Mis à jour le 03/09/22
Les projets et programmes de recherche sont définis et réalisés conjointement par les chercheurs de l'IRD et leurs homologues est-africains.
En Afrique de l'Est, les thématiques de recherches concernent principalement :
- l'environnement,
- la santé,
- les sciences sociales.
Chacune de ces thématiques regroupe des projets de recherche distincts menées sur du long terme et mobilisant différents acteurs de la recherche.

© IRD - Anne Lemahieu
Prise de vue aérienne d'une cage de la ferme aquacole pendant le nourrissage, en baie de Saint-Paul.
Environnement

© IRD / Thibault Vergoz
Technique de l'insecte stérile (TIS) au CYROI, La Réunion.
Santé

© DISAA
Usages numériques au Ghana.
Sociétés

© IRD - Hyacinthe Lesecq
Madagascar, de Mahajanga à Marovoay.
Projets terminés
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AnemiNut - Lutte contre les anémies nutritionnelles
AnemiNut - Lutte contre les anémies nutritionnelles
Février 2017 - décembre 2019
Ethiopie
Objectifs
L’anémie affecte un quart de la population mondiale, mais son étiologie selon les contextes est encore méconnue. En Ethiopie, 56% des enfants de moins de 5 ans et 23% des femmes sont anémiés (EDHS, 2016). Outre les anémies dues aux infections à répétition, des apports insuffisants en fer, vitamine A, vitamine B12 et folates peuvent entrainer des anémies nutritionnelles. Une meilleure compréhension de l’étiologie des anémies est importante pour l’élaboration de stratégies de prévention plus efficaces. Pour limiter les risques d’effets secondaires potentiels liés des interventions basées sur la supplémentation en micronutriments (i.e. la supplémentation en fer dans les régions d’endémie palustre), des stratégies alternatives basées sur des approches alimentaires doivent être recherchées.
Dans ce contexte, une équipe de recherche (AnemiNut) a associé différentes compétences en nutrition, consommation alimentaire et écologie microbienne au Center for Food Science and Nutrition de l’Université d’Addis Abeba dans l’objectif d’une meilleure compréhension de l’étiologie de l’anémie dans la région d’Oromia en Ethiopie et pour concevoir des stratégies alimentaires de lutte contre les carences en micronutriments impliqués dans les anémies.
Principales activités
- Enquête de consommation alimentaire auprès de 200 femmes en âge de procréer (19-45 ans) dans la région d’Oromia; identification des plats les plus consommés (fréquence et quantités)
- Echantillonnage des plats les plus consommés pour analyses de fer, vit B12 et folates
- Prélèvements de sang chez un échantillon de femmes anémiées pour la détermination des paramètres biologiques en lien avec l’anémie;
- Test de fabrication et d’acceptabilité d’injera obtenue par fermentation avec des souches bactériennes sélectionnées pour leur capacité de synthèse de folates et de Vitamine B12.
Partenaires
- Kaleab BAYE (Center for Food Science and Nutrition, Addis Ababa University Ethiopie)
Coordination scientifique: Claire Mouquet-Rivier (UMR Nutripass, IRD) en collaboration avec Christèle Humblot, chercheure en affectation à l’UAA.
Pour aller plus loin
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Mikoko - Conservation et résilience des forêts de mangrove du Kenya
Mikoko - Conservation et résilience des forêts de mangrove du Kenya
Fonds de solidarité pour les projets innovants (FSPI)
Janvier 2019 – janvier 2021
Kenya
Contexte
Les mangroves kényanes sont menacées par la montée des eaux, le changement climatique ou encore le développement de l’industrie côtière et de l’agriculture. Il est estimé qu’entre 1985 et 2009, les mangroves du pays ont perdu plus de 20% de leur surface, principalement à cause de l’activité humaine. "Les mangroves sont des éléments clés de l'adaptation et de l'atténuation du changement climatique" souligne S.E. Mme Aline Kuster-Ménager, ambassadrice de France au Kenya.
Le Kenya Forest Service (KFS), le Cirad et l’IRD ont donc lancé un projet afin d’endiguer cette tendance et de répondre au défi de la conservation des mangroves auquel le gouvernement kényan fait face.
Renforcement des capacités
L’accent a été mis sur le renforcement des capacités du gouvernement kényan, en particulier celles des agents du Kenya Forest Service face à cette problématique. « Nous misons sur une plateforme collaborative en ligne, où toutes les parties prenantes du projet pourront échanger leurs informations sur les mangroves de la côte et leur état. La plateforme contiendra également des photos pour mieux connaître les mangroves, une base de donnée de la flore et les données d'inventaire des mangroves et se développera petit à petit », a expliqué David Williamson, représentant de l’IRD en Afrique de l’Est.
