[Résultat de recherche] Une étude montre un potentiel danger pour les habitants du Cap et les touristes visitant Table Mountain.

Indice UV défini par l'Organisation mondiale de la Santé.

© OMS

Une étude scientifique climatologique et atmosphérique menée sur dix années indique des niveaux élevés d'exposition aux rayonnements UV à La Réunion (département français) et au Cap (Afrique du Sud) et souligne la nécessité de sensibiliser la population et les touristes pratiquant la randonnée sur Table Mountain.

Distribution de l'index UV maximal au Cap (2009 - 2018).

© J.-M. Cadet et al., Atmosphere 2019, 10, 589

Une équipe franco-sud africaine de scientifiques a mené une étude climatologique à l'aide d'instruments de mesure du rayonnement ultraviolet basés à l'Université de la Réunion, à Saint-Denis et à l'aéroport international du Cap. Les résultats montrent une très forte exposition aux rayonnements UV, en particulier pendant l'été austral, atteignant souvent la catégorie « extrême » (plus de 11) sur l'indice UV de l'Organisation Mondiale de la Santé.

Dose d'UV accumulée durant la montée à Table Mountain. La ligne noire représente la dose d'UV accumulée. Les lignes horizontales montrent les seuils à partir desquels les différents types de peaux réagissent par un coup de soleil.

© J.-M. Cadet et al., Atmosphere 2019, 10, 589.

Les chercheurs ont couplé ces évaluations à long terme avec des études de cas menées sur deux sites populaires de randonnée à relativement haute altitude :  le Maïdo-Grand Bénare à La Réunion et Table Mountain via les gorges de Platterklip au Cap. Les touristes, les randonneurs et les employés du parc national de Table Mountain sont confrontés à une exposition extrême et à des doses UV cumulées très élevées pendant leur séjour à haute altitude. La mesure sur le terrain indique que les randonneurs passant par les gorges accumulent une dose d'exposition totale de 40 SED (dose érythémale standard) au cours de leur randonnée, correspondant à 3 à 25 fois la dose minimale requise pour déclencher une réaction aux coups de soleil pour la majorité des types de peau (phototype I à VI).

Effets néfastes

Outil de mesure de l'exposition UV.

© Hassan Bencherif

Les habitants du Cap et les touristes de Table Mountain sont donc souvent exposés à des niveaux d'UV élevés avec des conséquences potentielles sur leur peau et leur santé s'ils ne sont pas suffisamment protégés. « Ces niveaux peuvent être dangereux pour les personnes qui passent de longues périodes à l'extérieur. Cela peut entraîner des coups de soleil, des lésions cutanées ou même un cancer de la peau », explique le professeur Hassan Benchérif, de l'Université de la Réunion, coordinateur du projet CNRS sur les sciences de l'atmosphère « ARSAIO ». L'étude souligne l'importance de mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation du public sur les risques d'exposition aux UV. « Nous devons sensibiliser tout le monde à ces dangers, d'autant plus que le changement climatique pourrait entraîner un risque plus élevé dans les prochaines décennies », conclut le professeur Benchérif.

Référence

Cadet, J.-M.; Bencherif, H.; du Preez, D.J.; Portafaix, T.; Sultan-Bichat, N.; Belus, M.; Brogniez, C.; Auriol, F.; Metzger, J.-M.; Ncongwane, K.; Coetzee, G.J.R.; Wright, C.Y. Solar UV Radiation in Saint-Denis, La Réunion and Cape Town, South Africa: 10 years Climatology and Human Exposure Assessment at Altitude. Atmosphere 2019, 10 , 589.

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Cet article a été produit grâce à la collaboration du CNRS, de l’Université de la Réunion, du South African Weather Service, du South African Medical Research Council, de l’Université du KwaZulu-Natal, de l’Université de Pretoria, du Centre Hospitalier Ouest Réunion, du Conseil Régional de la Réunion, du LACy (Laboratoire de l’Atmosphère et des Cyclones), de l’Université de Lille et de l’Observatoire des Sciences de l’Univers de la Réunion.