L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) organise son Congrès mondial, du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille. Ce grand événement permet, tous les quatre ans, de définir les priorités, de guider les actions de conservation de la nature et de développement durable. L’IRD a fait de la biodiversité une de ses priorités en matière de recherche et de formation, ainsi que de diplomatie scientifique. Membre de l’UICN international depuis 2019 et du Comité français de l’UICN depuis 2020, l’IRD et ses partenaires sont pleinement mobilisés dans cette nouvelle édition du Congrès.

Édito de Valérie Verdier, PDG de l’IRD

Valérie Verdier, Présidente directrice générale de l'IRD

© IRD - Edwige Lamy

"C’est un nouvel agenda pour la biodiversité qui s’ouvre à l’horizon 2030 et une nouvelle page qui doit et va s’écrire pour la préservation de notre planète. Dans ce contexte, contrarié par l’émergence d’un virus planétaire, se tient le Congrès mondial de la nature de l’UICN, plateforme d’échanges et de concertation privilégiée entre l’ensemble des acteurs et citoyens qui œuvrent pour la préservation et la conservation de la biodiversité. 

Pour l’Institut de recherche pour le développement (IRD), cet événement est l’occasion de rappeler la spécificité de ses approches en matière d’excellence de la recherche sur le thème de la biodiversité et d’asseoir son rôle majeur en terme de diplomatie scientifique sur cet agenda prioritaire et ce, à quelques mois de la COP15.

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    À ce jour, de tous les grands enjeux environnementaux et mondiaux, la protection de la biodiversité reste probablement l’un des plus complexes, car il associe des tendances globales à des contextes et savoirs locaux plus spécifiques. Il nécessite des changements radicaux dans les relations et rapports entre les différents acteurs des sociétés humaines et la biodiversité. En étudiant à la fois les mécanismes écologiques, sociaux, économiques, politiques, la Science de la durabilité développée à l’IRD peut nous aider à penser et concevoir ensemble des solutions plus durables, plus justes et éthiques pour préserver et conserver la biodiversité.

    Une réflexion transversale et interdisciplinaire est conduite au sein de notre institut sur la science des solutions durables. Elle a pour objectif de mettre en valeur la pertinence et l’efficacité des approches de recherche intégrées, en particulier sur la biodiversité, du modèle de partenariat équitable de l’Institut qui favorise les coalitions d’acteurs Sud-Nord et Sud-Sud. Elle permet également de porter la voix de l’IRD et de ses partenaires du Sud au débat afin de nourrir la réflexion sur les négociations en cours et de tenir un discours plus « intégratif » dans les instances décisionnelles.

    À l’UICN, l’IRD se positionne clairement sur les débats scientifiques - autour de la restauration des écosystèmes côtiers de mangroves, de la résilience des populations méditerranéennes grâce aux communs pastoraux ou encore de la gestion collaborative des deltas africains - par sa participation aux sessions du Forum. L’expertise de nos chercheurs s’exprime également au travers de positionnements reflétant toute la richesse de notre interdisciplinarité, de même que sur la meilleure prise en compte des savoirs locaux dans les motions soumises au vote de l’Assemblée générale des membres. Enfin, nous sommes mobilisés pour renforcer le dialogue science-société, à travers une riche programmation dans les Espaces Générations Nature et au Dôme de la biodiversité."

Swim At The Lake - Henri Robert Brésil - Avec l’aimable autorisation de www.naderhaitianart.com

© Henri Robert Brésil

"Swim At The Lake" - Henri Robert Brésil - Avec l’aimable autorisation de www.naderhaitianart.com

Biodiversité au Sud : recherches pour un monde durable

La biodiversité est au cœur des préoccupations de l’IRD. Les recherches menées en partenariat portent essentiellement sur le rôle de la biodiversité dans les écosystèmes tropicaux et méditerranéens. Les questionnements sont posés à différentes échelles, dans une démarche d’observation à long terme, d'expérimentation et de modélisation.  

Première de couverture de l'ouvrage "Biodiversité au Sud – Recherches pour un monde durable"

© IRD Éditions

 

L'ouvrage Biodiversité au Sud - Recherches pour un monde durable, édité par l’IRD, présente des avancées et solutions marquantes issues des recherches sur la biodiversité, et conduites dans une approche globale, éthique et durable. Il aborde la biodiversité via quatre thématiques : les outils d’étude et d’observation, les enjeux de protection, les interactions avec la santé et les liens avec l’alimentation.

