Le Sustainable Research and Innovation Congress (congrès de la recherche de la durabilité et de l'innovation) a lieu du 20 au 24 juin 2022 en distanciel et en présentiel à Future Africa, sur le campus de l'Université de Pretoria en Afrique du Sud.

Le SRI regroupe plus de 2000 acteurs clés de la recherche de la durabilité, ce qui en fait le plus important rassemblement transdisciplinaire international pour la communauté globale de la durabilité.

Des chercheuses et chercheurs IRD et CNRS à travers le monde sont mobilisés lors de cet événement, intervenant dans plusieurs sessions. Découvrez-les ci-dessous.

Plus d'informations sur le SRI 2022 sur le site officiel de l'événement. 

© SRI 2022

Variabilité des courants marins - IRD le Mag'

© IRD - Hubert Bataille

Variabilité des courants marins - IRD le Mag'

Lundi 20 juin: L'Expertise Scientifique Collective de l'IRD (ESCI): un outil pour promouvoir la science de la durabilité

20 juin, 11h00 à 12h30 (SAST): voir cette session

Coordinateur de la session: Ludovic Mollier

Autres intervenants à cette session:

  • Daan du Toit, Vice-Président Directeur Général: Coopéraition internationale et ressources au Département des sciences et de l'innovation, Afrique du Sud
  • Prof Jean David N'Guessan, professeur en biochimie et pharmacologie, laboratoire de biologie et santé, UFR Biosciences, université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire

 

L'Expertise Scientifique Collective de l'IRD (ESCI) porte sur des questions de politique publique qui intéressent les institutions nationales ou internationales, publiques ou privées, souhaitant disposer de résultats de recherche utiles à la prise de décision dans le domaine du développement dans les pays du Sud Global et dans les Outre-mer.

L'ESCI a développé un modèle méthodologique spécifique qui permet de rassembler, évaluer et synthétiser l'ensemble des connaissances disponibles sur un sujet donné afin d'éclairer les politiques et l'action publique. Adoptant une approche holistique, interdisciplinaire et intersectorielle, l'ESCI analyse les connaissances disponibles relatives à ce sujet, et permet de produire une vision consolidée d'enjeux stratégiques de manière intégrée et multidimensionnelle. L'ESCI cherche également à formuler des preuves scientifiques pour des recommandations qui tiennent compte de toutes les perspectives des parties prenantes. De plus, l'ESCI a travaillé sur la procédure de rapport de ses résultats afin d'améliorer l'impact de ses travaux et de développer un véritable dialogue entre science, société et politique. L'ESCI contribue ainsi à faire parler la recherche dans les cercles des décideurs et de la société civile, pour apporter des réponses claires aux questions de développement durable.

Participants IRD et CNRS à cette session:

  • Ludovic Mollier

    Ludovic Mollier est Coordinateur des Expertises Scientifiques Collectives au sein de la mission expertise de l'IRD, dont il assure la direction par intérim. Après des études en Science Politique et Relations Internationales et une expérience professionnelle à Bruxelles sur les politiques extérieures de l’UE, il rejoint l’IRD en 2013 au sein de sa représentation en Afrique du Sud. Après plusieurs fonctions au sein du pôle développement et de la présidence de l'IRD, il travaille aujourd'hui sur les interfaces science-politique avec les chercheurs et partenaires de l'IRD.

  • Dr Jean Albergel

    Dr Albergel a passé la majeure partie de sa vie professionnelle en Afrique, où il a abordé plusieurs thèmes scientifiques liés aux ressources en eau, au changement climatique, à l'énergie et la sécurité alimentaire.

    Il a été Coordinateur de programme à Tunis, Directeur de laboratoire à Montpellier, Représentant IRD pour l'Afrique de l'Est à Nairobi, Directeur des affaires européennes au siège IRD, Représentant IRD-CNRS-Cirad pour l'Afrique australe à Pretoria, Conseiller spécial pour le développement durable des Nations Unies (GSDR 2019) et Directeur de la mission Expertise et Consultance Institutionnelle IRD.

    En 2022 il a obtenu le statut de Chercheur émérite et de Secrétaire général de la Commission de la Recherche Agricole Internationale (CRAI) au MESRI.

