Mis à jour le 20/07/23

Février 2019 - février 2022

La Réunion, Kenya, Maurice, Mayotte, Madagascar

Enjeux

Avec environ 800 000 morts par an, les moustiques sont les animaux les plus mortels du monde. En cause, les pathologies qu'ils transmettent, notamment le paludisme, la dengue, le chikungunya, auxquelles il faut ajouter depuis la dernière décennie, le virus Zika. Les îles de l’Océan Indien et les pays avoisinants ne sont pas épargnés ; plusieurs espèces de moustiques y sont implantées en raison de conditions favorables à leur développement. L’omniprésence du moustique « tigre » Aedes albopictus et de son proche cousin Aedes aegypti, deux vecteurs des virus du chikungunya, de la dengue et du Zika, maintient à un niveau élevé le risque d’émergence de ces arboviroses.

Parallèlement, en dehors de la fièvre jaune - maladie hémorragique virale véhiculée également par les moustiques Aedes sp.(Aedes aegypti ou Aedes albopictus), contre laquelle il existe un vaccin préventif mis au point dans les années 40 - la lutte contre les maladies telles la dengue et le chikungunya repose essentiellement sur la prévention, ciblant principalement les vecteurs.

card discover

© IRD - Nil Rahola

L'Aedes aegypti est une espèce de moustique qui est le vecteur principal de la dengue, du virus Zika, du chikungunya et de la fièvre jaune.

Les méthodes de lutte utilisées sont à la fois physiques (contrôle et suppression des gîtes larvaires) et chimiques basées sur l’utilisation de produits insecticides pour lesquels les moustiques développent de plus en plus de résistance, dans un contexte mondial où les molécules insecticides actives, sont susceptibles d’entraîner d’autres menaces pour la santé et l’environnement.

Motivés par la nécessité de réduire la dépendance à l'égard des insecticides, de nombreux pays ont exprimé un intérêt fort pour des stratégies alternatives de gestion des moustiques vecteurs. Depuis quelques années, la recherche s’est recentrée sur le développement de stratégies complémentaires et intégrées, pour pallier aux limites des méthodes de lutte classiques. Parmi les méthodes envisagées, la Technique de l’Insecte Stérile (TIS), héritée de celle mise au point dans les années 50 pour lutter efficacement contre les insectes ravageurs dans les secteurs agricole et vétérinaire, est l’option la plus acceptable. Stérilisés par les rayonnements gamma ou rayons X, les mâles élevés en masse sont ensuite relâchés par millions dans la nature afin d’induire la stérilité au sein des populations sauvages d’insectes ciblés. L’accouplement d’une femelle sauvage avec un mâle stérile produira des œufs qui ne pourront pas éclore (non viables). Ainsi, la population d'insectes sauvages diminuera progressivement, pouvant aboutir à l'extinction.

Thumbnail

Bien que l’intérêt de la TIS comme approche écologique pour les programmes de lutte ciblée contre les vecteurs soit largement acceptée, les défis à sa mise en œuvre sont nombreux. La planification et la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie de la TIS doivent essentiellement s’appuyer sur des preuves scientifiques. De fait, la première étape de mis en place de la TIS, dans la stratégie de suppression des moustiques vecteurs est de générer de nouvelles connaissances et de nouveaux outils sur la base de recherche appliquée.

Objectifs principaux

Ce projet repose sur la nécessité d’évaluer, par une approche multi-échelle, la faisabilité de la TIS dans les pays de l’Océan Indien et les contraintes auxquelles sa mise en œuvre peut être confrontée dans différents contextes géographiques.

  • Consolider la coopération entre les pays participants dans la création d’un partenariat stratégique et de soutien pour le développement de la TIS adaptée au contexte national.
  • Recherche d’indicateurs entomologiques de faisabilité de la TIS dans les pays de l’Océan Indien partenaires
  • Partage des connaissances et renforcement des capacités techniques dans le domaine
  • Mobilisation et acceptation sociale autour du projet
card discover

© IRD - Thibaut Vergoz

Expériences sur des moustiques, au CYROI, à la Réunion.

Principaux acteurs et partenaires

 

Financement

INTERREG (Région/Etat/Union Européenne)

 

 

Projet lié