Sabrina Locatelli, et Woottichai Khamduang sont soutenus par Eric Deharo (MIVEGEC, et Représentant de l'IRD au Laos), co-responsable du projet One Health in SEA, Gonzague Jourdain (MIVEGEC, IRD) à Montpellier, et Serge Morand (MIVEGEC, IRD), qui dirige le projet TICA "Innovative Animal Health", Faculty of Veterinary Technology, Kasetsart University en Thaïlande.
ELAOS : L'émergence de la tuberculose à l'interface homme-éléphant
Au Laos, la tuberculose (TB) et la tuberculose résistante aux médicaments représentent une menace importante pour la santé publique. La tuberculose est également considérée comme une maladie émergente chez les animaux sauvages. En Asie du Sud-Est, la maladie menace également les éléphants et d'autres animaux, comme les ours Malais (Helarctos malayanus).
Les éléphants d'Asie (Elephas maxima) sont victimes du rétrécissement de leur habitat, du braconnage, des conflits humains et des maladies et figurent sur la liste rouge de l'UICN des espèces menacées. Les éléphants en captivité sont employés à des fins de tourisme-festival, bien que des centaines d'entre eux travaillent encore dans l'exploitation forestière illégale. Au Laos, posséder un éléphant est encore une pratique conventionnelle. La proximité constante entre l'éléphant et son cornac (personne qui possède ou travaille avec un éléphant) augmente les risques de transmission de maladies dans les deux sens, notamment la tuberculose. Ce phénomène a déjà été documenté chez les gardiens et les éléphants dans les zoos et les sanctuaires du monde entier.
La culture de mycobactéries à partir de crachats prélevés, accompagnée de radiographies du thorax, reste le gold standard du diagnostic de la tuberculose active chez l'homme. Pour le diagnostic chez les éléphants, les vétérinaires doivent prélever des lavages de trompe ou des échantillons de sang sur des animaux entraînés, avec des résultats de sensibilité et de spécificité variables. Ces techniques ne sont pas applicables aux éléphants non entraînés. Par conséquent, une méthode de diagnostic basée sur des échantillons collectés de manière non invasive serait une approche plus adaptée. Il existe aujourd'hui des alternatives pour détecter la tuberculose dans les échantillons fécaux des personnes et notamment des ours Malais, présentant une maladie active.
L'objectif principal de ce projet pilote interdisciplinaire est de déterminer, en adoptant une approche One-Health, la prévalence de Mycobacterium tuberculosis (Mt) et la résistance aux antibiotiques chez les éléphants en captivité, leurs cornacs et les animaux domestiques afin d'évaluer le risque d'émergence de la tuberculose à l'interface homme-animal, au Laos. Plus spécifiquement, nous visons à développer une approche diagnostique fiable et non-invasive chez les éléphants avec une perspective d'extension de l'étude à une plus large population d'éléphants domestiques et sauvages.
Investigateur principal :
LOCATELLI Sabrina - Unité MIVEGEC (IRD, Université de Montpellier) et Centre d'Infectiologie Lao Christophe Mérieux, Vientiane Capital, Laos
Institutions et collaborateurs :
- Laos
BELEN LOPEZ PEREZ Ana - Biologiste au Centre de conservation des éléphants du district de Sayaboury, Laos. Membre du conseil d'administration du groupe de travail sur l'éléphant d'Asie en captivité.
PABORIBOUNE Phimpha - Directeur scientifique du Centre d'Infectiologie Christophe Mérieux au Laos.
SAYASONE Somphou - Chef de département (Programme international pour la santé dans les tropiques), Institut laotien de santé publique et tropicale : Vientiane Capital, RDP Lao
- Cambodge
CHENG Sokleaph - Laboratoire de biologie médicale et groupe de recherche sur la RAM, LMI DRISA, Institut Pasteur du Cambodge
ONENAKAI : Développement d'une approche One Health en bordure du Parc National de Nakai-Nam Theun
Une approche One-Health pour estimer la prévalence et la diversité génétique des pathogènes gastro-intestinaux circulant parmi les éléphants, les bovins domestiques et la population humaine vivant en bordure du Parc National de Nakai-Nam Theun, au Laos.
Les maladies zoonotiques émergentes constituent une menace sérieuse pour la santé publique et la conservation des animaux. Les humains ont toujours partagé leurs habitats avec les animaux sauvages et domestiques, mais la dynamique de leurs relations a changé. Les activités de développement telles que les routes, les barrages et autres projets d'infrastructure peuvent entraîner l'empiètement et la fragmentation de l'habitat des animaux sauvages, bloquer les voies de migration et faciliter le braconnage.
