Dans le cadre du programme Varuna biodiversité, le projet Varuna science de la durabilité en partenariat avec le Centre d’Economie et d’Ethique pour l’Environnement et le Développement à Madagascar (C3EDM) de la Faculté Economie Gestion et Sociologie de l’Université d’Antananarivo ont organisé un atelier « Science et Médias » les 06-07-08 Juin 2023 à Ampefy afin de regrouper des journalistes et des scientifiques pour échanger sur la question de la consolidation du lien entre acteurs des médias et acteurs de la science concernant les problématiques associées à la biodiversité.
Cet atelier a été un moment convivial où l’échange était au centre des préoccupations. Il a réuni 44 participants constitué de journalistes (télévisés, radios, presses écrites), des scientifiques de l’Université d’Antananarivo (Institut et Observatoire de Géophysique d'Antananarivo (IOGA), C3EDM, Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique (CIDST), Centre de Recherche en Communication (CERCOM), du Centre National de la Recherche en Environnement (CNRE), de l’Université de la Réunion, de l’UMR SENS/IRD ainsi que l’équipe organisatrice.
L’Atelier a contribué aux résultats attendus du projet Varuna Science de la Durabilité sur :
- Répondre aux besoins des journalistes en termes de réflexion autour de thèmes relatifs à la biodiversité.
- Soulever l’importance du rôle des médias en tant que passerelle entre scientifiques et population.
- Contribuer à l’élaboration d’un lexique en malgache, commun à tous, pour aider à une transmission moins technique des informations sur la biodiversité
- Trouver le moyen de créer un réseau à long terme, constitué de journalistes et de scientifiques, pour permettre un dialogue fluide entre ces acteurs de l’environnement.
- Renforcer le dialogue Science et sociétés pour freiner l’érosion de la Biodiversité

© IRD Madagascar
Le projet Varuna Science de la Durabilité, porté par l’IRD à Madagascar vise le renforcement du dialogue entre la science et la société au sujet de la gouvernance de la biodiversité. Il s’agit d’un transfert de connaissances entre les scientifiques et les non scientifiques pour construire les moyens d’un dialogue pérenne ; la mise en alerte pérenne de l’érosion de la biodiversité (conscientisation ; éducation populaire). C’est dans cette idéologie que l’atelier a été concrétiser.
Au-delà des moments sociaux favorisant l’échange, cet atelier s’est déroulé en 3 jours de travail commun entre journaliste et chercheur.
Dans son mot d’ouverture, Thierry Portafaix, le Représentant de l’IRD et du MNHN à Madagascar exprime l’implication de l’IRD pour la préservation de la biodiversité unique de Madagascar. Les sciences de la durabilité au centre des priorités de l’IRD et cette vision se concrétise par les études menées par les chercheurs et partenaires locaux. Les médias jouent un rôle très important dans cette action liée aux problématiques d’érosion de la biodiversité. Cette collaboration permet de préserver la biodiversité.
© Marina Ramanandraibe - IRD Madagascar
Le métier de la science consiste à produire des donnés à l’écoute des attentes des citoyens, de l’évolution des référentiels sur la biodiversité et il est important de les transmettre à un public large.
C’est dans cette logique que Philippe Méral, Directeur de l’UMR SENS et Coordinateur et Conseil Scientifique du Projet Varuna Science de la Durabilité a affirmé que le programme Varuna science de la durabilité vise à améliorer les relations de toutes les parties prenantes sur les questions de la biodiversité.
Le deuxième jour, une phase de décortication des informations autours de la biodiversité et la science de la durabilité.
Les scientifiques ont abordé les étapes de construction des questions de recherche à partir de photos illustrant leur carrière de chercheurs. A commencer par le questionnement qui emmène à une problématique suivie d’une méthodologie adaptée selon les spécialités. Pour la recherche en science sociale, les scientifiques mènent des enquêtes et entretiens et quant à la recherche en ethnoécologie, les scientifiques optent pour une observation participante et implications dans les diverses taches quotidiens de la communauté locale.
Une fois les résultats produits, les chercheurs publient dans des revues scientifiques. Toute communauté scientifique peut prendre connaissance des travaux publiés afin d’accroitre la masse de connaissances dans les différents domaines concernés. Dans le monde académique, ces résultats sont valorisés par des cours universitaires, l’encadrement de mémoire de recherche…
La notion de science de la durabilité a été présenté par Sarah Paquet comme la mise en commun des disciplines pour mieux rendre compte de la complexité de la biodiversité. On parle d’interdisciplinarité.
Ensuite les données mises à disposition par les chercheurs (donnée d’entrée, donnée de terrain, donnée climatiques, donnée foresterie, donnée agriculture/écologique/pollution…). Ces derniers ressemblent les informations traitées afin qu’elles soient accessibles et compréhensives par le grand public.
Les informations peuvent servir d’outil d’aide à la décision pour les acteurs concernés.