« Le but est de renforcer les capacités de recherche, d’éducation et de formation sur ce sujet », a déclaré Juliana Prosperi, botaniste au Cirad. « Grâce à des ateliers réguliers et la mise en place d’un programme de formations, nous souhaitons améliorer la circulation du savoir sur ces écosystèmes singuliers. Nous souhaitons également impliquer les populations côtières dans notre recherche, en développant une application qui leur permettrait d’identifier les espèces des forêts et d’envoyer leurs informations ». Le renforcement des capacités a permis au projet de s’inscrire dans la durée et d’impliquer toutes les parties prenantes.
Les forêts de mangroves, actrices de l’« économie bleue »
En complément des nombreux services écologiques rendus par les forêts de mangroves, celles-ci ont également une haute valeur économique. Elles fournissent notamment des poissons, crustacés et mollusques aux pêcheurs artisanaux et commerciaux de la région. Au Kenya, jusqu’à 90% du poisson vendu sur les marchés locaux viennent des criques et estuaires couverts par la mangrove ou des eaux avoisinantes. Ce nombre tend à diminuer en raison du recul des mangroves sur la côte.
La diversité des plantes et des animaux est également un atout important pour l’écotourisme. L’observation des oiseaux et les marches dans les mangroves permettent notamment de créer de l’activité économique pour de multiples acteurs.
Ainsi, ce projet pluridimensionnel a permis de mieux connaître la mangrove, pour mieux la gérer et préserver son potentiel pour les prochaines générations.
Partenaires
- Université de Nairobi
- Kenya Marine Fisheries Research Institute
- Kenya Forestry Research Institute
- National Museums of Kenya
- Kenya Forest Service
- Kenya Wildlife Services
- Cirad
- IRD
Coordination scientifique
Financement
Le Ministère des Affaires Etrangères français a financé ce projet dans le cadre du fonds de solidarité pour les projets innovants (FSPI).
Pour en savoir plus, consultez le site du projet : https://mikoko.co.ke/
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SALMEA – Accomplissement personnel et moralités locales en Afrique de l’Est
SALMEA – Accomplissement personnel et moralités locales en Afrique de l’Est
Janvier 2019 – janvier 2022
Kenya, Tanzanie, Ouganda
Contexte et objectifs
Le projet SALMEA a examiné comment les hommes et les femmes de l'Afrique de l'Est contemporaine cherchent - avec succès ou non - à accéder et à transmettre la richesse, le pouvoir, la respectabilité et l'autorité. Cette volonté peut poser un formidable défi, car les réalités sociales en évolution rapide éclairées par le changement structurel affectent fondamentalement les pratiques locales et les représentations d'une vie bien menée et les voies pratiques pour sa réalisation.
Le projet a exlporé les relations dialectiques entre les formes d'accomplissement personnel et les répertoires de la morale en se concentrant sur quatre thèmes centraux : la richesse, la violence, la religion et la parenté. Ils ont été examinés sous leurs dimensions économique, politique, sociale et symbolique par une équipe de recherche interdisciplinaire. L’approche a utilisé des données ethnographiques de terrain, des documents historiques et la littérature universitaire pertinente sur les questions d'autorité, de propriété, d'héritage et de parenté en Afrique de l'Est.
Grâce à des études de cas principalement basées au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, le projet SALMEA a été attentif aux tendances sociales propres à l'Afrique de l'Est tout en contribuant aux débats universitaires mondiaux sur le lien entre les valeurs et l'action, l'éthique et la pratique. Une attention particulière a été accordée aux façons dont les catégories sociales telles que l'ethnicité, la race, la classe, l'âge, la génération, le sexe et la religion se croisent dans la quête de l'accomplissement de soi.
En découvrant les opportunités, les obstacles et les contraintes qui encadrent les trajectoires individuelles, les chercheurs souhaitaient également fournir des informations pratiques aux gouvernements, aux acteurs de la société civile et aux organisations de développement dans leurs efforts pour aider les individus et les groupes à améliorer leur vie et leurs moyens de subsistance.
Partenaires
- Aix-Marseille Université (AMU)
- Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
- Institut français de recherche en Afrique (IFRA)
- Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID)
- Institut National d’Etudes Démographiques (INED)
- Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
- Université de Genève
- University of Leeds
- Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
- Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA)
Financement
Pour en savoir plus sur le projet, rendez-vous sur le site dédié et consultez le flyer du projet.