  • Alain Keita

    Alain KEITA est master lauréat de l’Académie de Propriété Intellectuelle Dénis Ekani (APIDE) de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) et de l’Université de Yaoundé II au Cameroun en Droit de la propriété Intellectuelle et des TICs. Il est Directeur adjoint de l’Innovation et de la propriété intellectuelle à la Direction de la valorisation et de l’Innovation du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) de Côte d’Ivoire, détaché à l’IRD dans le cadre du Programme AMRUGE-C2D, en qualité d’ingénieur projet, chargé d’expertise et valorisation avec pour mission d’assurer le "suivi et l’ordonnancement d’une expertise scientifique collective sur les potentiels d’utilisation des substances d’origine végétale en Côte d’Ivoire et de participer au renforcement de l’écosystème de valorisation en Côte d’Ivoire".  

  • Dr Catherine Sabinot

    Catherine Sabinot est chercheuse permanente en anthropologie environnementale et ethnoécologie à l'IRD en Nouvelle-Calédonie, IRD - UMR Espace-Dev.

    Elle travaille dans la recherche anthropologique depuis 19 ans. Adoptant une approche anthropologique et comparative (travaux de terrain en Afrique, Amérique, et dans la région Indo-Pacifique), elle étudie l'évolution des interactions entre les sociétés et leur environnement sur les îles et les zones côtières.

    Depuis 2013, elle participe à de nombreux projets dans la région Pacifique concernant les articulations entre les normes locales et globales, les valeurs et savoirs, le patrimoine marin, la pêche, les politiques environnementales et le changement climatique.

    Elle a dirigé le module "Gourvernance des pêches" dans l'expertise scientifique collective sur la pêche artisanale en Haïti et elle dirige actuellement le module anthropologique du projet CLIPSSA (AFD-IRD-MeteoFrance - 2021/2025): Changement climatique, savoirs locaux et plans d'adaptation.

  • Dr Florence Sylvestre

    Florence Sylvestre est paléoclimatologue, Directrice de recherche IRD/CNRS - UMR CEREGE et correspondante de l'IRD au Tchad (Université de N'Djamena), spécialiste de l’étude des lacs tropicaux dans les contextes de changements climatiques.

    Florence Sylvestre a participé activement à l'Expertise Scientifique Collective sur le développement du lac Tchad (2014).

  • Sophie Thiron

    Sophie Thiron est ingénieure agronome de formation. Diplômée d'AgroParisTech en 2016, elle a ensuite effectué un master 2 en sciences sociales appliquées à l'alimentation à Toulouse, avant de travailler entre 2017 et 2020 comme ingénieure d'études sur plusieurs projets de recherche pour l'UMR MOISA (Cirad), puis à la mission expertise de l'IRDElle a ensuite entamé un doctorat de sociologie, et est actuellement en 3e année. Elle travaille sur la construction sociale et culturelle des émotions et l'industrialisation de l'alimentation, sous la direction de Laurence Tibère et Jean-Pierre Poulain au CERTOP (CNRS - UMR 5044)

Accra, Ghana - IRD le Mag'

© jozuadougla/Pixabay

Accra, Ghana - IRD le Mag'

Lundi 20 juin: Explorer une transition énergétique juste en Afrique à travers le prisme climat, santé et qualité de l'air

20 juin, 15h00 à 16h30 (SAST): voir cette session

Organisatrice de la session: N'datchoh Evelyne Toure

Autres intervenants à cette session:

  • N'datchoh Evelyne Toure, Chercheuse à l'université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire)
  • Neville Sweijd, Directeur ACCESS
  • Monica Maduekwe, Fondatrice et PDG PUTTRU
  • Deidre Herbst, Manager environnemental, Eskom
  • Philip Osano, Directeur du centre Afrique, Institut de l'environnement de Stockholm
  • Rebecca Garland, Professeure, université de Pretoria

 

Près de 759 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'électricité et environ 1/3 de la population mondiale (environ 2,6 milliards de personnes) n'a pas accès à des combustibles de cuisson propres (IEA et al., 2021, Tracking SDG7). La majorité des personnes qui n'a pas accès à une énergie propre réside dans les pays du Sud. A l'heure où les pays planifient leur avenir énergétique, en tenant compte à la fois du développement économique et sociétal, ainsi que des impacts sur l'environnement, il existe une variété d'autres critères à prendre en considération, tels que notamment la qualité de l'air, l'action climatique, la santé humaine et des écosystèmes, et l'égalité des genres. 

