Mis à jour le 08/07/22
Récemment, les maladies transmises par les moustiques, tel que le paludisme, ont démontré une capacité croissante à s’étendre à de nouvelles zones géographiques. Évaluer le risque d'émergence et de propagation de ces maladies nécessite une bonne connaissance des facteurs impliqués dans la transmission. Malgré l’importance médicale du paludisme, l’importance de certains facteurs environnementaux impliqués dans la transmission du paludisme ont été négligé. En particulier, très peu d’information existe concernant le rôle des sources naturelles de sucres sur la capacité des moustiques à transmettre le paludisme. Ce manque de connaissance doit être comblé afin d'obtenir une vision complète de l'écologie et de l’épidémiologie de cette maladie. Cette jeune équipe mènera des activités de recherches et de développements de nouveaux outils de lutte structurés en quatre axes.
- L’axe 1 visera à quantifier l'importance de la diversité végétale sur la transmission de Plasmodium falciparum , parasite responsable de la forme sévère de paludisme humaine. Trois espèces majeures de moustiques vecteurs (An. gambiae, An. coluzzii, An. arabiensis ) seront infectés expérimentalement en conditions contrôlées avec des isolats naturels du parasite et les effets de différentes espèces de plante sur le potentiel de transmission seront mesurés (longévité, fécondité, compétence vectorielle). De la même manière, très peu d’études n’ont, à ce jour, examiné la capacité de P. falciparum à modifier le comportement d’alimentation sucré des vecteurs dans un sens qui augmente sa transmission (hypothèse de manipulation parasitaire); ou vice versa, si les vecteurs sont capables de choisir préférentiellement des plantes anti-parasitiques pour mieux lutter contre l’infection (hypothèse d’automédication).
- L’axe 2 s’intéressera à ces phénomènes pouvant avoir des conséquences épidémiologiques importantes et qu’il devient urgent d’étudier.
- L’axe 3 identifiera les espèces de plantes attractives pour les moustiques infectieux sur la base des résultats obtenus dans l’axe 2 et permettra ainsi d’améliorer la technique des pièges à appât sucrés (« Attractive Toxic Sugar Baits » en anglais) ATSB en développant des pièges ciblant spécifiquement les vecteurs épidémiologiquement dangereux. Enfin, face au problème croissant de résistance des vecteurs aux insecticides, la lutte anti-vectorielle reposant sur la technique d’insectes stériles connait un développement important ces dernières années. Cette technique vise à relâcher dans l’environnement des moustiques mâles stériles qui, lorsque ils s’accouplement avec des femelles, donneront une descendance non viable, contribuant ainsi à l’élimination de l’espèce moustique. Cependant, les conséquences écosystémiques de ce type d’intervention menant à la réduction des tailles de populations ou la disparition d’espèces de vecteurs n’a jamais été caractérisé.
- L’axe 4 visera à quantifier la contribution des vecteurs du paludisme à la pollinisation des plantes et au maintien de la biodiversité.
- Disciplines scientifiques
- Mots-clés
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Responsable
- Hien Domonbabélé François de Sales, Institut de Recherche en sciences de la Santé, direction régionale de l’Ouest (IRSS-DRO), Bobo Dioulasso
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Correspondant
- Thierry Lefèvre, UMR224 MIVEGEC, Bobo Dioulasso, Burkina Faso, IRSS
Période de soutien 2019-2021