Hugo Leblanc a été volontaire international en administration (V.I.A) à l’IRD de 2022 à 2024. En affectation au Cameroun, il a travaillé auprès des équipes de l’UMR-AMAP et du Laboratoire de Botanique systématique et d'Ecologie (LaBosystE), basées à l’Ecole normale supérieure (ENS-Université de Yaoundé 1). Au terme de son expatriation, Hugo Leblanc partage ici son expérience au Cameroun.

Prélèvement sur le terrain

© IRD

Dans la continuité des résultats obtenus lors de mon stage de master 2 avec l’IRD et l’UMR-AMAP, j’ai poursuivi mes travaux sur les aspects télédétections avec Pierre Couteron et Pierre Ploton. Il s'agissait de comparer deux approches utilisant des images satellites Sentinel-2 vis-à-vis des problématiques propres aux satellites multispectraux (angle soleil-capteur, conditions atmosphériques...). Les résultats obtenus mettent en avant la pertinence d’utiliser une approche plutôt que l’autre. Pour illustrer le propos, l’étude montre les bénéfices d’utiliser cette approche sur la prédiction de la hauteur des forêts tropicales, avec un exemple sur les forêts guyanaises.
Par la suite, je me suis focalisé sur la gestion, le traitement et l'analyse des données collectées au Cameroun dans les parcelles d'inventaires et sur les observatoires phénologiques. Les données de terrain sont collectées de façon permanente et en dehors du travail de terrain, cela nécessite un traitement et une gestion en continue de la base de données. Ce travail est principalement assuré par Gilles Dauby, mais je participe à certaines tâches. Il s'agit pour moi de mettre au point une chaine de traitement pour pouvoir mettre à jour les données de façon semi-automatique. Pour faciliter la visualisation et l'analyse des données des observatoires phénologiques, je développe une application dans le langage de programmation R.

 

prélèvement à l'arbre

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Ma mission de VIA a également été l'occasion de préparer et de participer à de nombreuses missions de terrain (environ 140 jours de terrain repartis sur 14 missions, 13 en forêts et une en savane). Les missions de terrain se font dans des zones plus ou moins isolées et une fois sur place l'équipe doit être autonome. En amont des missions, je m'assure que tous les besoins de l'équipe en termes de nourriture, d'énergie et de matériel seront assurés. Pendant la mission, je veille à son bon déroulement tant sur le plan humain que scientifique. Au retour de mission, je m'assure du bon état du matériel, des échantillons et des données et je veille à leur bon stockage. Sur le terrain, selon la mission et l’équipe, je peux travailler dans les parcelles (prendre des mesures sur les arbres, encoder les données sur la tablette, récoltés des feuilles, fleurs et/ou fruits pour faire des herbiers, récolter des échantillons de terre etc.), grimper dans la canopée pour récolter des feuilles de lumière, ou bien faire les analyses physico-chimiques sur les feuilles de lumière au camp.
Au LaBosystE, j'accompagne les étudiants de Master dans leurs travaux de recherche. De façon générale je suis disponible pour répondre à leurs questions et pour les aider dans le traitement de leurs données. Quand je ne suis pas sur le terrain et que les étudiants sont disponibles, je consacre une demi-journée par semaine à leur enseigner l'utilisation du logiciel de programmation R Studio.

 

Avec l'équipe de terrain

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Au travers de ces activités, j'ai développé mes compétences en programmation avec le langage R, plus particulièrement mes compétences dans la création de package (fonctionnalités supplémentaires au langage de base) et dans le développement d'applications. Parallèlement, les cours donnés aux étudiants m'ont permis de revoir mon approche pédagogique et de mieux transmettre les bases de la programmation aux étudiants au fur à mesure que j'enseigne. Ces deux années m'ont permises également de me former au travail de terrain dans les parcelles forestières et d'être autonome dans la préparation et la gestion des missions. Grâce à ce VIA j'ai pu être formé à la grimpe encordée d'arbres et je peux désormais collecter des échantillons en canopée. De façon plus générale, ce VIA m'a permis de cerner tout le travail et les difficultés que requièrent la mise en place et le suivi de sites d'étude dans le cadre de la recherche. De me rendre compte également de l'importance de former des personnels locaux pour pérenniser ces sites et assurer une continuité dans l’acquisition des données. Par la suite je devrais poursuivre avec l’IRD au Cameroun en tant qu’ingénieur d’étude.


Hugo Leblanc