Les conséquences sur le climat et la qualité de l'air sont plus importantes dans les pays du Sud et deviennent de des enjeux de plus en plus communs en Afrique. Les pays de la région ont souvent besoin d'augmenter la production et la disponibilité de l'énergie au fur et à mesure qu'ils se développent, bien que leurs ressources soient souvent limitées. Faire en sorte que les transitions énergétiques imminentes, ainsi que les systèmes énergétiques qui en résultent soient efficaces, économiquement viables, durables et respectueux de l'environnement, est un défi complexe et multi-facettes qui nécessite une conversation nuancée à l'intersection entre l'énergie, le climat, la qualité de l'air et la santé.

Cette session soulignera la nécessité d'aborder l'énergie, la qualité de l'air, le climat et la santé comme un prisme, dans le cadre d'une transition juste en Afrique, ainsi que des actions tangibles pour s'assurer que ces intersections complexes soient abordées. La discussion passera en revue de multiples types d'énergie, notamment l'électricité, les énergies thermiques (chauffage, cuisson, etc.) et mécaniques (véhicules, etc.). Ce prisme est l'objet spécifique de cette session car les intersecetions, notamment avec la qualité de l'air, auront très probablement de multiples avantages dans le futur (socio-économiques, santé humaine, climat, environnement), mais ils sont souvent négligés et/ou ne sont pas prioritaires dans les discussions sur la transition énergétique. Un dialogue ouvert entre les parties prenantes impliquées dans les différentes facettes de ce prisme peut aider à démêler les principaux défis et à identifier les actions à venir pour les surmonter qui doivent être abordées en vue d'une transition énergétique juste, qui considère de manière holistique le prisme énergie-qualité de l'air-climat-santé.

Participante IRD/CNRS à cette session:

  • Prof Sylvia Becerra

    Sylvia Becerra est Docteure en sociologie, Chercheuse dans un laboratoire de géosciences depuis 16 ans. Elle a été recrutée au CNRS en 2006. Ses principaux thèmes de recherche sont les problèmes environnementaux et les questions de risques. Elle étudie les facteurs de vulnérabilité et les dispositions sociales face aux changements environnementaux et aux risques, notamment les contaminations environnementales dans les pays du Sud. Elle est membre du Laboratoire Géosciences Environnement Toulouse (CNRS/IRD - UMR 5563) de l'Observatoire Midi-Pyrénées dans l'équipe "G3: Géoressources, genèse et gestion durable - De la genèse des ressources aux impacts environnementaux et sociaux de leur exploitation, une approche commune intégrée et raisonnée". Dans ce contexte, Sylvia tente de faire bouger les lignes de recherche aux interfaces entre les géosciences, les sciences de l'environnement et les sciences sociales. Elle a notamment été co-responsable du projet ANR "Monitoring environnemental, santé société et pétrole en Equateur (MONOIL)" (2014-2018).

    Lire aussi:

    • Publication HAL Open Science "Living with air pollution in Abidjan (Cote d’Ivoire): a study of risk culture and silent suffering in three occupational areas"
    • Publication HAL Open Science "Everyday vulnerabilities and ”social dispositions” in the Malian Sahel, an indication for evaluating future adaptability to water crises?"
Champs de Niébé au Sénégal - IRD le Mag'

© IRD - Antoine Le Quéré

Champs de Niébé au Sénégal - IRD le Mag'

Mardi 21 juin: L'agroécologie, le levier de changement pour les ODD : études de cas dans les zones arides africaines

21 juin, 9h00 à 10h30 (SAST): voir cette session

Autres intervenants à cette session:

  • Enya Munting, Assistante de recherche projet AVACLIM, Groupe de veille environnementale (EMG)
  • Mathilde Geay, Responsable évaluation multi-critères, Centre d'Action et de Realisations Internationales (CARI)
  • Alpha Kane, Chargé du projet AVACLIM - Senegal, Environnement Développement Action pour la Protection Naturelle des Terroirs (ENDA PRONAT)
  • Noel Oettle, Manager programme rural, Groupe de veille environnementale (EMG)

 

821 millions de personnes souffrent de faim chronique. L'agriculture est sous pression pour répondre à la demande mondiale en nourriture. Cette tension risque de s'exacerber car la population mondiale augmente et les ressources naturelles sont de plus en plus menacées. En outre, les changements climatiques annoncés devraient avoir des effets profonds sur la fertilité des sols et la disponibilité de l'eau, le rendement des cultures, l'approvisionnement alimentaire mondial, les prix et l'économie mondiale.