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SLAFNET – Esclavage en Afrique : un dialogue entre Europe et Afrique
SLAFNET – Esclavage en Afrique : un dialogue entre Europe et Afrique
Juillet 2017 – juillet 2020
Kenya, Afrique, Europe
Objectifs
L’objectif principal de ce projet, basé sur plusieurs années de collaboration et d’échange constructifs, était de créer un réseau international de recherche, pluridisciplinaire, dédié aux legs de l’esclavage, en Afrique et en Europe. Il était destiné à la mise en synergie des travaux réalisés par des équipes de recherche des deux continents, francophones et anglophones, sur les dynamiques sociales qui se mettent en place après les abolitions de l’esclavage et jusqu’à nos jours. Les 13 partenaires impliqués sur les deux continents ont tous des compétences et une expertise reconnues sur le sujet.
Le projet était composé de 3 volets (formation, recherche et valorisation) qui avaient pour but de :
- Promouvoir et soutenir la coopération entre chercheurs et institutions des deux continents
- Renforcer le soutien aux jeunes chercheurs africains et européens
- Développer de nouvelles synergies avec le monde académique et non-académique
L’IRD était le coordinateur du projet et était impliqué dans les 5 sections du projet :
- Management
- Understanding Citizenship, Marginalization and Injustices in Post-societies in Europe and Africa slavery
- Forgetting and Remembering Slavery in Europe and Africa
- Heritage and Public History
- Databases Analysis: Systematic Inventory of the Existing Resources on the Slave Trade and Slavery
Partenaires
- Europe : IRD (France), CNRS (France), Université de Nantes (France), Bath Spa University (Grande Bretagne), The University of Birmingham (Grande Bretagne), Faculdade de letras da Universidade de Lisboa (Portugal), Universitaet Hamburg (Allemagne).
- Afrique : Catholic University of Eastern Africa (Kenya), National Museums of Kenya (Kenya), University of Mauritius (Maurice), University of Yaounde (Cameroun), Addis Ababa University (Ethiopie), Université Cheich Anta-Diop (Sénégal).
Coordination scientifique: Marie-Pierre Ballarin (IRD - Urmis)
Financement
Le projet européen SLAFNET (Slavery in Africa: a dialogue between Europe and Africa) a été soumis dans le cadre de l’appel à propositions 2016 « RISE » des Actions Marie Sklodowska-Curie (Horizon 2020) et a été accepté par la Commission européenne.
Pour aller plus loin: http://slafnet.hypotheses.org/
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TIS AEDES OI - Application de la Technique de l’Insecte Stérile dans l'Océan Indien
TIS AEDES OI - Application de la Technique de l’Insecte Stérile dans l'Océan Indien
Février 2019 - février 2022
La Réunion, Kenya, Maurice, Mayotte, Madagascar
Contexte
Avec environ 800 000 morts par an, les moustiques sont les animaux les plus mortels du monde. En cause, les pathologies qu'ils transmettent, notamment le paludisme, la dengue, le chikungunya, auxquelles il faut ajouter depuis la dernière décennie, le virus Zika. Les îles de l’Océan Indien et les pays avoisinants ne sont pas épargnés ; plusieurs espèces de moustiques y sont implantées en raison de conditions favorables à leur développement. L’omniprésence du moustique « tigre » Aedes albopictus et de son proche cousin Aedes aegypti, deux vecteurs des virus du chikungunya, de la dengue et du Zika, maintient à un niveau élevé le risque d’émergence de ces arboviroses.
Parallèlement, en dehors de la fièvre jaune - maladie hémorragique virale véhiculée également par les moustiques Aedes sp.(Aedes aegypti ou Aedes albopictus), contre laquelle il existe un vaccin préventif mis au point dans les années 40 - la lutte contre les maladies telles la dengue et le chikungunya repose essentiellement sur la prévention, ciblant principalement les vecteurs.
Les méthodes de lutte utilisées sont à la fois physiques (contrôle et suppression des gîtes larvaires) et chimiques, basées sur l’utilisation de produits insecticides pour lesquels les moustiques développent de plus en plus de résistance, dans un contexte mondial où les molécules insecticides actives, sont susceptibles d’entraîner d’autres menaces pour la santé et l’environnement.
Motivés par la nécessité de réduire la dépendance à l'égard des insecticides, de nombreux pays ont exprimé un intérêt fort pour des stratégies alternatives de gestion des moustiques vecteurs. Depuis quelques années, la recherche s’est recentrée sur le développement de stratégies complémentaires et intégrées, pour pallier les limites des méthodes de lutte classiques. Parmi les méthodes envisagées, la Technique de l’Insecte Stérile (TIS), héritée de celle mise au point dans les années 50 pour lutter efficacement contre les insectes ravageurs dans les secteurs agricole et vétérinaire, est l’option la plus acceptable. Stérilisés par les rayonnements gamma ou rayons X, les mâles élevés en masse sont ensuite relâchés par millions dans la nature afin d’induire la stérilité au sein des populations sauvages d’insectes ciblés. L’accouplement d’une femelle sauvage avec un mâle stérile produira des œufs qui ne pourront pas éclore (non viables). Ainsi, la population d'insectes sauvages diminuera progressivement, pouvant aboutir à l'extinction.
