Mis à jour le 08/07/22

Depuis l’adhésion du Cameroun à l’initiative « Roll Back Malaria », des efforts conséquents ont été déployés dans la lutte contre le paludisme, avec le soutien des partenaires nationaux et internationaux. Les rapports du Ministère de la Santé publié en 2013 et du Programme National de Lutte contre le Paludisme paru en 2016, ont fait mention des progrès significatifs réalisés aussi bien dans la prévention que dans la prise en charge des cas. Toutefois, ces mesures restent entravées par un manque de données récentes, pour le suivi et l’actualisation de nos connaissances sur la situation du paludisme au Cameroun.

Comme exemple, Plasmodium falciparum est l’espèce la plus redoutable au Cameroun, mais P. vivax , qu’on ne détectait pas du fait de l’absence du gène Duffy au sein de la population, est aujourd’hui responsable d’un certain nombre de cas, au même titre que d’autres espèces de parasites jouant un rôle secondaire, P. malariae et P. ovale . Sur le plan vectoriel, Anopheles gambiae est l’espèce vectrice sur laquelle sont focalisées les différentes mesures de lutte du fait de sa large distribution géographique au sein du pays. Pourtant, d’autres vecteurs transmettent simultanément ou en alternance la maladie et leurs rôles sont peu élucidés. En conséquence, pour atteindre les objectifs de l’Organisation Mondiale de la Santé qui visent la diminution des cas voire l’élimination du paludisme d’ici à  2030, il est impératif de dresser un bilan de la situation actuelle du paludisme, d’évaluer l’impact des interventions actuellement mises en place et d’identifier les facteurs qui conditionnent leur efficacité. Cette démarche constituera un pré-requis pour le choix de stratégies de lutte mieux adaptées à notre contexte épidémiologique et à nos contraintes économiques. Les estimations actuelles indiquent que le paludisme représente 21% des motifs de consultation dans les formations sanitaires, et que moins de 50% de la population camerounaise est protégée par des moustiquaires imprégnées d’insecticides. De récents travaux ont confirmé au Cameroun des retards à la clairance parasitaire suite aux traitements à base d’artémisinine, ce qui fait craindre l’émergence et la diffusion de résistances aux traitements ACTs actuellement recommandés. Par ailleurs, de multiples mécanismes de résistance aux insecticides ont été identifiés au sein du complexe d´espèces Anopheles gambiae, regroupant les vecteurs majeurs du paludisme à travers le pays.

Dans ce contexte, les objectifs de recherche de la Jeune équipe sont :

  1. Mesurer les indicateurs épidémiologiques et entomologiques du paludisme au Cameroun et évaluer l’impact des opérations de lutte.
  2. Suivre la résistance des vecteurs aux insecticides et des Plasmodium aux antipaludiques.
  3. Mesurer l’efficacité de nouveaux outils de lutte contre le paludisme (vaccins bloquant la transmission,médicaments…).
  • Responsable
    • NSANGO Sandrine Eveline, Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques de l’Université de Douala (FMSP-UD), Cameroun

  • Correspondant
    • MORLAIS Isabelle, IRD 224-CNRS 5290-UM/MIVEGEC, Montpellier

  • Disciplines

    Biologie/physiologie et biologie des organismes, biologie/biomolécules, pharmacologie, thérapeutique, biologie, médecine, santé/recherche clinique, innovation technologique, santé publique, biologie/aspects moléculaires et cellulaires de la biologie.

  • Mots-clés

    Paludisme, transmission, lutte, efficacité, résistances

Période de soutien 2018-2020