>> Le texte ci-dessous est un extrait de l’introduction de l’ouvrage, rédigée par Estienne Rodary, Directeur de recherche en géographie environnementale à l’IRD, Directeur du département Sociétés et mondialisation.

© IRD - Amandine Gasc

Les outils utilisés et développés par l’IRD pour étudier la biodiversité visent l’acquisition de données de masse encore trop souvent lacunaires dans les pays du Sud, l’amélioration de leurs usages et l’accompagnement dans leur diffusion et leur appropriation par les acteurs des pays partenaires. Des approches transectorielles permettent par exemple de croiser les données de la biodiversité avec de multiples autres dynamiques : changement climatique, évolution de l’utilisation du sol, déforestation, etc. De même, la complexité des processus écologiques amène à privilégier des technologies innovantes comme l'intelligence artificielle, pour comprendre leur mécanisme, ou des technologies originales comme l’enregistrement sonore pour appréhender l’état de la biodiversité. Les outils sont également conçus comme des interfaces avec les acteurs de la biodiversité, à l'image du protocole de Nagoya qui définit les conditions d'utilisation de la biodiversité à des fins scientifiques et de partage des avantages de cette utilisation, ou des instruments au croisement de la participation naturaliste et des logiciels d’analyse d’image, comme l’application Pl@ntNet.

La protection de la biodiversité n’est pas envisagée à l’IRD comme une politique réduite à la conservation d’espaces hors des sociétés. Elle prend au contraire en compte les potentialités de protection qu’offrent certaines pratiques anthropiques (par exemple l’utilisation des eaux usées comme engrais), les risques que d’autres activités peuvent faire courir aux espaces protégés (comme le tourisme animalier dans des îlots isolés) et veille surtout à ce que les mesures réglementaires et législatives puissent être en concordance avec les logiques d’appropriation sociale. En parallèle, l’IRD s’intéresse aux enjeux de protection d’espèces mobiles, qu’il s’agisse de l’impact des pêcheries sur les oiseaux marins ou des réseaux éco-techniques d’espèces invasives.
 

Lutte contre Ebola, Gabon

© IRD - Pierre Becquart

La santé est probablement l’un des domaines où les avancées récentes sont les plus importantes. Elles mettent en exergue des interactions fortes avec la biodiversité, comme l’a illustré en négatif la pandémie de Covid-19. L’IRD développe depuis longtemps des recherches dans ce champ, en montrant par exemple la corrélation négative entre diversité biologique et risque de diffusion de maladies entre animaux et humains, ou encore en décrivant les liens entre maladies infectieuses et l’écosystème intestinal qu’est le microbiote. Dans le domaine médical, l’IRD s’est également distingué par une attention portée aux croisements des thématiques santé et sociales, à l’image des études portant sur l’ethnopharmacologie.

© IRD - Geneviève Michon

La question alimentaire est un autre domaine qui croise la biodiversité de manière multiforme et dont les enjeux sont aujourd’hui au cœur des politiques de durabilité. L’IRD intervient ici dans l’étude de socioécosystèmes qui peuvent être marginaux dans le contexte des approches dominantes des politiques de biodiversité mais qui s’avèrent cruciaux à la fois pour la biodiversité et l’alimentation des populations de ces espaces. C’est le cas des agroforêts, des mangroves, ou encore de pâturages aussi particuliers que les zones herbeuses situées en dessous des glaciers andins. Des systèmes alimentaires durables doivent également être adaptatifs – ce que montrent des études sur les pêcheries au Pérou –, intégrés – à l’image des expériences menées autour de l’aquaculture durable ou de la prise en compte de la diversité biologique des sols – et politiques – quand des chercheurs du monde entier séquencent le génome du riz pour qu’il ne soit pas privatisé. En parallèle, l’IRD s’intéresse au maintien de la diversité des ressources génétiques et à la compréhension des mécanismes permettant de réduire les intrants pétrochimiques, par exemple en étudiant les symbioses plantes-bactéries capables de produire des engrais naturels.

L’ensemble des exemples développés dans l’ouvrage montre à quel point la biodiversité ne peut être envisagée scientifiquement dans une vision disciplinaire et sectorielle. Elle doit, au contraire, être croisée avec les principales dynamiques, humaines et non humaines, qui déterminent les changements globaux et localisés auxquels nous faisons face aujourd’hui. La démarche de durabilité mise en place par l’IRD se veut une contribution, certes modeste, à cette entreprise titanesque, mais exaltante que représentent la connaissance, la conservation, la préservation et la juste valorisation de la biodiversité !