Bien que l’intérêt de la TIS comme approche écologique pour les programmes de lutte ciblée contre les vecteurs soit largement acceptée, les défis à sa mise en œuvre sont nombreux. La planification et la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie de la TIS doivent essentiellement s’appuyer sur des preuves scientifiques. De fait, la première étape de mise en place de la TIS, dans la stratégie de suppression des moustiques vecteurs est de générer de nouvelles connaissances et de nouveaux outils sur la base de recherche appliquée.
Voir la vidéo du projet TIS: https://youtu.be/EzZcHrXN9gU
Objectifs
Ce projet reposait sur la nécessité d’évaluer, par une approche multi-échelle, la faisabilité de la TIS dans les pays de l’Océan Indien et les contraintes auxquelles sa mise en œuvre pouvait être confrontée dans différents contextes géographiques.
- Consolider la coopération entre les pays participants dans la création d’un partenariat stratégique et de soutien pour le développement de la TIS adaptée au contexte national.
- Recherche d’indicateurs entomologiques de faisabilité de la TIS dans les pays de l’Océan Indien partenaires
- Partage des connaissances et renforcement des capacités techniques dans le domaine
- Mobilisation et acceptation sociale autour du projet
Partenaires
- Service de Lutte Antivectorielle, Agence régionale de Santé Mayotte
- Service de Lutte Antivectorielle, Ministère de la Santé, Île Maurice
- Institut Pasteur, Madagascar
- International Center of Insect Physiology and Ecology, Kenya
Financement
INTERREG (Région/Etat/Union Européenne)
Projet lié: https://www.ird.fr/projet-tis-2b-technique-de-linsecte-sterile
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WIoDER - Elargir l’horizon des deltas
WIoDER (Western Indian ocean Deltas Exchange & Research) - un réseau pour élargir l’horizon des deltas
Janvier 2017 - décembre 2019
Mozambique, Madagascar, Kenya, Tanzanie.
Contexte
WIoDER est un réseau de recherche international et pluri-disciplinaire étudiant l’évolution contemporaine des deltas de la région de l’océan indien oriental.
Les recherches menées dans le cadre du réseau WIoDER visent à comprendre le fonctionnement de ces socio-écosystèmes particuliers, en décrivant leurs évolutions récentes et en analysant l’impact des politiques publiques contemporaines (conversion des plaines inondables ou création d’aires protégées).
Objectifs
Les membres du réseau WIoDER poursuivent les objectifs suivants :
- développer des méthodologies de recherche adaptées aux études deltaïques;
- acquérir, analyser et comparer des données à l’échelle régionale;
- partager et diffuser des approches scientifiques et des outils appropriés;
- créer du lien entre étudiants, chercheurs, décideurs politiques et habitants des deltas, dans l’idée de mieux comprendre le fonctionnement de ces socio-écosystèmes dans leurs différentes dimensions (hydrologiques, écologiques, socio-économiques, etc.).
Thématiques
Dans le cadre de ce projet, WIoDER a développé cinq écoles thématiques et programmes de recherche sur quatre sites de la région de l’océan indien oriental: le delta du Tana au Kenya (« Biodiversity »), le delta du Rufiji en Tanzanie (« Livelihoods », « Migrations »), le delta du Limpopo au Mozambique (« Hydrology ») et le delta du Betsiboka à Madagascar (« Mangroves »).
Le projet visait à renforcer durablement la collaboration régionale en développant un observatoire sur les dynamiques dans les deltas des pays de l’Océan Indien oriental.
Partenaires
- Institute for Water Education (Pays-Bas)
- Université de Southampton (Grande-Bretagne)
- National Museums of Kenya
- Centre National de Recherches sur l’Environnement (Madagascar)
- Université Eduardo Mondlane (Mozambique)
- Museum national d'Histoire Naturelle (France)
- Wetland Biodiversity research team (Kenya)
- UMR Patrimoine locaux et Gouvernance (France)
- UMR Gouvernance, Risques, Environnement et Développement (France)
- Kulima Integrated Development Solutions (Afrique du Sud)
Coordination scientifique
- Dr. Stéphanie Duvail, coordination, Institut de Recherche pour le Développement, IRD, France
- Dr. Craig Hutton, coordination adjointe, University of Southampton, England
- Dr. Paolo Paron, coordination adjointe, IHE-Delft, Mozambique
Financement
CRDI (Centre de Recherches pour le Développement International – Canada) et IRD