Akim Al-Mouksit est docteur en sciences économiques depuis décembre 2018. Diplômé de l’Université Paris-Dauphine, il a bénéficié d’une Allocation de recherche pour une thèse au sud (ARTS) de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Egalement ingénieur statisticien économiste, il a choisi d’étudier les répercussions des migrations sur le développement économique des pays d’Afrique subsaharienne. Le jeune chercheur raconte ses débuts à l’IRD et parle de son avenir.

Portrait d'Akim Al-Mouksit, ancien doctorant ARTS.
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« J’aime travailler sur des questions scientifiques pour lesquelles je vois une issue concrète », déclare Akim Al-Mouksit. Son diplôme d’ingénieur de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique (ENSEA) de Dakar en poche, le jeune scientifique devient tout d’abord assistant de recherche au sein du Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES). Akim travaille principalement sur des questions de développement en lien avec les migrations, l’agriculture et l’éducation. « C’est là que je me suis passionné pour la recherche et que l’idée de faire une thèse a germé. D’emblée, j’ai eu envie de faire un doctorat en cotutelle avec une université occidentale. Je souhaitais ainsi apporter une certaine visibilité à mon travail », explique Akim. C’est une conférence organisée par le CRES, en partenariat avec l’Institute of Labor Economics (IZA), qui va lui donner l’opportunité de mener à bien son projet. Il y fait la connaissance de Sandrine Mesplé-Somps, chercheuse de l’IRD membre de l’UMR « Développement, Institutions et Mondialisation » (DIAL). « Sandrine m’a alors parlé de l’Allocation de recherche pour une thèse au Sud de l’IRD. Il restait un mois pour candidater. J’ai envoyé mon dossier et j’ai été retenu ! »
Entre 2015 et 2018, le doctorant va passer son temps entre Dakar et Paris, où il va travailler sous la direction de Sandrine Mesplé-Somps et Anne-Sophie Robilliard, également chercheuse à l’IRD. Son projet de thèse porte sur la migration. « J’ai grandi aux Comores et j’ai fait mes études supérieures au Sénégal. Etant donc moi-même migrant, je me sentais particulièrement concerné par cette thématique. » Akim choisit d’étudier les conséquences de la migration et des transferts monétaires des migrants sur le développement économique de leurs pays d’origine, en Afrique subsaharienne. « Grâce au programme ARTS et à l’encadrement dont j’ai bénéficié, j’ai eu directement accès à des ressources, dont des bases de données scientifiques. Ce sont des ressources auxquelles j’aurais eu difficilement accès si j’étais resté en Afrique », explique le jeune docteur.
Diplômé depuis décembre 2018, Akim Al-Mouksit a intégré en février 2019 le prestigieux Groupe de la Banque Mondiale à travers son programme de recrutement d’étudiants-chercheurs africains, le World Bank Group Africa Fellowship Program. Au terme d’un long processus de sélection réduisant la jauge de 3000 à 25 candidats, l’économiste a été recruté par le département Social Protection and Jobs Global Practice. « Je travaille désormais à Washington sur un projet portant sur la problématique des dividendes démographiques au Mozambique », explique l’économiste. Pour la suite de sa carrière, Akim Al-Mouksit est clair. « Je souhaite évoluer dans le milieu de la recherche académique. J’aime l’indépendance de pensée qu’offre une activité universitaire. Je vais également continuer à collaborer avec Sandrine et Anne-Sophie. Des travaux en vue de publication sont encore en cours. Et je viens d’être accepté comme chercheur affilié à l’UMR DIAL. »