Brochure initiative internationale Prezode

© INRA

PREZODE (Preventing ZOonotic Disease Emergence) est une initiative internationale qui aborde tous les défis liés à la prévention, la surveillance, la détection précoce et la réponse rapide aux risques de pandémies zoonotiques.

L’initiative a été annoncée par le président de la République française lors du One Planet Summit en janvier 2021, avec le soutien de la Présidente de la Commission européenne et du Directeur général de la FAO.

PREZODE promeut un changement de paradigme dans la manière d’aborder les risques émergents : en privilégiant la prévention et la conception bottom-up des politiques de santé, en cohérence avec les recommandations du rapport sur la biodiversité et les pandémies publié par l’IPBES (octobre 2020).

  • Ambition et objectifs (lire la suite) :

    PREZODE contribuera à coordonner un large portefeuille de projets nationaux, régionaux et internationaux axés sur l’émergence de maladies infectieuses zoonotiques et à mettre en œuvre des méthodes innovantes pour améliorer la prévention et les risques émergents. L’Initiative rassemblera les acteurs concernés pour créer des synergies avec et entre les programmes actuellement menés. PREZODE constituera ainsi :

    • Un cadre scientifique et opérationnel pour coordonner les projets de recherche, les réseaux de santé et les actions de terrain pour renforcer l’approche intégrée et maximiser l’impact.
    • Une plateforme pour partager les connaissances acquises au travers de projets passés, actuels et futurs et capitaliser sur les réussites et les actions pilotes dans différentes régions du monde.
    • Un centre de ressources disponible en particulier pour le Panel d’experts de haut niveau une seule santé (OHHLEP, mis en place par la FAO, l’OIE, l’OMS et le PNUE), afin de faciliter notamment l’élaboration de recommandations pour les décideurs par celui-ci. 

    PREZODE est une initiative ouverte qui entend rassembler tous les acteurs intéressés et concernés désireux de contribuer à la prévention de l’émergence des zoonoses. Tous les acteurs peuvent y manifester leur soutien en signant la déclaration d’intention PREZODE (https://prezode.org/).  

    >> L’IRD est membre du comité de pilotage PREZODE, avec INRAE et le Cirad. 

    Benjamin Roche, biologiste à l’IRD (MIVEGEC), expert du rapport IPBES sur la biodiversité et les pandémies, conseiller scientifique One Health de l’IRD interviendra dans le cadre de la session « Santé de la biosphère, des animaux et des Hommes », le 5 septembre de 18h30 à 19h30, sur le Pavillon France.

Bandeau charte graphique IRD pour IUCN

© Sabrina Toscano

Bandeau charte graphique IRD pour IUCN

L’IRD au Congrès mondial de la nature

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) organise son Congrès mondial, du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille. Ce grand événement permet, tous les quatre ans, de définir les priorités, de guider les actions de conservation de la nature et de développement durable. 
 

Logo UICN - Congrès mondial de la nature

© UICN

Sa composition est unique et inclusive : États et agences gouvernementales, organisations de la société civile et peuples autochtones. Bénéficiant d’un mandat puissant, les Membres de l’UICN votent des motions sur des questions urgentes de conservation et de développement durable, dans le cadre d’une Assemblée qui constitue l’organe décisionnel le plus élevé du congrès.

Ce congrès est un événement exceptionnel, à plusieurs titres : pour la France, qui le reçoit pour la première fois depuis la création de l’UICN à Fontainebleau en 1948 ; pour la diplomatie environnementale mondiale, puisqu’il s’agit du premier événement hybride (présentiel et virtuel) lié à l’environnement depuis le début de la pandémie de Covid-19 ; pour préparer les prochaines échéances que sont les conférences cruciales des Nations unies sur la biodiversité et le climat, COP15 et COP26 respectivement.

Cette édition du Congrès UICN couvre sept thèmes : changement climatique ; eau douce ; paysages ; océans ; droits et gouvernance ; systèmes économiques et financiers ; savoir, innovation et technologie.

