Mis à jour le 25/10/22

Ce projet de LMI est construit autour de la station d’écologie de Lamto en Côte d’Ivoire, du Laboratoire d’Ecologie et Développement Durable (LEDD, rattachée à l’Université Nangui Abrogoua, UNA, située à Abidjan), de l’Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement-Paris (IEES-Paris, UMR IRD, CNRS, INRA, SU) et du laboratoire Eco&Sols. Le Centre d’Excellence Africain sur les Changements Climatiques, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (rattaché à l’Université Félix Houphouët-Boigny) sera aussi associé au LMI. Il s’agit ici de capitaliser sur les acquis scientifique de la station de Lamto qui a acquis une renommée internationale sur l’écologie des savanes (Abbadie et al. 2006). Le LMI vise aussi à renforcer un partenariat ancien entre l’équipe d’IEES-Paris co-porteuse du LMI, dont la plupart des membres ont effectué leur thèse en Côte d’Ivoire à Lamto, et le LEDD dont une partie importante des membres a été formée à Lamto en même temps que ceux d’IEES-Paris et par les membres d’IEES-Paris. Ainsi, les porteurs Ivoirien et Français du LMI, S. Konaté et S. Barot ont effectué conjointement leur thèse à Lamto à la fin des années 1990.

Dans ce contexte favorable, il s’agira de (1) continuer à travailler sur la biodiversité et le fonctionnement de la savane de Lamto (2617 ha de réserve), (2) développer des recherches en agro-écologie autour de la réserve de Lamto, (3) commencer à mener des recherches en écologie urbaine à Abidjan. L’idée générale est que les connaissances, souvent assez fondamentales, acquises en écologie à Lamto peuvent servir pour développer des applications basées sur la connaissance de la biodiversité et du fonctionnement des écosystèmes induit par cette biodiversité. C’est le principe de l’ingénierie écologique et des solutions fondées sur la nature, qui visent à manipuler des systèmes écologiques pour qu’ils fournissent durablement des services aux sociétés humaines. En agro-écologie, cela permet potentiellement de maintenir ou d’augmenter les rendements (en particulier pour l’agriculture de subsistance) tout en minimisant l’utilisation d’intrants et les impacts sur la biodiversité. Pour l’écologie urbaine, il s’agira d’abord de faire un inventaire de la biodiversité à Abidjan et d’en décrire les écosystèmes (essentiellement les zones végétalisées), puis d’estimer les services écosystémiques rendus par ces écosystèmes (régulation des eaux de pluies, effet sur l’îlot de chaleur urbain, agriculture urbaine ou péri-urbaine). Cela conduira alors à des recherches en ingénierie écologique pour déterminer comment augmenter la production de ces services.

Ainsi, le LMI participera à la résolution de trois Objectifs du Développement Durable (ODD) liés à la durabilité de l’usage des ressources : protection et gestion de la biodiversité des savanes (ODD 15 « vie terrestre »), augmenter la production agricole vivrière et des plantations tout en préservant les ressources naturelles telles que les sols et la biodiversité (ODD 2 « Faim zéro »), transition vers des villes africaines plus durables en prenant en compte le rôle que peuvent jouer la biodiversité, les écosystèmes et les services écosystémiques en zones urbaine et périurbaine (ODD 11 « Villes et communautés durables »).

Aborder ces 3 thèmes dans un seul LMI sera possible par l’utilisation, dans chaque cas, d’outils et de concepts identiques, ceux de l’écologie scientifique.

  • Objectifs de recherche

    D’une manière transversale à ces trois axes thématiques, le LMI créera une dynamique durable en :

    1. montant deux plateformes techniques (à Lamto et à l’UNA) permettant de prélever, préparer, conserver des échantillons de biodiversité, de sol ou de biomasse et de commencer à les analyser,
    2. organisant les données déjà disponibles sur la savane de Lamto et en systématisant l’organisation des nouvelles données sous forme de bases de données accessibles, interopérables et réutilisables déposées sur l’entrepôt de données ouvertes de l’IRD (projet Dataverse),
    3. constituant Lamto et Abidjan en observatoires de l’environnement et de la biodiversité. Il s’agira de décider d’un certain nombre de mesures et échantillonnages à réaliser régulièrement (tous les ans, tous les cinq ans…) et de commencer à mener les travaux correspondants.

    Ces données alimenteront naturellement, sur le long terme, les bases de données mentionnées précédemment. La contribution du LMI en termes de formation, en plus du co-encadrement de nombreux étudiants, prendra 3 formes principales. Tout d’abord, le LMI renforcera un musée de la biodiversité fondé sur le campus de l’UFHB à Bingerville avec l’ambition de créer le Muséum d’Histoire Naturelle de Côte d’Ivoire qui servira à la diffusion des résultats de la recherche en écologie (vulgarisation) mais aussi d’outil de recherche (collections d’insectes de référence, herbiers…). Le LMI participera ensuite directement à l’enseignement en organisant des formations spécifiques accolées aux réunions du LMI (par exemple en statistiques ou sur la rédaction d’articles scientifiques en Anglais) et en réfléchissant au contenu des enseignements existants à l’UNA (M1 et M2). Enfin, le LMI organisera à Lamto deux écoles thématiques en écologie tropicale rassemblant des doctorants ivoiriens, d’autres pays africains et français, et couplant sur trois semaines petits projets de recherche et cours théoriques.

  • Unité de recherche de l’IRD

  • Porteurs du LMI
  • Partenaires

    Sud

    • Centre d’Excellence Africain sur les Changements Climatiques, la Biodiversité et l’Agriculture durable de l’Université Félix-Houphouët-Boigny (UFHB)
    • Laboratoire Ecologie et Développement durable de l'Université Nangui Abrogoua

    France

    • Les tutelles d’IEES-Paris et Eco&Sols sont, en plus de l’IRD, l’INRA, le CNRS, Sorbonne Université et le CIRAD

     

    • Partenaires associés

      Sud :

      • Equipe de pédologie de l’UFHB Laboratoire de Sociologie Économique et d’Anthropologie des Appartenances Symboliques, Institut d’Ethno-Sociologie, UFHB
    • Mots-clés

      Savane, biodiversité, ingénierie écologique, intensification écologique

       

    • Priorités thématiques et disciplines

      Ecologie, agro-écologie, écologie urbaine, pédologie.

    Année de création : 2020