Mis à jour le 23/11/22
Janvier 2017 – Décembre 2022
La Réunion, Madagascar

Petits molosses
© David Wilkinson
Contexte et enjeux
Les chauves-souris représentent plus de 1400 espèces dans le monde et ainsi 20% des espèces de mammifères. Souvent considérées à tort comme nuisibles, elles ont pourtant un rôle fondamental dans les écosystèmes. Véritables régulateurs des populations d’insectes dont elles se nourrissent, elles permettent d’économiser des coûts importants au secteur agricole. Elles ont également un rôle déterminant dans la dispersion du pollen et des graines, et donc dans le maintien de la diversité végétale et à la régénération des forêts. Les chauves-souris sont aussi porteuses d’agents infectieux qui peuvent affecter la santé humaine et ont été incriminées dans l’émergence de plusieurs maladies.
Depuis très longtemps, ces espèces ont mauvaise réputation, et sont aujourd’hui fortement menacées de disparition. Elles subissent des pressions liées à la modification des paysages et à l’utilisation de pesticides, mais aussi plus simplement du fait de l’éviction de certains habitats, ou de la chasse.
Une très grande diversité de chauves-souris a été décrite dans les îles de l’ouest de l’océan Indien, avec par exemple 48 espèces identifiées sur l’île de Madagascar, dont plus de trois-quarts sont endémiques.

© CapCom21
Les chercheurs travaillent de nuit pour récolter des échantillons chez les chauves-souris.
Objectifs
Dans ce contexte, l’UMR PIMIT développe des recherches en écologie de la santé et s’intéresse aux interactions entre les chauves-souris et leurs agents infectieux. L’équipe cherche à comprendre comment fonctionnent les populations de chauves-souris en menant des études d’écologie de terrain : dispersion des individus dans les différentes colonies, analyses de génétique des populations, capture-marquage-recapture pour suivre les populations à long terme…
Outre l’aspect fondamental, ces recherches permettent d’identifier les agents infectieux auxquels les populations humaines et animales pourraient être exposées. Certains agents infectieux potentiellement pathogènes pour l’homme sont ciblés, en recherchant par exemple la présence de bactéries Leptospira, de paramyxovirus ou coronavirus. Le suivi des populations de chauves-souris à La Réunion et à Madagascar permet d'obtenir des informations précises sur les dynamiques d’infection, c’est-à-dire la variation spatio-temporelle du taux d’infection dans les populations de chauves-souris. Ceci permet de savoir où et quand les chauves-souris sont infectées et ainsi d’identifier les facteurs écologiques et démographiques à l’origine, par exemple, de pics d’infection dans les colonies.
Partenaires
- UMR Processus Infectieux en Milieu Insulaire Tropical (PIMIT), La Réunion
- Association Vahatra, Madagascar
- UMR Peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical (PVBMT), La Réunion
- Université de Salford, Royaume-Uni
Coordination scientifique :
- Muriel Dietrich (Chargée de Recherche IRD)
- Camille Lebarbenchon (Maître de Conférence Université de La Réunion)
- Pablo Tortosa (Maitre de Conférence Université de La Réunion)
Financement
- Agence Nationale de la Recherche (programme SEXIBAT)
- Université de la Réunion (Fédération BioST, programme MOLOSS-EAT)
- Fonds européen de développement régional (programmes ECOSPIR et VIROPTERE)
En savoir plus sur le projet ANR SEXIBAT.