L’IRD, dont le siège est situé à Marseille, est un organisme de recherche public français pluridisciplinaire qui a fait de la biodiversité une de ses priorités en matière de recherche et de formation, ainsi que de diplomatie scientifique. Membre de l’UICN international depuis 2019 et du Comité français de l’UICN depuis 2020, l’IRD et ses partenaires sont pleinement mobilisés dans les différents espaces et composantes du Congrès : le Forum, espace mondial dédié à l’innovation et à la science de la conservation ; l’Exposition, où les participants présentent leurs travaux aux congressistes et au public ; l’Assemblée des Membres, lors de laquelle les motions sont soumises au vote ; les Espaces Génération Nature, accessibles au grand public. 

Nos temps forts au Forum 

Cet espace de débat public se tient du 4 au 7 septembre pour discuter et développer des solutions innovantes et évolutives face aux problèmes mondiaux les plus pressants en matière de protection de la nature et de développement durable. Plusieurs sessions engageantes et interactives sont ainsi organisées :

  • Les sessions thématiques, qui portent sur les sept thèmes du Congrès. Elles visent à développer les idées présentées lors des Plénières thématiques en impliquant les participants, invités à partager leurs connaissances et leurs savoir-faire.
  • Les pitchs des intervenants permettent aux participants de présenter leurs travaux et leurs réalisations en matière de conservation (innovations et solutions), d’initiatives communautaires et locales, de réformes des politiques et de la gouvernance, de connaissances traditionnelles et autochtones, de nouveaux modèles économiques plus durables, d’initiatives inspirant un comportement éthique, de nouvelles technologies, de nouveaux partenariats multisectoriels, etc.

Mangroves du littoral, Guyane. Interface des mangroves et de la vase.

© IRD - Thibaut Vergoz

>> 4 septembre – 16h-17h30 : Global pressures on mangroves and their communities: solutions from conservation and restoration (session thématique Changement climatique // Savoir, innovation et technologie) 

Bien que soumises à d’importantes pressions anthropiques, les mangroves jouent un rôle essentiel de résilience des écosystèmes côtiers et des populations face à l’érosion liée au changement climatique. De fait, les surfaces de mangroves ont reculé de 20 % entre 1980 et 2005. Cette session propose un état des lieux des connaissances et des innovations sur les mangroves et s'intéresse aux programmes et méthodes les plus efficaces pour préserver et restaurer ces écosystèmes de manière durable. Les approches qui favorisent des conditions de régénération naturelle seront abordées, ainsi que le sujet de la formation des jeunes professionnels.

Contacts IRD : Jacques Panfili, ichtyologue, (MARBEC) et Marie-Christine Cormier-Salem, géographe (PALOC), directrice d’Agropolis Fondation.

Pour approfondir, lire l'article IRD le Mag' Mangroves sous pression : pour une gestion inclusive


 

The Blue Atlantic - Bahamas vues du ciel

© IRD - Victor David

>> 5 septembre – 16h-17h30Dynamiser les droits de la nature (session thématique Droits et gouvernance // Savoir, innovation et technologie) 

Le mouvement pour la reconnaissance de droits à la Nature a connu ces dernières années une croissance exponentielle dans le monde. En 2012, l’UICN a adopté la « résolution 100 » pour inclure les droits de la Nature dans ses programmes et projets. Cette session sera l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre des droits de la Nature au niveau local et mondial, en lien avec d’autres mouvements, comme le droit à un environnement sain ou celui des peuples autochtones. 
Victor David, juriste spécialiste du droit de l’environnement (SENS), qui participe à la session, précise : « découvrez comment les technologies cognitives, telles que la blockchain, l’intelligence artificielle et les "contrats intelligents", permettent à la nature d’agir de manière autonome pour sa propre défense ». 

Pour approfondir : un éclairage de Victor David sur ces enjeux, à lire sur IRD le Mag'.


 

Pastoralisme, Maroc : bergère et ses moutons.

© IRD - Geneviève Michon

>> 6 septembre – 16h-17h30 : Euro-Mediterranean ICCAs: Commons for Nature Conservation and Resilience of Local Communities (session thématique Paysages // Droits et gouvernance)

Les communs pastoraux des montagnes méditerranéennes relèvent de la catégorie des Aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC). Ces territoires de vie sont considérés par de nombreuses organisations internationales comme des espaces clés de conservation des écosystèmes et des paysages, de façon durable, favorisant la résilience des sociétés locales. 

