Lala Kounta étudie le fonctionnement de la dynamique des océans à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).  Doctorante sénégalaise à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) depuis 2 ans et demi, elle est titulaire d’une allocation de recherche pour une thèse au sud (ARTS). Rencontre avec un jeune talent de l’IRD. 

Portrait de Lala Kounta, doctorante ARTS.

© IRD - Lala Kounta

« Initialement, je souhaitais devenir ingénieur hydraulique. Je ne savais rien de la recherche. Je savais juste que j’étais passionnée par la biophysique des océans. » Aujourd’hui, Lala Kounta travaille sur une thèse pour laquelle elle a obtenu une allocation de recherche pour une thèse au sud (ARTS), un programme de renforcement des capacités de recherche dans les pays du Sud financé par l’IRD sur une période de 36 mois. Avec ce financement, la jeune doctorante a pu séjourner dans des laboratoires en France et accéder au matériel nécessaire pour mener à bien ses travaux.  

Après des études de physique appliquée, Lala a intégré un Master 2 recherche en météorologie et océanographie, au sein de l’École Supérieure Polytechnique de l’UCAD. C’est lors de cette année, décisive pour elle, que Lala entame son aventure scientifique franco-sénégalaise. Pour son mémoire de recherche, elle bénéficie des solides collaborations de son directeur de recherche, le Professeur Amadou Thierno Gaye, Directeur général actuel de la Recherche au Sénégal, avec le Laboratoire d’Océanographie et du Climat (LOCEAN – UPMC/CNRS/IRD/MNHN) et le Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales (LATMOS – CNRS/UVSQ/UPMC). Pour sa thèse, Lala poursuit sa collaboration avec la France, sous la codirection de Xavier Capet, chercheur au LOCEAN.

Depuis janvier 2015, Lala conduit ainsi des recherches sur la dynamique de l’upwelling sénégalo-mauritanien. Elle cherche à caractériser la manière dont ces eaux profondes circulent en les modélisant. « L’upwelling est la partie visible de l’iceberg. Moi je regarde ce qui se passe en dessous », résume Lala. À terme, la jeune scientifique espère obtenir une carte océanographique décrivant la circulation des eaux au large des côtes ouest-africaines. Elle espère également que ses travaux contribueront à la création d’un réseau d’observations dans cette zone d’Afrique de l’Ouest. Ceux-ci ont déjà fait l’objet d’une présentation lors de la conférence internationale AWA 2016, présentation pour laquelle Lala a été primée. Deux articles scientifiques sont en cours de préparation. Le premier devrait être soumis dès le mois d’octobre.

À la question « comment envisagez-vous votre après-thèse ? », Lala répond sans hésitation : « J’aimerais être enseignante-chercheuse au Sénégal afin de restituer mes connaissances à mes frères, aux générations futures. L’océanographie est un domaine très masculin. J’aimerais également encourager les femmes à suivre ce type de carrière. Participer au développement de mon pays est un objectif qui me tient à cœur. »