Mis à jour le 08/07/22

La résistance aux antibiotiques pose à l’heure actuelle de véritables problèmes en santé humaine et vétérinaire au niveau mondial, en particulier avec l’émergence de souches de plus en plus résistantes. L’Asie du Sud Est qui est l’épicentre d’un bon nombre de maladies infectieuses représente également une des sources majeures de bactéries résistantes et multirésistantes. Dans ce contexte alarmant, contrôler leur émergence et leur transmission est devenu une priorité pour tous les systèmes de santé publique dans cette région du monde.

La résistance aux antibiotiques est sans doute la forme la plus répandue de résistance et aussi une des plus complexes en raison des caractéristiques particulières de la biologie bactérienne. La résistance aux antibactériens peut être codée par un ou plusieurs gènes. Elle peut apparaître par mutation et/ou sélection chez un patient, consécutive à un traitement (résistance secondaire) ou être transmise entre patients (résistance primaire). Elle peut se transmettre d’une cellule à l’autre verticalement, par division bactérienne ou horizontalement via des mécanismes variés (entre bactéries de même espèce, voire d'espèces différentes). Outre ces mécanismes complexes à l’échelle cellulaire, la propagation de la résistance se fait entre des écosystèmes variés caractérisés par des pressions de sélection différentes (milieux hospitaliers et communautaires, environnements agricoles et urbains…). La connaissance de ces mécanismes évolutifs est essentielle pour la mise en place de stratégies de lutte et de contrôle pertinentes et efficaces.

  • Objectifs scientifiques

    Le but du Laboratoire Mixte International DRISA est d'obtenir un aperçu des mécanismes d'émergence de résistance et de transmission à différentes échelles spatiales et temporelles. Cet objectif sera atteint en développant des approches complémentaires impliquant (1) des études observationnelles en milieux hospitalier et communautaire et dans divers environnements, (2) de la recherche expérimentale, et (3) de la modélisation mathématique.

    Les études observationnelles permettront la collecte de données qui font malheureusement encore fréquemment défaut. Elles contribueront également à la caractérisation de la transmission au sein et entre les principaux compartiments. Les études expérimentales permettront de comprendre les mécanismes moléculaires de la résistance et la modélisation mathématique permettra les analyses globales des données obtenues mais également d’orienter leur collecte et la démarche expérimentale. Les modèles seront également utilisés pour explorer et tester des hypothèses pour lesquelles l'expérimentation est impossible et pour aider à l'élaboration des politiques de santé publique. Outre les programmes de recherches, le LMI sera fortement impliqué à la fois dans la formation et l'innovation.

    La formation sera donnée dans le cadre des enseignements de l'Université des Sciences et Technologies de Hanoï (USTH) et l’encadrement des étudiants de master et de thèse. Des formations spécifiques seront ouvertes aux professionnels. L’innovation impliquera le développement de nouvelles technologies et d’outils diagnostiques, ainsi que l’étude de nouvelles molécules antibactériennes.

  • Impacts sociétaux visés

    Protection de la santé, renforcement des capacités, innovation technologique.

  • Porteurs/Partenaires principaux du LMI
    • Dang Duc Anh - National Institute of Hygiene and Epidemiology ( NIHE), No.1, Yersin Street, Hanoï 10000, Vietnam
    • Anne-Laure Banuls , UMR 224 - MIVEGEC, IRD, 911, avenue Agropolis, 34394 Montpellier, France

     

  • Autres équipes/Partenaires associés
    • University of Science and Technology of Hanoï (USTH), Hanoï, Vietnam
    • Institut Pasteur du Cambodge (IPC), Phnom Penh, Cambodge
    • Centre d’Infectiologie Christophe Mérieux du Laos (CICML), Vientiane, Laos
    • Oxford University Clinical Research Unit (OUCRU), Hanoi, Vietnam
    • Fondation Mérieux/Laboratoire des Pathogènes Émergents (LPE), Lyon, France

  • Mots-clés

    Drug resistance, infectious diseases, tuberculosis, public health, Southeast Asia

  • Discipline(s)

    Biologie des populations des agents pathogènes, épidémiologie moléculaire

  • Priorité(s) thématique(s)

    Résistance aux traitements

Année de création : 2016