Soutenance de thèse de Doctorat en Sciences de la Terre

Seta NABA, Professeur Titulaire à l’Université Joseph KI-ZERBO, et Dominique et CHARDON, Directeur de Recherche à l’IRD, ont co-dirigé cette thèse. Elle s’est déroulée dans le cadre de la Jeune Équipe Associée à l’IRD FasoLith qui fédère l’Université Joseph Ki-Zerbo et L’Université de Toulouse.
 

Résumé

Dans cette thèse, nous avons développé une méthode de cartographie structurale pour caractériser le champ de déformation de l’orogène d’accrétion éburnéen (2 ,2-2,0 Ga) à l’échelle du craton ouest africain méridional. L’approche combine les mesures structurales de terrain extraites des cartes géologiques et une photointerprétation pour tracer la fabrique tectonique régionale - une approximation des trajectoires de déformation – et en déduire la cartographie des zones de cisaillement.
Les zones de cisaillement forment un réseau anastomosé fractal, préférentiellement symétrique aux échelles de la dizaine et de la centaine de Km, ce qui est indicatif de régimes de déformation coaxiaux dominants. La déformation est hétérogène, transpressive et partitionnée à toutes les échelles. Malgré les gradients de déformation documentés, de très grands déplacements (de plusieurs centaines de km) semblent exclus au sein de l’orogène. Le champ de déformation traduit au premier ordre d’échappement latéral de l’orogène en réponse à sa collision avec le craton archéen attenant. Le craton s’est largement déformé à cause de l’amollissement thermique subi au contact de l’orogène d’accrétion, qui peut s’expliquer par une délamination de son manteau lithosphérique au niveau de la zone de collision. 
La cartographie structurale appliquée à l’échelle des orogènes précambriens telle qu’implémentée dans ce travail fournit un outil d’interprétation cinématique pertinent. Elle montre en outre qu’une caractérisation du réseau orogénique des zones de cisaillement, complétée par un nombre restreint d’observations de terrain, permet de contraindre les relations déformation-déplacement au sein et aux limites des orogènes et d’en préciser la signification dans un cadre tectonique global.