Mis à jour le 13/06/22
1er juillet 2022 – 1er décembre 2025 (42 mois)
Madagascar

Logos IRD - CNRS
© IRD - Dominique Vinckenbosch
Contexte
Le projet ANR VectoPlastic déployé à Madagascar et coordonné par l’UMR MARBEC vise à évaluer le risque microbiologique des plastiques marins pour la biodiversité marine et les hommes.
L’abondance de débris plastiques, principalement composés de micro-fragments (avec un diamètre de moins de 5mm) et de macro-déchets, dans tous les océans du monde est aujourd’hui une préoccupation sanitaire et écologique majeure.
Une fois submergés, les plastiques sont colonisés par des microorganismes dont certains sont pathogènes pour la biodiversité marine et pour l’homme. Ils pourraient ainsi jouer un rôle de vecteur à travers leur ingestion par les animaux marins, puis par celle de ces animaux par les hommes. Il est aujourd’hui légitime de se demander si ce transfert est possible afin d’évaluer si la présence de ces pathogènes sur les débris plastiques représente un risque sanitaire réel pour les humains via la consommation de la biodiversité marines (produits de la mer).
Certains états insulaires tropicaux les moins avancés se situent dans et/ou autour des gyres océaniques qui concentrent les matières plastiques dérivantes. Ces pays connaissent une urbanisation intensive, couplée à une augmentation de l’utilisation de plastiques non-recyclables. Ils sont aussi sujets à une forte croissance démographique dans les zones côtières qui offrent peu ou pas de service de traitement des eaux usées. Ceci a pour conséquence un apport massif de bactéries fécales dans les eaux, bactéries potentiellement pathogènes pour l’homme. Ensemble, ces conditions environnementales pourraient faciliter la colonisation des plastiques par des pathogènes. Les populations des états insulaires tropicaux dépendant fortement de la pêche côtière, le transfert de pathogènes aux populations via les plastiques ingérés par les produits de la mer pourrait être conséquent. C’est au sein du socio-écosystème du Grand Récif de Toliara (Sud-ouest de Madagascar), que cette question sera étudiée à travers des analyses microbiologiques in situ et expérimentales, et une analyse anthropologique des pratiques de pêche, de vente, et de consommation.

© IRD/CNRS - Thierry Bouvier
Objectifs
A travers une approche One Health (une seule santé), le projet VectoPlastic mettra en place des méthodes afin de répondre aux objectifs suivants :
- Estimer l’abondance des principaux pathogènes et leurs gênes de virulence et de résistance aux antibiotiques sur les plastiques et les organismes
- Démontrer le transfert de pathogènes associés aux plastiques vers deux modèles d’intérêts économiques (le poisson Siganus sutor et la crevette Penaeus monodon).
- Une fois ingérés, évaluer la persistance des pathogènes associés aux plastiques dans les deux espèces jusqu’aux étalages de vente
- Décrire les pratiques des pêcheurs, des producteurs, des vendeurs, des consommateurs et analyser la perception des différents acteurs aux risques sanitaires des plastiques
- Evaluer un risque sanitaire intégré à la consommation des produits de la mer en associant les données biologiques et sociales
- Faire des recommandations aux pouvoirs politiques pour limiter les risques sanitaires associés aux plastiques

© IRD/CNRS - Thierry Bouvier
Partenaires
- CNRS-IRD-IFREMER-UM – UMR MARBEC, France
- IH.SM (Institut Halieutique et des Sciences Marine), University of Toliara, Madagascar
- Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Montpellier - Hôpital Arnaud de Villeneuve, France
- IRD - UMR MIVEGEC, France
- Ifremer – UMR LER/PAC (Laboratoire Environnement Ressources Provence Azur Corse), France
- IRD - UMR SENS (Savoirs Environnement Sociétés), France
- CNRS – LEMAR (Laboratoire des sciences de l'environnement marin), France
Coordination scientifique: Thierry Bouvier, CNRS/IRD – UMR MARBEC.