De nombreuses pratiques agricoles modernes ont été identifiées comme contribuant de manière significative aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). L'agriculture du XXIe siècle est donc confrontée à d'importants défis en termes de production et de préservation de l'environnement. Cela est particulièrement évident dans les zones arides mondiales où les populations sont particulièrement vulnérables aux facteurs de stress environnementaux, notamment car leurs moyens de subsistance dépendent en grande partie de l'agriculture. Depuis l'adoption des ODD, les Nations Unies considèrent l'approche "en prisme" comme essentielle afin d'aider les pays à réaliser cet ambitieux programme. Explorer et documenter les interactions entre les ODD est nécessaire pour optimiser les synergies dans la réalisation de ces objectifs.

De nouvelles preuves démontrent que l'agriculture durable est l'un des moyens les plus efficaces de parvenir à un "espace juste et sûr", c'est-à-dire un espace qui tient compte à la fois des limites de la planète et des préoccupations socio-économiques. Parmi toutes les options dites "sans regret", l'agroécologie offre un cadre solide pour optimiser les synergies et pour rendre l'agriculture durable opérationnelle, car elle va au-delà de la simple production alimentaire, tout en faisant partie des systèmes alimentaires mondiaux et en contribuant à l'avancement des objectifs de biodiversité et de justice sociale. L'agroécologie rassemble des aspects techniques et socio-économiques et se concentre sur les multiples fonctions de l'agriculture.

Cette session a pour but d'explorer les méthodes et moyens de l'agroécologie pour changer la donne dans l'agenda 2030 pour le développement durable. La parole sera donnée à une grande diversité d'expertises (agriculteurs, scientifiques). Ils devront mettre en commun leurs connaissances pour construire un avenir commun pour l'agroécologie dans les zones arides mondiales.

Le site web officiel du projet: https://avaclim.org/

Participante IRD à cette session:

  • Maryline Darmaun

    Maryline Darmaun est doctorante en troisième année à l'ONG Centre d'Action et de Réalisations Internationales (CARI) et à l'IRD, en bourse CIFRE. Elle est ingénieure agronome de formation et a travaillé plusieurs années à la FAO sur les liens agroécologie et changement climatique. Elle possède une connaissance élargie sur les questions liées à la sécurité alimentaire et aux problèmes liés au changement climatique, en particulier dans les domaines de la gestion des ressources naturelles, de la biodiversité, de la production durable, et des politiques de développement socio-économiques et environnementales/rurales. 

    Ses recherches se concentrent sur l'évaluation d'impacts mutlidimensionnels des initiatives de transition agroécologique au sein du projet multi-partenarial AVACLIM. Dans ce contexte, elle est également en charge de la planification d'une analyse comparative des tendances dans certains des sept pays de recherche du projet (Afrique du Sud, Brésil, Burkina-Faso, Ethiopie, Inde , Maroc, Sénégal ). Ses principaux pays de recherche d'intérêt sont la France et le Sénégal.

Graines de Coffea canephora - IRD le Mag'

© IRD - Valérie Poncet

Graines de Coffea canephora - IRD le Mag'

Mardi 21 juin: 10%? 30%? 100% en aires protégées? De la protection à la coviabilité

21 juin, 15h00 à 16h30 (SAST): voir cette session

Organisateur de la session: Rodolphe Devillers

Autres intervenants à cette session:

  • Viviane Expresse Givene, Secrétaire générale, Réseau national des femmes pêcheurs à Madagascar (RENAFEP MADA)
  • Ivère Togueyam, Directeur Inades-Formation Tchad
  • Jean Harris, Directeur WILDOCEANS, Fonds de conversation des espaces sauvages
  • Martha-Marie Vogel, Responsable junior - recherche et politiques des sciences naturelles secteur UNESCO

 

Les aires protégées sont un outil majeur de la lutte moderne contre le déclin, voire l’effondrement, de la biodiversité terrestre et aquatique. Avec l'ambition initiale de couvrir 10% du globe à l’horizon 2020 (selon les objectifs d'Aïchi pour la biodiversité), une ambition qui sera probablement prochainement portée à 30% pour 2030, la création de nouvelles aires protégées soulève la question plus générale de la coexistence des sociétés avec et dans la nature.