Sur la base de différentes études de cas autour du bassin méditerranéen et en Europe (Maroc, Espagne, Croatie, Monténégro, Roumanie), les participants - chercheurs, décideurs, citoyens et “commoners” - échangeront sur les opportunités que constituent ce type de communs traditionnels et sur les enjeux et défis auxquels ils sont aujourd’hui confrontés. Il s’agira notamment d’examiner les risques et opportunités liés à la gouvernance de ces communs dans un contexte de mise en œuvre de nouvelles approches, en termes de transition agroécologique, d’adaptation croisée au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité. 

En parallèle de cette session, l'exposition "ICCAs / Territories of life on the edge. Mediterranean Mountain Pastoral Commons in the 21st century" sera présentée du 3 au 10 septembre au Palais des événements. Une visite commentée sera également proposée le 6 septembre à 14h30 par Bruno Romagny en présence d'acteurs de terrain.

Contact IRD : Bruno Romagny, économiste (LPED), co-directeur du LMI MediTer « Terroirs méditerranéens ».

Pour approfondir : lire l'article Conservation des espaces naturels : les leçons des « territoires de vie » au Maroc et en Méditerranée, publié par Bruno Romagny, Mohamed Alifriqui (Université Cadi Ayyad) et Pablo Dominguez (Université Toulouse Jean Jaurès) dans The Conversation


 

Déchargement de cargaison, Tchad

© IRD - Christian Lévêque

>> 6 septembreDeltas africains : pour une gestion collaborative de paysages dynamiques (pitch des intervenants, en ligne. Thèmes : Paysages // Droits et gouvernance) 

La partie inférieure des fleuves africains contribue au maintien de la biodiversité et à la productivité des côtes. Ces zones humides sont pourtant menacées par l'utilisation des terres (plans de gestion inadaptés) et le changement climatique. 

Cette présentation plaide pour un modèle de gestion de la conservation adapté au paysage deltaïque, socialement inclusif, respectueux de sa nature dynamique et de la connectivité entre le fleuve et l'océan, en soutien aux institutions locales. Les solutions présentées s'inspirent d'un projet de restauration réussi en Mauritanie (Parc national du Diawling) et des résultats du Réseau d'échange et de recherche dans les deltas de l'océan Indien occidental, qui regroupe des chercheurs et praticiens de la conservation en Afrique de l'Est et à Madagascar. 

Contact IRD : Stéphanie Duvail, géographe (PALOC)

Pour approfondir, lire l'interview de Stéphanie Duvail sur les deltas africains : "pour une gestion collaborative de paysages dynamiques"


 

Prélèvements de racines de plants de mil pour analyse par deux étudiants thésards, à Diohine, Sénégal.

© IRD - Tiphaine Chevallier

>> 7 septembre – 8h30-10h30 : Comment le secteur des terres peut contribuer à accroître la biodiversité et la sécurité alimentaire tout en participant à la lutte contre le changement climatique ? (session Campus, co-organisation IRD/Cirad/INRAE/IDDRI. Thèmes : Paysages // Savoir, innovation et technologie).

S'appuyant sur les connaissances les plus récentes - publication en 2019 par l’IPBES de l’Évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques et rapport de la FAO sur la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture -, les participants à cette session expliqueront pourquoi la biodiversité est indispensable à la sécurité alimentaire, au développement durable et à la fourniture de nombreux services écosystémiques essentiels, tout en apportant de multiples contributions aux moyens d’existence des populations humaines et en limitant les incidences négatives sur l’environnement.

Contacts IRD : Jean-Luc Chotte (Eco&Sols), Président du Comité Scientifique Français de la Désertification (CSFD) ; Benjamin Sultan, climatologue (Espace-Dev), conseiller scientifique « changement climatique » de l’IRD. 



 

Aux Espaces Générations Nature

Accessibles au grand public du 4 au 11 septembre, ces espaces réunissent des acteurs non étatiques et des citoyens engagés dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité. Les visiteurs participent à des actions de sensibilisation et à des expériences innovantes, créatives et ludiques. 

