Du 13 au 17 mai 2019, le campus de l'innovation a accueilli la formation « Dégradation des terres, qualité des sols : quels enjeux et solutions pour une production agricole durable ? »

© Penda Bary

Cette formation a été proposée par l’Institut des hautes études du développement durable (IHEDD) de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI) en partenariat avec l’IRD et le soutien de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF). Parmi les participants, les doctorants du programme PARFAO, un collège doctoral sur la thématique de l’agroécologie, dont l’objectif est d’accompagner les jeunes chercheurs dans la conduite de leur thèse via des séjours en mobilité et des formations thématiques et transversales.

Couvrant les principales questions d’actualité sur les sols, notamment les enjeux liés à leur fonctionnement et qualité ainsi qu’à leur rôle primordial dans la production agricole, le cycle de l’eau et la préservation de la biodiversité, cette formation était destinée à des professionnels, des chercheurs ou des étudiants du Nord et du Sud ayant un rapport avec l’agriculture, le développement ou la gestion des espaces naturels et urbains.

Des universitaires et des chercheurs de l’IRD, rattachés notamment aux unités Eco&Sols, iEES Paris, IMBE, LSTM, et PALOC ont assuré les 19 séances composant le programme. Sessions plénières, ateliers et visites de terrain ont permis d’aborder le sujet des sols sous plusieurs angles dont la législation internationale sur les sols, la biodiversité, les principales formes de dégradation physique des sols et les solutions apportées par l’agroécologie.

La parole à…

Venus notamment de l’Afrique de l’Ouest mais aussi de France, les participants témoignent de cette expérience :

Christophe Calvaruso, ancien chercheur à l’INRA, aujourd’hui directeur d’un bureau d’études sur l’agriculture en France

« La diversité des participants était très intéressante, la plupart venus des milieux tropicaux. Cela m’a donné envie d’aller voir comment les choses se passent ailleurs, parce que je m’aperçois qu’il y a beaucoup de connaissances concentrées dans la recherche qui ne sont pas forcément transmises et accessibles aux agriculteurs. »

Omarou Dianda, doctorant à l’université Ouaga I Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso), étudie le dépérissement du manguier

« Pendant la formation il y a eu plusieurs exemples des activités des chercheurs sur le dépérissement de l’oranger, similaire à ma thématique de recherche, et ces exemples m’ouvrent la porte pour mettre en place des nouvelles expériences.  A mon retour, je vais rentrer en contact avec l’un d’entre eux pour voir la possibilité d’appliquer les techniques que j’ai apprises ici. »

Kawojou Edwige-Gwladys Gnimassoun, doctorante à l’université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan (Côte d’Ivoire), travaille sur la fertilité des sols

« C’était très intéressant de faire la connaissance d’autres chercheurs, même d’autres disciplines, parce que cela m’ouvre des nouvelles perspectives pour la suite de ma recherche. Je pars avec tout un nouveau bagage. Je voudrais un jour faire partie de l’IRD. »

Seu Kambire, doctorant en sciences agronomiques et génie rurale à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), travaille sur la mécanisation agricole

« Cette formation était pour moi l’occasion d’acquérir des nouvelles compétences sur les sols, ce qui est important parce mon sujet d’étude porte sur les machines pour travailler le sol. Il faut connaître le sol sur lequel on travaille parce que si tu ne le connais pas tu vas le dégrader en utilisant la machinerie agricole : mieux tu connais le sol et sa composition mieux tu sauras comment le travailler pour le rendre encore plus utile. »

Sylvain Souchaud, géographe social à l’IRD, spécialiste des migrations travaillant en France et au Brésil sur les questions régionales agraires, la migration internationale et l’urbanisation

« Cette formation me permettra d’intégrer des nouvelles connaissances dans ma recherche, où je m’apprête à prendre un nouveau cap en rapport avec le territoire et la transition écologique. Une meilleure compréhension des sols et de leurs implications écologiques me permet de faire un changement d’échelle dans mon regard en tant que géographe. »