SÉMINAIRE SHS
Mardi 19 septembre 2023 de 13h30 à 15h30 à l'IRD - salle 1
par Julie Dulat
Doctorante en en 2ème année d’ethnologie à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, au sein de l’UMR SENS, sous la direction conjointe de Pierre-Yves Le Meur et Elodie Fache – « Les futurs de l’ostréiculture : pratiques et stratégies d’adaptation des producteur.trices »

Plage de Port-Bouquet, juin 2023
© Julie Dulat
L’ostréiculture – élevage des huîtres, bivalves filtreurs mondialement répandus – est une filière à l’interface terre-mer qui concentre des enjeux environnementaux, économiques, sociaux et culturels issus des deux milieux. La France est le 8è producteur mondial d’huîtres et le 1er producteur européen. En outre, l’huître représente économiquement la première production aquacole française. Filière implantée depuis plus d’un siècle en métropole, c’est l’huître Crassostrea gigas, espèce d’origine japonaise importée à la fin des années 70, qui domine le marché. Des acclimatations de cette espèce dans le Pacifique Sud ont été tentées mais n’ont pas abouti à des résultats satisfaisants, les mortalités importantes empêchant d’avoir une production fiable et économiquement viable. Les huîtres locales dites « de roche » pour celles présentent sur les rochers ou « de palétuvier » pour celles fixées aux racines des arbres de mangrove (Saccostrea cucullata, Saccostrea glomerata ou Saccostrea echinata espèces identifiées phénotypiquement à ce jour) ont alors été au centre d’essais de développement d’une ostréiculture néo-calédonienne. Par à-coups, en fonction des intérêts et de la curiosité individuelle ou des financements captés sur ces thématiques, ces essais se sont succédés depuis les années 80.
En Nouvelle-Calédonie se sont ainsi développés des projets largement suivis par les provinces (sur la Grande-Terre principalement), tout comme des projets plus individuels hors des radars des institutions. Cette communication vise à mettre en discussion les résultats, encore incomplètement consolidés, de quatre mois de terrain sur la Grande-Terre. Julie souhaite retracer dans un premier temps une histoire de ce que l’on peut appeler ostréiculture (terme discuté et parfois rejeté en Nouvelle-Calédonie) sur le territoire, puis caractériser les différentes manières d’élever et de penser l’huître actuellement co-existantes, et enfin mettre en perspective ces premiers résultats avec les deux autres terrains de sa thèse : la Corse et l’Etang de Thau.