L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS), le Réseau des Académies des Sciences de l’Afrique (NASAC) et l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) s’associent pour organiser les premières Assises internationales des Médecines traditionnelles du 18 au 20 octobre à l’Auditorium Khaly Amar Fall de l’UCAD à Dakar (Sénégal). Le thème de cette première édition porte sur les : « Savoirs, défis, recherches et développement des Médecines traditionnelles ». A cette occasion, une lettre d’intention sur le programme One Health-African Voice sera signée.

© AUF-IRD
Ces Assises Internationales des Médecines Traditionnelles se tiendront durant trois jours à Dakar, en Afrique, un continent qui continue de maintenir vivants ces savoirs locaux. Elles visent à susciter des recherches et des publications sur diverses thématiques afin de nourrir de reconnaitre et valoriser les savoirs qui y sont associés, la dynamique One Health depuis l’Afrique et de répondre aux enjeux de santé, de bien-être et des transitions socio-économiques globales qui s’imposent à nous.
En effet, la pandémie de Covid-19 a bouleversé les certitudes en matière de santé et de gestion des maladies infectieuses. Elle a suscité des interrogations sur les significations profondes et le sens même de la santé tout en rappelant son importance vitale dans les enjeux de développement d’un monde globalisé. La pandémie a aussi remis en lumière l’importance des soins alternatifs et traditionnels, a posé à nouveau la question de la légitimité des médecines traditionnelles et de leur intégration dans les politiques de santé publique mais aussi questionné les conditions de possibilité de leur articulation avec la médecine conventionnelle.
Par ailleurs, les plantes médicinales, les savoir-faire locaux en matière de santé et de bien-être ainsi que le recours aux médecines traditionnelles, représentent déjà des secteurs économiques significatifs et constituent une ressource encore peu mobilisée dans les pays émergents. La valorisation des plantes médicinales et plus généralement le développement d’une offre de produits et de services de soins traditionnels et alternatifs pourraient s’appuyer sur des actions publiques favorisant l’innovation et une gouvernance efficace pour ouvrir de nouveaux secteurs économiques.
Au-delà de ces enjeux de développement économique, la thématique des médecines traditionnelles traverse de nombreux champs des sciences sociales, notamment les rapports Nord-Sud (diffusion de la science, légitimité, ambitions géopolitiques de soft power). Cette thématique entre en résonnance avec les questionnements actuels autour du changement climatique, du développement durable, de la biodiversité ou encore les initiatives One Health puisqu’il s’agit d’aborder, dans un même mouvement, la santé des hommes, des animaux et de la planète. Ces médecines font l’objet d’une offre et d’une demande sociales conséquentes au Nord comme au Sud et elles s’intègrent dans les thématiques académiques nouvelles des sciences de la durabilité.
Partant de ce constat, ces premières assises seront l’occasion, pour de nombreux chercheurs confirmés, d’échanger sur des questions d’intérêt majeur :
- Médecines traditionnelles et savoirs vétérinaires ;
- Valorisation économique des plantes médicinales ;
- Pharmacopée Traditionnelle- Efficience et potentialités des plantes médicinales ;
- Savoirs endogènes et patrimoine matériel et immatériel liés aux méthodes de soins.
A l’issue de ces Assises, une lettre d’entente sera signée entre l’IRD, l’AUF, l’ANSTS et le NASAC, en vue d’un prochain accord de partenariat entre les différentes parties pour la mise en place, d’une proposition commune One Health - African Voice (Voix de l’Afrique pour One Health). Ce programme a pour ambition de mobiliser la recherche, la science et les savoirs traditionnels depuis l’Afrique dans le cadre du défi international One Health sur la base d’une coopération régionale. Il s’agit de faire entendre la voix spécifique de l’Afrique et sa contribution pour relever les défis globaux (santé, changement climatique, biodiversité) tout en luttant contre les inégalités épistémiques, socio-économiques, de genre et d’accès aux soins.
Un ouvrage collectif constitué des différentes communications des participants sera également publié en janvier 2024.
Contacts presse Mouhameth BEYE – mouhameth.beye@auf.org +221 77 282 44 09
Yacine Ndiaye – yacine.ndiaye@ird.fr +221 77 817 43 07
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