Compte tenu de l’importance sur l’accessibilité des ressources aux grand public, l’IRD offre un panel de support de diffusion d’information en libre accès. Notamment le site institutionnel, IRD Le Mag, IRD Multimédia, IRD Editions, les différents réseaux sociaux (Facebook, twitter, LinkedIn, YouTube) ainsi que les bases de données regroupant les ressources documentaires de l’IRD comme Horizon, Hal-IRD et le moteur de recherche médiathèque.
En termes de revue de presse, nombreux média a été mobilisés pour cette étude et nombre d’occurrence de contenus traitant la biodiversité à savoir la presse écrite, la presse radio, la télévision et les réseaux sociaux. Ensuite, la transmission de l’information sur la biodiversité concerne à la fois les chercheurs et les journalistes, ce sont des professionnels de l’information qui travaillent avec d’autres acteurs (économique, politiques, institutionnels).
Actuellement, la vulgarisation scientifique s’agit de l’activité d’explication et de diffusion de connaissance à un public non spécialiste. Pour rendre les informations plus attractives, Andrianisa Rambel, propose d’appliquer le « storytelling » afin de donner un sens à l’information scientifique et susciter l’envie d’en savoir davantage.
© Marina Ramanandraibe - IRD Madagascar
Dans le projet Varuna science de la durabilité, quatre dispositifs sont programmés dont les Ateliers d’échanges science-média et science-décideurs, les expositions itinérantes et ePOP dont des extraits de capsules vidéo ont été diffusés suivi d’une brève présentation du tournage et réalisation. Le dispositif ePOP est indépendant du programme Varuna. Ce dernier a intégré ce dispositif pour nourrir le dialogue science-société autour de la biodiversité.
© Marina Ramanandraibe - IRD Madagascar
Lors du troisième et dernier jour, l’atelier a pris le format World café pour faire émerger les différents mots du lexique issus des différents groupes des cinq thématiques à savoir les concepts généraux de biodiversité, les menaces, la préservation et les aspects socio-économique et biodiversité.
Le concept de world café invite les journalistes à faire une rotation de table et poursuivre la discussion engrangée par le groupe précédent.
En conclusion, cet atelier a débouché sur la concrétisation du réseau journalistes-chercheurs. Dans le cadre du projet Varuna science de la Durabilité, l’atelier science-média a permis de présenter les premiers résultats des différents dispositifs ePOP, exposition sur la biodiversité et le film sur la forêt de Tapia.
Cet atelier a permis aux scientifiques de comprendre le fonctionnement des traitements des informations par les journalistes et d’éviter la diffusion des fausses informations (fake news). Ce processus ainsi engagé est en bonne voie pour renforcer les liens entre les deux communautés.
© Marina Ramanandraibe - IRD Madagascar
Organisateur de l’Atelier Sciences et Médias :
- Le C3EDM de la Faculté d ’Economie, Gestion et Sociologie de l’Université d’Antananarivo est chargé de la conception, animation et organisation logistique de l’Atelier.
- Fano Andriamahefazafy, Doyen de la faculté EGS de l’Université d’Antananarivo, Chercheur C3EDM
- Alexandra Razafindrabe, Enseignant Chercheur de la mention Economie, Chercheur C3EDM
- Toute l’équipe du C3EDM.
Chercheurs, intervenants à l’Atelier
- Samuel Razanaka, Centre National de la Recherche pour l’Environnement (CNRE)
- Rasolofoarisoa Rakotoniaina, Institut & Observatoire de Géophysique d'Antananarivo (IOGA), Université d’Antananarivo
- Andrianisa Rambel, CERCOM, Université d’Antananarivo
- Mbola Rakotondratsima, Département Biologie Ecologie Végétale de la Faculté de Sciences, Université d’Antananarivo
- Philippe Méral, UMR SENS
- Stéphanie Carrière, UMR SENS
- Voninjanahary Lalarisoa Rakotoarimino, chef de projet Varuna SD
- Bernard Idelson, Professeur des universités en sciences de l'information et de la communication
- Sarah Paquet, Doctorante de Varuna SD
- Clothilde Fages, Stagiaire
- Marina Ramanandraibe, chargée de communication de l’IRD Madagascar
- Mihaja Randimbison, Réalisateur de Ressources numériques, Community Manager des ePOPers, Radio Don Bosco Madagascar
- Blanche Gomez, Chef de Programme Varuna Expertise France
Les participants Médias :
- Presse Televisée: TVM, Kolo TV, Dream’in
- Presse Radio: Radio Ambohitsaina, RTA, RDB, Antsiva, Studio Sifaka, Iarivo Radio
- Presse écrite : Les Nouvelles, Taratra, Inona ny Vaovao, Journal de Madagascar
- Participants en provenance d’Antananarivo, Tuléar, Toamasina, Moramanga, Miarinarivo