>> L’IRD et ses partenaires déploient également des actions de médiation innovantes à destination des 15-30 ans : 

Dôme de la biodiversité

© Delta Design Europe

L’IRD organise avec le CNES, le Conservatoire du littoral, l'Ifremer, INRAE, et le Museum national d’Histoire naturelle (MNHN), une action commune et d’envergure labellisée « partenaire de l’UICN » : le Dôme de la biodiversité. L’objectif : partager l’engagement en faveur de la préservation de la biodiversité et ainsi sensibiliser les citoyens à ces enjeux. Cette demi-sphère géante propose au public différents formats d’échanges avec les scientifiques, notamment : des pitchs, speed-searching, séance "d'objet mystère", des discussions, des interviews croisées, des ateliers, des conférences et des animations à destination des scolaires.

>> 11 septembre – 17h30-18h30 : Les temps du vivant et des océans
Conférence animée par Daniel Pauly, professeur au Fisheries Centre de l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver et Philippe Cury, biologiste marin (MARBEC), représentant de l’IRD auprès des Instances européennes à Bruxelles et Président du conseil scientifique de l’Institut Océanographique de Monaco. Organisée en partenariat avec Opera Mundi, retransmise en direct sur la page Facebook de l’IRD.

© Opera Mundi

Résumé des conférenciers : "la temporalité humaine et son emprise sur terre et dans les océans vont à l’en­contre des temporalités du vivant. Les ressources naturelles de la planète se sont amenuisées de façon drastique en raison d’une surexploitation irraisonnée. Il est temps de considérer la spécificité du temps biologique des océans, sa richesse et sa complexité, et en particulier la pression que nous exerçons sur les océans, en compagnie des meilleurs spécialistes mondiaux des ressources naturelles et écosystèmes marins".

ePOP dans le Pacifique

© Max Bale - RFI Planète Radio

Le projet ePOP (Petites Ondes Participatives), développé par RFI Planète Radio (France Médias Monde) et l’IRD est un réseau citoyen d’information, de débat et de mobilisation sur les changements climatiques et environnementaux. Par la réalisation de courtes vidéos  capturées sur smartphones par de jeunes « ePOPers » (à retrouver sur la plateforme ePOP Network), ce projet innovant donne la parole aux populations confrontées au quotidien aux changements globaux et instaure un dialogue avec les scientifiques, les experts et les décideurs. Dans ce cadre, plusieurs actions de médiation sont organisées, notamment :

Projection-débat AfterPOP

© ePOP

>> 6 septembre – 16h : une cérémonie de remise des prix du concours ePOP 2021
>> 10 septembre – 15h30-17h : une projection-débat AfterPOP "La biodiversité de vives voix !", animée par Anne-Cécile Bras, journaliste et productrice du magazine « C’est pas du vent » sur RFI, retransmise en direct sur la page Facebook d’ePOP.

Utilisation de l'application Street Science

© IRD - Marine Le Jars

Un stand consacré à l’application de réalité augmentée Street Science : élaboré avec les chercheurs de l’IRD et l’Institut Méditerranéen d'Océanologie (MIO), ce projet de médiation scientifique permet aux utilisateurs de mieux comprendre le rôle des organismes marins habituellement impossibles à observer à l’œil nu, comme le plancton, ainsi que les enjeux environnementaux et climatiques auxquels ils sont aujourd’hui confrontés. 

En marge du Congrès mondial de la nature, Street Science et l’artiste CIYO mettent en lumière les océans et les générations futures avec une fresque street art en réalité augmentée à découvrir dans le quartier du Panier. Adossée au mur de l’École Notre-Dame de la Major (rue Fonderie Vieille), cette œuvre inédite vous propose, grâce à votre smartphone, d’observer des éléments mouvants qui s’animent au fil du vent et des températures du jour... Une première à Marseille !

Voir aussi

 

Visuel de l'exposition "Des oasis au sommet des Andes"

© IRD

Une exposition photographique Des oasis au sommet des Andes sera présentée sur les liens qui unissent la nature et les êtres humains des hautes Andes tropicales. En partenariat avec la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM).

À l’Exposition

Visuel stand IRD

© IRD - Laurent Corsini

 

Du 4 au 9 septembre, rencontrez les chercheurs IRD présents au Congrès sur le stand de l’Institut (hall 3 G06 – G07) et découvrez les ouvrages sélectionnés par les Éditions de l’IRD

>> Informations pratiques : de 9h30 à 21h, espace Governance and rights

Benjamin Roche, ambassadeur Fête de la Science Occitanie

© Audrey Arnal

Sessions organisées sur le Pavillon France

Santé de la biosphère, des animaux et des Hommes

  • 5 septembre, 18:30-19h30

Benjamin Roche, biologiste à l’IRD (MIVEGEC), expert du rapport IPBES sur la biodiversité et les pandémies, conseiller scientifique One Health de l’IRD, interviendra dans cette session, en lien avec l’initiative internationale PREZODE.