La création de sanctuaires protégeant la nature des impacts humains est-elle suffisante pour protéger la nature? La solution ne commencerait-elle pas avec une mise en relation des sociétés et de leurs milieux, avec des liens d’intégration et de continuité? Quelles alternatives existent ou seraient envisageables? Des initiatives visant la coexistence des humains avec la nature ont par exemple été proposées, telles que le programme Man and Biosphere (MAB – UNESCO) lancé en 1972. De telles approches encouragent des formes de gouvernance conjointe des territoires par les acteurs qui y vivent de près ou de loin. Faut-il alors rester dans le paradigme de l’aire protégée stricto-sensus, ou s’orienter vers une viabilité conjointe société-écosystème?

L’opportunité d’une autre voie que la séparation homme-nature est ici interrogée pour réduire les impacts des activités humaines et pour protéger la biodiversité sur la planète entière. Cette session est structurée sous la forme d’un dialogue entre des intervenants de divers horizons (académique, organisation internationale, ONG, société civile), et avec l’audience. Elle vise à débattre des limites du modèle qu’apporte les aires protégées et des alternatives possibles, à travers notamment les réflexions portées par deux projets sur les trajectoires vers la durabilité (Transdisciplinary Research for Pathways to Sustainabilty).

Participants IRD à cette session:

  • Prof Olivier Barrière

    Olivier Barrière est chargé de recherche à l’IRD, juriste de l’environnement et anthropologue du droit. Il travaille depuis plus de 20 ans auprès de populations en Afrique (Bassari, Peuls, Rimaïbe, Bozo, Arabes tchadiens, Bilala, …), au Maroc (transhumants Amazigh du haut atlas), en Guyane (Wayana), en Nouvelle Calédonie (Kanak) et en France métropolitaine (Cévennes). Ses recherches en anthropologie juridique de l’environnement portent sur la relation des sociétés à la terre et au vivant en privilégiant les échelles territoriales. Il se concentre sur les modes de régulations locales, en travaillant sur la formation de droits négociés au moyen de conventions, chartes ou pactes de territoire permettant de générer des liens entre les légitimités locales et la légalité nationale, voire internationale. Dans la relation humains/non-humains, il porte depuis plusieurs années l’émergence d’une nouvelle voix pour reconnecter l’homme à la biosphère, la coviabilité socio-écologique. Ce concept a donné lieu à la coordination d’un ouvrage collectif (Barrière et al., 2019, Springer edition) et actuellement au portage d’un projet international (COVPATH/ Belmont Forum) de recherche-action qui se réalise en transdisciplinarité avec les acteurs locaux de dix réserves de biosphère MAB-Unesco à travers le monde. 

  • Prof Rodolphe Devillers

    Rodolphe Devillers est Directeur de recherche à l’IRD - UMR Espace-Dev. Basé à la Station SEAS-OI à La Réunion, son expertise se positionne de manière générale à l’interface entre la géomatique, une discipline s’intéressant à l’observation et la cartographie de la terre, et les environnements marins et côtiers. Il travaille entre autres depuis plus de 15 ans à améliorer notre connaissance des écosystèmes marins et concevoir des méthodes permettant de planifier, mieux gérer et protéger les milieux marins.

  • Prof David Williamson

    David "Mwakirumbwe" Williamson est géologue des environnements de subsurface, et Directeur de recherche à l'IRD - UMR Espace-Dev. Il est spécialiste des impacts du climat et/ou des activités humaines sur les écosystèmes tropicaux terrestres et côtiers, en particulier d'Afrique de l'Est (plus de 140 publications sur le sujet). Il développe depuis plus de 20 ans une méthode de veille environnementale participative et localisée ayant pour but de mieux comprendre et anticiper les interactions homme-écosystème-climat, et récemment, la coviabilité socioécologique.

