Mis à jour le 09/12/22

Les régions arides, semi‐arides et méditerranéennes occupent plus du tiers des surfaces émergées et abritent le quart de la population mondiale. Elles connaissent des évolutions spectaculaires, sous la contrainte de la croissance de la population et de sa redistribution mais aussi de multiples autres pressions anthropiques et climatiques. Ceci affecte directement les ressources en eau, largement sollicitées pour fournir l'eau potable et développer la production agricole ; réciproquement la disponibilité de l'eau commande de nombreuses dynamiques humaines, individuelles et collectives. 

Logo IRN ARIDCes régions montrent des situations très contrastées, dans leurs composantes tant biophysiques qu'économiques et sociales. Les ressources en eau peuvent y être relativement abondantes (ex. certains grands aquifères poreux du Maghreb et du Sahel) ou bien très fragiles (ex. du Nordeste brésilien). De même l'exploitation de l'eau à usage agricole peut aller d'un niveau faible (ex. du Sahel), avec une large marge d'augmentation possible, à la surexploitation massive (ex. de nombreux aquifères méditerranéens). Mais dans tous les cas, les ressources (processus, flux et stocks), les usages (prélèvements, pratiques, trajectoires) et leurs interactions sont encore insuffisamment connus alors qu'ils sont bouleversés par l'anthropisation. Les chiffres circulant dans la littérature internationale parfois très approximatifs soulignent la nécessité d'accroître l'expertise sur le sujet grâce à une mutualisation des expériences et des approches et une mise en perspective des différentes situations.

Pour mieux comprendre la diversité spatio‐temporelle des processus biophysiques impliqués dans la dynamique des eaux souterraines ainsi que la diversité des modes d'adaptation des populations à cette hétérogénéité de la ressource, nous allons mener une analyse diachronique interdisciplinaire des socio‐hydrosystèmes, en lien notamment avec l'évolution des pratiques agricoles. En comparant des situations très différentes (par la géologie, le climat, les formes d'agriculture, le contexte économique et social), nous espérons mieux identifier les facteurs majeurs des évolutions, leurs importances respectives selon les régions et leur évolution temporelle. Cette analyse du passé et du présent doit permettre de mieux cerner les différents scénarios d'évolution possible et donc de fournir des éléments de réflexion aux acteurs de terrain, irriguant et gestionnaires.

Pour ce faire, nous réunissons des équipes du Brésil, du Maghreb, du Sahel et de France, qui ont déjà une longue habitude de collaboration nord‐sud‐sud et assureront la pleine efficacité du réseau dès son lancement. Au‐ delà de ce premier cercle, nous impliquerons également d'autres équipes méditerranéennes, africaines et américaines également spécialistes des ressources en eau du monde semi‐aride. Notre large distribution géographique nous amène à développer des ressources numériques (MOOC et autres) qui permettront de toucher des différents publics, académiques, professionnels et citoyens, bien au‐delà d'ARID proprement dit.

Période 2019-2023