L’IRD et ses partenaires lancent un projet pédagogique et de science participative avec l’objectif de sensibiliser les enfants vivant en milieux urbain et insulaire aux impacts du changement climatique.
Sous le prisme d’enfants vivant au Nord en milieu très urbanisé et au Sud en milieu insulaire tropical, ce projet a pour objectif de créer un échange d’expériences autour des impacts du changement climatique sur les récifs coralliens et l’environnement en général.
Pour cela, quatre classes d’école primaire, deux à Bondy et deux à Mayotte, sont jumelées autour d’activités pédagogiques et de science participative proposant un apprentissage collaboratif et une réflexion croisée sur ces sujets.
Des objectifs pédagogiques adossés à une démarche scientifique
Ces activités émanent du projet de recherche « Future Maore Reefs », porté par les scientifiques de l’IRD et ses partenaires.
Portant sur les effets du changement climatique et des activités anthropiques sur les récifs mahorais, ce projet vise à étudier la capacité des récifs artificiels à maintenir, voire reproduire à plus ou moins long terme une biodiversité spécifique et fonctionnelle similaire à celle des récifs environnants et suivre leurs impacts sur l'environnement local.
Dans ce contexte, les élèves contribueront aux études sur la résistance de ces récifs artificiels en réalisant eux-mêmes du bouturage de corail en milieu naturel marin (au Parc marin naturel à Mayotte) et en milieu contrôlé (à l’Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée à Paris).
Ces activités leur permettront de mieux comprendre le fonctionnement des coraux et de participer à une démarche scientifique en mesurant la croissance de leurs boutures et en faisant le suivi de la reproduction du corail tout au long d’une année scolaire.
Les données de ce suivi, recueillies à partir de la photogrammétrie, seront utilisées pour mesurer la capacité des matériaux artificiels à favoriser la croissance du corail.
Les enfants échangeront sur leurs expériences tout au long de l’année et participeront à des évènements culturels pour présenter le bilan de leur projet ainsi que des créations artistiques issues de leurs regards croisés.
Mieux comprendre l’écosystème corallien pour réfléchir à l’impact de nos actions sur le climat
Aujourd’hui, 20% des récifs coralliens ont disparu et 25% sont en grand danger. Les activités humaines sont des causes majeures de cette dégradation : introduction d’espèces invasives, pollutions surpêche… La population, dense sur les côtes et amplifiée par le tourisme, induit une hausse des rejets d’eaux usées et de pollution dans les lagons. Les sols chargés de résidus miniers, engrais et pesticides, sont entrainés par les pluies dans la mer, limitant, la croissance des coraux.
Bien présentes en milieu insulaire, ces problématiques semblent être éloignées du contexte urbain de la métropole française. Elles gardent pourtant un lien avec les modes de vie prédominant dans les sociétés très urbanisées.
Ce projet cherche ainsi inciter à la réflexion croisée et à l’engagement de la jeunesse à partir de la compréhension des écosystèmes et de l’impact global de nos actions.
Une expérience pour mesurer les impacts des approches pédagogiques participatives
En complément aux objectifs scientifiques et pédagogiques, une étude en sciences sociales et éducatives portée par le Centre universitaire de Mayotte (CUFR) est associée au projet. Les objectifs sont d’étudier à la fois la mise en œuvre des outils et l’impact de ceux-ci et des approches pédagogiques participatives dans l’apprentissage des concepts du développement durable/protection de l’environnement à partir de l’observation des groupes d’école avec des niveaux différents d’implication dans les activités du projet.
Le projet en images
Future Maore Reefs est porté par Aline Tribollet, biologiste-écologue des récifs coralliens (chargée de recherche IRD, UMR IPSL-LOCEAN), en collaboration avec François Guilhaumon, modélisateur-écologue des récifs coralliens (chargé de recherche IRD, UMR ENTROPIE-Réunion) et Georgeta Stoica, sociologue-anthropologue (maîtresse de Conférences, Centre universitaire de Mayotte).
Il est soutenu par l’IRD et l’Office français de la biodiversité et compte parmi ses partenaires à l’association Science Ouverte, le Parc National Marin de Mayotte, l’Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée et la ville de Bondy.