Vie rurale à Madagascar : agriculteurs et récolte du riz, Imerintsiatosika, Région d'Itasy, Madagascar.

© IRD - Tiphaine Chevallier

Cultiver ensemble la biodiversité

  • 4 septembre, 13h30-14h (« Solutions pour une agriculture durable ») 
  • 5 septembre, 17h45-18h30 (« En route vers la COP15, Convention de la Diversité Biologique »)
  • Co-organisation IRD/Cirad/INRAE

La biodiversité doit être préservée pour elle-même et pour les fonctions et les services qu'elle sous-tend. Elle est également essentielle pour l'agriculture et les systèmes alimentaires, lesquels peuvent contribuer à sa préservation. La large gamme de systèmes d'agriculture familiale expérimentés dans le monde créé des mosaïques paysagères dynamiques essentielles pour augmenter la résilience au changement climatique. 

Ces conférences nous éclairent sur la façon dont il est possible de concilier conservation et utilisation durable de la biodiversité et systèmes de production efficaces, nécessitant la mobilisation d’une pluralité d'acteurs afin de multiplier les solutions adaptées aux contextes locaux.

Contact IRD : Jean-Luc Chotte (Eco&Sols), Président du Comité Scientifique Français de la Désertification (CSFD).

 

Sur le Pavillon Océan et Iles 

High Seas: From Science to Decision 

  • 6 septembre, 10h-12h15

Cette session est organisée par le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) et l'Office français de la biodiversité (OFB) sur le Pavillon Océan et Iles (H3). Les participants présenteront un état des lieux des connaissances scientifiques pour protéger les écosystèmes en haute mer compte tenu des changements globaux, ainsi que les outils d’aide à la décision.

Contact IRD : Frédéric Ménard, conseiller scientifique des Outre-Mer de l'IRD.

Expertise scientifique sur les motions soumises au vote de l’Assemblée des Membres

 

L’Assemblée des Membres se réunit du 8 au 10 septembre. 109 motions ont déjà été votées par voie électronique.

 

Les 18 motions restantes, particulièrement importantes et stratégiques, feront l’objet d’un débat dans le cadre de l’Assemblée. 

 

Les chercheurs de la Communauté de Savoirs Biodiversité de l’IRD sont mobilisés sur les motions suivantes : 

 

  • N°13 : "Protection des cours d’eau péruviens des Andes et de l’Amazonie : Marañón, Ucayali, Huallaga et Amazonas contre les grands projets d’infrastructure". Contact : Jhan Carlo Espinoza, climatologue, chercheur à l’IGE, coordinateur du projet AMANECER (soutenu par le programme Make Our Planet Great Again).

 

  • N°44 : "Actions pour renforcer la souveraineté et la sécurité alimentaire des peuples autochtones et des communautés de paysans". Contact : Adeline Barnaud généticienne des plantes (DIADE)

 

  • N°45 : "Reconnaître et soutenir les droits et les rôles des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation". Contact : Laure Emperaire, ethnobotaniste (PALOC).

 

>> Également, une note sur l’objectif de 30% des surfaces continentales et océaniques en aire protégée à l’horizon 2030 (défendu par une coalition d’États menés par la France et le Costa Rica dans les négociations internationales en vue de la COP15). Contact : Sébastien Barot, écologue (IEES Paris), conseiller scientifique biodiversité de l’IRD.

 

>> Les chercheurs sont disponibles pour décrypter ces enjeux scientifiques. N'hésitez pas à contacter le service de presse de l'IRD.


 

Visuel dossier biodiv mag

© IRD - Olivier Dangles

Le déclin de la biodiversité menace les femmes et les hommes. Quels leviers de la durabilité faut-il actionner pour atténuer sa fragilité ?

Ressources thématiques disponibles

>> Une sélection d’ouvrages IRD Éditions

Première de couverture de l'ouvrage "Biodiversité au Sud – Recherches pour un monde durable"

© IRD Éditions

 

Biodiversité au Sud - Recherches pour un monde durable, collectif.
IRD Éditions, décembre 2020. Disponible en version anglaise.