Le Parc National de Nakai-Nam Theun (PNNT), qui s'étend de la partie orientale du plateau de Nakai aux monts Annamites jusqu'à la frontière entre le Laos et le Vietnam, est considéré comme un lieu de grande biodiversité. Le plateau de Nakai a subi une transformation majeure de son habitat après la fermeture du barrage hydroélectrique NT2 en avril 2008. Avant la fermeture du barrage, la majeure partie de ce qui est devenu le réservoir de Nakai, d'une superficie de 450 km2, était boisée, ce qui a entraîné la perte d'environ 40 % de l'habitat faunique du plateau. En conséquence, les hommes, les animaux domestiques et sauvages vivent de plus en plus près les uns des autres. Cela entraîne une exposition croissante aux agents pathogènes pour les animaux et la population humaine. Parmi les agents pathogènes transmissibles des animaux sauvages et domestiques à l'homme et vice-versa, il y a les parasites gastro-intestinaux (GI). Les helminthiases, en particulier, constituent un fardeau, surtout lorsque l'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène sont faibles.
Dans le PNN, les animaux sauvages et domestiques (en particulier les éléphants et les bovins domestiqués) se rassemblent sur des sites artificiels d'alimentation en sel. Depuis la mise en eau du réservoir de Nakai, les éléphants se sont rapprochés des villages et les preuves de conflits entre humains et éléphants se multiplient. Il existe donc un potentiel de transmission d'agents pathogènes entre les humains, les éléphants et les bovins domestiques qui mérite d'être étudié.
Cette étude pilote sera menée sur le plateau de Nakai et autour du réservoir de Nakai, afin d'étudier la présence, la diversité génétique et la circulation des parasites gastro-intestinaux chez l'homme, les bovins domestiques et les éléphants, et de déterminer leur rôle potentiel en tant qu'hôtes réservoirs contribuant à l'entretien environnemental des infections parasitaires zoonotiques. Les partenaires en Malaisie fourniront d'abord des conseils et l'expertise nécessaire en génétique des populations, puis les installations nécessaires pour accueillir un étudiant laotien en Master pour effectuer une partie des analyses génétiques.
Chef de projet :
LOCATELLI Sabrina - Unité MIVEGEC (IRD, Université de Montpellier) et Centre d'Infectiologie Lao Christophe Mérieux, Vientiane Capital, Laos
Institutions et collaborateurs :
- Laos
COUDRAT Camille, Directrice de l'Association Anoulak, dédiée à la conservation de la biodiversité et à la résilience des communautés humaines dans les montagnes annamites du Laos.
THEPPANGNA Watthana, directeur adjoint du Laboratoire National de Santé Animale, Département de l'élevage et de la pêche, capitale de Vientiane, RDP lao.
SAYASONE Somphou, Chef de département (Programme international pour la santé dans les tropiques), Institut laotien de santé publique et tropicale : Vientiane Capital, Lao PDR
- Malaisie
GOSSENS Benoit, Directeur du centre Danau Girang, Sabah, Malaisie ; Professeur, Université de Cardiff, Royaume-Uni. Chercheur affilié, Sustainable Places Research Institute, Cardiff, Royaume-Uni. Conseiller, Département de la faune de Sabah.
INEDI - Vientiane’s landfill Investigation to study the Emergence of Diseases related to waste management
Examen approfondi de la décharge de Vientiane pour étudier l'émergence de maladies liées à la gestion des déchets
Dans un contexte d'expansion urbaine accélérée s’accompagnant de changements majeurs dans les usages du foncier, ce projet vise, par une approche transdisciplinaire « One Health » - combinant sciences environnementales (écologie, biologie), sciences sociales (géographie urbaine) et urbanisme- à appréhender l'émergence de maladies liées à la gestion des déchets en examinant de manière approfondie la décharge de Vientiane, capitale du Laos.
Un focus sur les relations spatiales étroites entre les écosystèmes, les activités humaines (y compris l'urbanisme) et la santé sera effectué par la mise en œuvre de diverses collectes d’échantillons (sol, eau, plantes et rats) et analyses afin
- d'établir un diagnostic de l'étendue de la pollution et des risques sanitaires
- de prévenir l'émergence d'une zoonose
Un volet de ce projet vise à sensibiliser les décideurs et le grand public de la nécessité de défendre l'approche "Une seule santé" dans les zones urbaines.
La méthodologie de la recherche, en particulier pour l’ensemble des activités relevant des sciences sociales, sera élaborée conjointement avec l'équipe vietnamienne (Université d'architecture de Hanoi) qui partagera son expérience dans la collecte et le traitement des informations géographiques et des données sociales.
Ce projet sera porté par Oudomphone Insisiengmay (CLAST) et Karine Peyronnie (IRD)
Unités de Recherche de l’IRD : UMR PRODIG
Financement : Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) “One Health in Practice in Southeast Asia”
Partenaires :
Laos
Cabinet de l’Académie des Sciences et de la Technologie Lao (CLAST), ministère de l’Éducation et des Sports : Madame Oudomphone INSISIENGMAY
Université Nationale du Laos (NUOL)
- Faculté de l’Environnement : Madame Khemngeun PONGMALA
- Faculté d’architecture : Monsieur Germua TONGPOH
- Faculté des Sciences : Monsieur Liphone NOPHASEUD
Vietnam
Université d’architecture de Hanoi : Madame Thai Huyen NGUYEN