Empêcher les futures pandémies - IRD le Mag'

© IRD - Marie Olive

Empêcher les futures pandémies - IRD le Mag'

Vendredi 24 juin: Changement climatique, migration et la nécessité de permettre le développement durable

24 juin, 13h30 à 15h00 (SAST): voir cette session

Autres intervenants à cette session:

  • Cagdas Dedeoglu, membre associé de la faculté, université de Yorkville
  • Nicolas Jarraud, Assistant Vice-Président, Institut de Chypre
  • Vally Koubi, Professeur, ETH Zurich et université de Berne
  • Manfred Lange, Directeur, Professeur, Future Earth ANMO centre régional, Institut de Chypre

 

Le changement climatique entraîne des risques pour la sécurité humaine dans de nombreuses régions du monde. La région ANMO et certaines parties du continent africain sont particulièrement vulnérables en raison d'un niveau avancé du changement climatique corrélatif aux moyens mondiaux.

Bien qu'il n'y ait pas de relation directe explicite entre le changement climatique et les migrations, la raréfaction de l'eau et les menaces sur la sécurité alimentaire sont des facteurs importants de migration interne et transfrontalière dans ces régions. L'atténuation des causes du changement climatique et le renforcement de l'adaptation seront donc cruciaux pour la protection des populations. Le changement climatique est considéré comme un multiplicateur potentiel de menaces pour les moyens de subsistance de l'homme, provoquant à terme des migrations internes et/ou transfrontalières. Malgré les preuves solides des relations entre le changement climatique et ses conséquences sur l'eau, la nourriture et la sécurité économique, l'importance relative de ces facteurs dans la décision individuelle de migrer fait encore débat. Ces relations sont multi-causales et caractérisées par des interactions et des rétroactions complexes. Face aux changements environnementaux, la migration représente une mesure d'adaptation potentielle, bien que pas toujours avantageuse, au changement climatique. 

Il est nécessaire de développer des conditions socio-économiques qui facilitent un transit et une intégration sûrs en cas de besoin, afin de permettre aux migrants de contribuer positivement à leurs nouvelles sociétés et économies d'accueil. Elles peuvent offrir des opportunités pour permettre et renforcer le développement durable dans les pays touchés par le changement climatique ainsi que pour les pays d'accueil des migrants internationaux. Cependant, si elles ne sont pas bien gérées, ces opportunités peuvent également déclencher des "conflits" dans les communautés d'accueil. De précédentes études ont identifié des stratégies d'adaptation efficaces, qui sont liées à divers objectifs de développement durable (ODD). Étant donné que la plupart des communautés touchées par les changements environnementaux/climatiques ne veulent pas se déplacer, la promotion de l'agriculture durable devrait être au cœur des réponses au climat et à la migration.

Cette session examinera les moteurs de la migration et fournira des preuves pour les mesures et les stratégies de promotion du développement durable dans le contexte de l'adaptation au changement climatique.

Participant CNRS à cette session:

  • Prof Wolfgang Cramer

    Le Professeur Wolfgang Cramer est géographe, écologue, modélisateur de la dynamique des écosystèmes globaux, et Directeur de recherche (CNRS) à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie Marine et Continentale (IMBE) basé à Aix-en-Provence (France).

    Wolfgang Cramer a réalisé sa formation académique à l’Université de Gießen en Allemagne (Diplôme de géographie en 1981) et celle d’Uppsala en Suède (Doctorat en écologie végétale, en 1986). De 1987 à 1993, il a enseigné et réalisé sa recherche au Département de Géographie de l’Université Trondheim en Norvège (également chercheur associé à l’Institut International pour l’Analyse des Systèmes Appliquées (IIASA, Laxenburg, Autriche)). En 1992, il a rejoint le Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK) nouvellement crée, en tant que Chef du Département “Changements Globaux et Systèmes Naturels”. En 2003 il a été nommé Professeur d’Ecologie Globale à l’Université de Potsdam. En 2011, il quitte l’Allemagne pour rejoindre l’Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie (IMEP) à Aix-en-Provence, de façon à l’accompagner dans sa transformation en 2012 vers le nouvel Institut IMBE. En 2017, il a été élu membre associé de l’Academie d’Agriculture de France.