Visuel de l'ouvrage "L'Écologie des mondes"

© IRD Éditions

 

L’Écologie des mondes / Ecology of our worlds, collectif.
IRD Éditions, février 2021
 

Visuel de l'ouvrage "La nature en partage"

© IRD Éditions

 

La nature en partage - Autour du protocole de Nagoya, sous la dir. de Catherine Aubertin, Anne Nivart, IRD Éditions/MNHN, Coll. Objectifs Suds septembre 2021. Prochainement en version anglaise.

Visuel de l'ouvrage "Vozes Vegetais"

© IRD Éditions/UBU Editora

 

Vozes Vegetais - Diversidade, resistencias e historias de floresta,
sous la dir. de Marta Amoroso, Joana Cabral de Oliveira, Stelio Marras, Ana Gabriela Morim de Lima, Karen Shiratori, Laure Emperaire. 
IRD Éditions/UBU Editora, mars 2021.
 

Visuel de l'ouvrage "Une autre terre"

© IRD Éditions

 

Une Autre Terre - Lexique illustré d’une nature à protéger.
Olivier Dangles, François Nowicki, Belen Mena.
IRD Éditions, décembre 2014.

Visuel de l'ouvrage "Science et développement durable - 75 ans de recherche au Sud"

© IRD Éditions

 

Science et développement durable - 75 ans de recherche au Sud, 
IRD Éditions, mai 2019. Disponible en version anglaise.

Visuel de l'ouvrage "Habiter la forêt tropicale au XXIe siècle"

© IRD Éditions

 

Habiter la forêt tropicale au XXIe siècle,
Sous la dir. de Geneviève Michon, Stéphanie M. Carrière, Bernard Moizo.
IRD Éditions, mars 2019.
 

Visuel de l'ouvrage "Nouvelle-Calédonie - Archipel de corail"

© IRD Éditions

 

Nouvelle-Calédonie - Archipel de corail, sous la dir. de Claude Payri. IRD Éditions/Solaris, août 2018. Disponible en version anglaise.
 

>> Une sélection de photographies et vidéos IRD Multimédia

Une sélection de photographies et vidéos IRD Multimédia

© IRD Multimédia

 

© IRD - Esther Katz, Arnaud Bertrand, Serge Andrefouët, Jean-Grégoire Kayoum
© IRD - CNRS - Thibaut Vergoz
© IRD - Olivier Dangles, François Nowicki, Une autre Terre 
© IRD - IRA - Christian Lamontagne 
© IRD - Alain Tendero Post Ebogui 2018 
© naturexpose.com, Olivier Dangles, François Nowicki.

Parmi les films disponibles

> Le Canal du Mozambique en partage 

Le canal du Mozambique est à la fois une formidable réserve de biodiversité et un espace économique stratégique convoités par plusieurs nations. Mais la surexploitation massive des ressources halieutiques, le changement climatique, la pollution, l’absence de réglementation mettent en péril ce merveilleux patrimoine naturel de l’humanité qui ne répond plus aux besoins alimentaires essentiels des populations riveraines confrontées à de graves difficultés économiques.
En donnant la parole aux communautés de pêcheurs et aux scientifiques, ce film est un plaidoyer pour inciter les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités aux échelles d’interventions locales et globales, avant qu’il ne soit trop tard.

> L'arc d'émeraude, un rempart écologique pour Libreville

Libreville, capitale du Gabon, fait face à l’océan Atlantique. Entourée de parcs nationaux et d’aires préservées qui la ceinturent et la protègent, la ville est confrontée à une démographie galopante, aux changements globaux, aux risques d’érosion, de pollution et d’inondations. Comment préserver cette nature protectrice et nourricière ? Suivez les scientifiques et les décideurs dans cette aventure.
 

>> Une exposition photographique sur les communs pastoraux méditerranéens

Visuel de l'exposition "Territories of life on the edge"

© cpm.osupytheas

L’exposition Territories of life on the edge - Mediterranean mountain pastoral commons in the 21st century, accessible en ligne, illustre les enjeux des aires protégées communautaires, dans différents contextes nationaux, politiques, écologiques et culturels. 

Elle s’inscrit dans le cadre des recherches interdisciplinaires portées par le LPED et le LMI MediTer, qui croisent le regard des sciences humaines et sociales et celui du vivant autour de la Méditerranée sur les communs ruraux.

 



 

Première page du dossier de presse UICN

© IRD - Sabrina Toscano