En présence des partenaires régionaux, le réseau WIN s’est réuni les 17 et 18 mai pour structurer un réseau de recherche sur les résistances aux insecticides et arthropodes vecteurs de maladies humaines.
Cet évènement, intitulé « Vers le développement d’un réseau de recherche sud-américain pour la surveillance et le contrôle des moustiques vecteurs résistants aux insecticides » a réuni des chercheurs de 9 pays différents (France, Brésil, USA, Pérou, Argentine, Venezuela, Colombie, Equateur, Guyane).
Les objectifs de cette première réunion étaient de :
- Partager les connaissances, d’identifier les lacunes et les priorités de recherche en matière de surveillance et de gestion de la résistance aux insecticides en Amérique du Sud
- Proposer un cadre pour la création d’un réseau régional de recherche sur la résistance aux moustiques
- Identifier les partenaires et les sources de financement
- Établir un plan d'action pour la première année

© WIN
Par la suite, Vincent Corbel (MIVEGEC / IRD) a présenté un séminaire de 2 heures à l'IOC sur le thème des résistances aux insecticides et leurs impacts pour le contrôle des vecteurs, qui a été transmis en direct sur le canal de l’IOC.
Contexte de cette réunion :
Au cours des 5 dernières années, les maladies arbovirales, telles que la dengue, le chikungunya, le Zika et la fièvre jaune, ont (re)émergé en Amérique du Sud avec une prévalence et une gravité croissantes. En outre, l'incidence du paludisme a augmenté dans neuf pays en 2022 (Brésil, Colombie, Costa Rica, Équateur, Guyane, Mexique, Nicaragua, Panama et Venezuela), avec les points chauds se situant dans les zones forestières, transfrontalières et difficiles d'accès.
La prévention de ces maladies à l'échelle régionale continue de dépendre largement du contrôle des populations de moustiques vecteurs à l'aide d'insecticides de santé publique. Malheureusement, l'utilisation des mêmes insecticides depuis plus de 30 ans a entraîné la propagation de la résistance des moustiques aux insecticides, en particulier chez les Aedes spp qui présentent une prévalence et une intensité très élevées de résistance à toutes les classes de PHP. Cela constitue donc un obstacle à la prévention et au contrôle des maladies transmises par l’Aedes et aux efforts d’élimination du paludisme en Amérique du Sud.
Une approche coordonnée est nécessaire pour améliorer la surveillance des moustiques vecteurs résistants aux insecticides et proposer des stratégies adéquates d’atténuation de la résistance. L’initiative WIN en Amérique du Sud (WINSA) devrait répondre à ce besoin en renforçant les capacités de recherche et de formation des instituts de recherche nationaux engagés dans la lutte antivectorielle. Le WINSA vise également à fournir une expertise technique et scientifique à l’OPS et aux États membres afin de contribuer à la réduction des maladies transmises par le paludisme et l’aedes d’ici 2030.